Les pièces de la collection Complications Poétiques™ sont à cent lieues des traditionnelles complications qui enrichissent une montre - généralement masculine - de fonctions horlogères et techniques. Elles ne présentent souvent « qu’un » affichage rétrograde des heures et des minutes, mais égayé d’animation de personnages ou d’animaux. Ces créations de Van Cleef & Arpels racontent une histoire, et c’est là leur fonction, qui s’accorde plus avec l’émotion qu’avec la mesure précise du temps. La prouesse technique de la complication est bien dissimulée et mise complètement au service de l’esthétique et de la poésie. Celle-ci naît de l’animation du passage des heures et de la beauté des cadrans où les figurines et leur environnement sont magnifiés par les métiers d’arts pour lesquels la maison de la place Vendôme cultive un savoir-faire ancestral.
Certaines Complications Poétiques™ font fi des aiguilles et c’est le déplacement des figurines sur le cadran qui conte les heures ; dans d’autres, les aiguilles sont toujours là pour égréner un temps qui s’écoule, illustré par un décor animé en fond de cadran.
Si la collection est officiellement lancée en 2006, à l’occasion du centenaire de Van Cleef & Arpels, une pièce datant de 2004, la Lady Arpels Féérie, recèle déjà le type de mouvement rétrograde qui deviendra l’âme des Complications Poétiques™. Ce mouvement manuel Jaeger-LeCoultre, additionné d’un module rétrograde conçu par l’horloger-concepteur Jean-Marc Wiederrecht, anime la baguette et l’aile de la fée pour donner l’heure.
Le Quantième de Saisons est un autre mouvement des Complications Poétiques™ : il fait tourner sur 365 jours un disque émaillé ou en verre aventurine à raison d’à peine un degré par jour, dévoilant ainsi petit à petit et successivement les parties du fond de cadran. En 2009, les quatre pièces « Les Jardins », parées d’émail grand feu et de nacre, font appel ce même mouvement quantième des saisons.
Parmi les plus belles Complications Poétiques™ qui affichent l’heure par des aiguilles figurent les créations Une Journée à Paris (2009) et Bal (2011). Présentées dans un boîtier Lady Arpels serti de diamants ronds, les premières cadencent le temps par une flânerie dans la ville lumière traitée en nacre et onyx. Des personnages défilent devant les monuments de la ville, portés sur un disque rotatif de 24 heures animé par un mouvement automatique de base Piaget 800P, doté d’un module 24h Valfleurier développé en exclusivité pour Van Cleef & Arpels et offrant une réserve de marche 60h. Les cadrans des quatre modèles Bal sont encore plus sophistiqués, avec leur partie inférieure réalisée en marqueterie de nacre.
Rendez-vous amoureux
S’il devait n’en rester qu’une, ce serait le Pont des Amoureux. Présentée en 2010 – et lauréate du Prix de la Montre Dame au Grand Prix d’Horlogerie de Genève la même année - cette Complication Poétique™ ne représente-t-elle pas le summum du romantisme horloger ? La précision de l‘heure est secondaire, et c’est le cheminement des amoureux l’un vers l’autre, jusqu’à leur rencontre 2 fois par jour, à midi et minuit, qui donne son sens au temps qui passe. Un temps ressenti et non précis, puisque la demoiselle avance plus rapidement à l’approche de la rencontre. Tout en nuances de blanc, de bleu et de noir, le cadran, réalisé en émail contre-jour, est parcouru par un très graphique pont en or blanc.
Parmi les autres pièces à animation rétrograde, citons Cinq Semaines en Ballon (2010), la Ballerine Enchantée (2013), et les très fraîches Lady Arpels Jour Nuit Coccinelles et Oiseaux de Paradis (2015), au cadran en émail cloisonné où s’égayent insectes, fleurs, lune et soleil.
Si Van Cleef & Arpels a créé sa collection poétique en 2006 avec l’idée d’offrir aux femmes une horlogerie mécanique à complication, tous les modèles ne s’adressent pas à elles. Dévoilée en 2012, la Midnight Poetic Wish est le pendant masculin de la Lady Arpels Poetic Wish. Ici, la technique a été poussée encore plus loin. La montre n’affiche toujours « que » les heures et les minutes, mais elle est dotée de 4 automates d’animation et elle sonne les heures et les 5 minutes. Sculpture et gravure sur or et nacre, peinture miniature et sertissage sont au service d’une nouvelle représentation de Paris, plus brute et moins idéalisée.
Ballet cosmique
Reste une pièce qui ne ressemble à aucune autre Complication Poétique™, la Midnight Planetarium (2014). Abrité dans un boîtier en or rose de 44 mm, serti ou non, tout le cadran reproduit un ciel bleu en aventurine dans lequel se déplacent avec une précision toute scientifique 6 planètes, représentées par des pierres de couleurs différentes, autour du soleil. Cette chorégraphie planétaire est orchestrée par un mouvement mécanique automatique extrêmement élaboré. Et la poésie ? Elle réside dans l’invitation au propriétaire de la montre à inscrire son jour de chance dans le système solaire, lui donnant ainsi l’occasion de participer, à sa petite échelle, au ballet cosmique.
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