Christophe Colomb reprend le large

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Christophe Colomb sails again - Zenith
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Zenith a dévoilé cette semaine à Genève le nouveau visage de son Academy Christophe Colomb, la Grand Voyage II. Cette fresque picturale d’une rare technicité est sa dernière grande annonce avant ses 150 ans, fêtés à Baselworld.

L’expression « Métiers d’Arts » n’est pas prononcée mais elle est perceptible. L’Academy Christophe Colomb Hurricane Grand Voyage II ouvre un nouveau chapitre de la haute horlogerie de Zenith. Techniquement, l’Academy Christophe Colomb reste la même. Son visage, en revanche, a été considérablement revu. On ne dira pas que le public en sera déstabilisé, car ce « public », ou plutôt ce cercle excessivement restreint de quelques amateurs, se compte sur les doigts de la main. Zenith lui offre aujourd’hui une pièce dont l’esthétique se veut toile de maître. Et si Zenith venait d’inventer la complication picturale ?

Cinq ans de Christophe Colomb

L’histoire de l’Academy Christophe Colomb Grand Voyage mérite d’être rappelée. Cette collection s’inspire de la Christophe Colomb, premier modèle à trois aiguilles et réserve de marche équipé du module gyroscopique Gravity Control. Cette invention signée Zenith s’inspire des chronomètres de marine, montés au XVIe siècle sur cardans, leur assurant ainsi une position parfaitement horizontale en toutes circonstances. Le système, réputé impossible à miniaturiser, n’avait jamais passé la proue de ces navires d’explorateurs. Pourtant, en 2011, la manufacture Zenith parvient à le réduire au volume d’un échappement qu’elle s’empresse d’y introduire. Le problème de la gravité, compensé jusque là par le tourbillon, ne se pose même plus.

Dans le même temps, Zenith équipait sa pièce d’une transmission fusée-chaîne. Ce principe, que l’on trouve également chez A. Lange & Söhne ou Romain Gauthier, permet une distribution linéaire du couple au train de rouages de la pièce – en d’autres termes, une force constante.

Ces prouesses étaient obtenues par un mouvement comptant un total astronomique de 939 composants, dont 354 pour le calibre proprement dit au sein duquel se logent les 173 éléments du module de Gravity Control. La fusée-chaîne, quant à elle, compte 585 composants. Cette mécanique hors norme répondait au double leitmotiv de Zenith : la plus grande précision possible et la recherche fondamentale de haute horlogerie. Le Grand Prix de l’Horlogerie de Genève consacrait le succès de cette entreprise dès 2011.

 

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La face cachée de l’art

Dans les années suivantes, Zenith s’est attachée à revisiter l’esthétique de la pièce. Il est bon de constater que la manufacture n’a pas retouché le mouvement. C’eut été un emballement marketing mal venu. Un tel vaisseau horloger s’inscrit sur le long terme. Rien ne lui aurait plus nuit qu’un remaniement injustifié.

Ainsi, des versions très épurées, dénuées de cadrans, ont été suivies de versions aux cadrans et fonds extraordinaires, tantôt contemporain (modèle Felix Baumgartner) tantôt classique (Grand Voyage I).

Le modèle dévoilé cette année, la Grand Voyage II, s’inscrit dans la fibre classique. On retrouve la gravure de Christophe Colomb et ce bleu omniprésent de la mer qui l’a porté jusqu’aux Amériques. Le reste de la robe est en revanche beaucoup plus fastueux avec ce second modèle : perroquets, palmiers, indigènes et corbeille de fruits, l’ambiance est exotique. Au plan technique, les personnages en appliques sont gravés à la main puis patinés ou parés de couleurs éclatantes. L’intégration de cette scène a exigé des trésors d’ingéniosité. Il a notamment fallu trouver des points de fixation pour les éléments en applique et réduire au maximum l’épaisseur du mouvement et des espaces entre calibre et ornements - moins d’un dixième de millimètre.

 

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En attendant mars...

Au-delà de cette pièce d’art, Zenith prépare en coulisse ses 150 ans. La manufacture a prévenu : il n’y aura pas de fastueux show, mais l’humilité d’une maison concentrée sur son établi. Dans le cadre d’un subtil recentrage, Zenith conduira progressivement à son terme l’usage de ses calibres externes pour se concentrer sur ses propres mouvements de base (Elite) et haut de gamme (El Primero). En d’autres termes, la maison se repositionnera sur ses compétences de manufacture. C’est la feuille de route établie par Jean-Claude Biver, laquelle replace TAG Heuer en ‘access premium’ et laisse ainsi le champ libre à Zenith sur le haut de gamme. L’Academy Georges Favre-Jacot dévoilée en octobre laissait déjà deviner cette orientation.

Aldo Magada, CEO et Président de Zenith, conclut: « Nous profiterons de BaselWorld, où tous nos partenaires sont réunis, pour mettre en lumière ce qu’est Zenith depuis 150 ans. Il ne s’agit pas de réinventer la marque mais de la mener à la place qu’elle mérite ! Célébrer le 150ème anniversaire de Zenith, c’est asseoir son savoir-faire ancestral et réaffirmer son identité afin de lui assurer un futur au moins aussi long que son histoire ».

 

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