Et pourquoi pas ?

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One Year, One Watch - Tudor
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2012 : Black Bay*

Incassable

En 1987, le livre Le Facteur Maya évoquait la possibilité d’une fin du monde en décembre 2012. C’est un autre livre – La Prophétie Maya –, énorme succès de librairie en 2001, qui donnera encore plus de résonance a cette théorie. En 2009, il devient un film – 2012 de Roland Emmerich – dont les effets spéciaux rendent la catastrophe très « plausible ». Décidément, notre Terre est incassable. Cependant, le mot choisi pour décrire cette année ne vient pas d’un film mais d’un des grands succès d’édition de 2012 – Unbroken de Laura Hillenbrand. Élu bestseller par le New York Times, l’ouvrage raconte l’histoire vraie de Louis Zamperini, champion olympique et héros qui survécut aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Cependant, tout ne survit pas au cours de 2012. L’Encyclopædia Britannica – un des livres les plus anciens encore publié – annonce la fin de sa version papier, s’adaptant désormais au monde digital. Par opposition, Twitter n’a rien d’une encyclopédie, limitant ses fameux Tweets à 140 signes. En 2012, la marque change de logo pour adopter le petit oiseau gazouillant et le mot Tweet entre dans le dictionnaire. Quelle ironie !

Et pourquoi pas ?

Tout ceci n’est pas très « swag » (cool), autre mot vedette de 2012. À l’inverse de Barack Obama – qualifié de « swagalicious » par son épouse Michelle et réélu à la tête des États-Unis en novembre. Autre mot star de 2012, Cougar entre dans le dictionnaire Le Petit Robert. Il ne s’agit pas ici de la description du félin nord-américain, mais bien de la « femme mûre qui recherche et séduit des hommes beaucoup plus jeunes ». Alors, maintenant qu’il faut choisir une montre pour notre année 2012, quelle serait la pièce un peu « cougar », certes incassable, avec un brin de royauté dans ses gènes et certainement très « swag ». Je n’en vois qu’une, la Tudor Black Bay.

Pourquoi Tudor ?

La marque soeur de Rolex est née en 1926. Elle se positionne comme une marque plus abordable que son aînée lancée par le même Hans Wilsdorf 18 ans auparavant. Dès son origine, la marque joue sur la fiabilité et teste ses montres dans des situations réelles. Rapidement, elle utilisera des boîtiers et des bracelets Rolex, combinés à des mouvements venant d’autres manufactures. Son image d’exceptionnel rapport qualité / prix sera renforcée au cours des années, lui valant de devenir le fournisseur de nombreuses forces armées dont la Marine nationale française, l’US Navy ou la Royal Canadian Navy. Aujourd’hui, les fameuses M.N. (pour Marine Nationale) sont parmi les montres militaires vintage les plus désirables. Au cours des années 1990, comme une Princesse (un des modèles Tudor), la marque s’endort lentement sur son lit de Roses (ancien logo Tudor). Il faudra attendre presque 20 ans pour voir la marque genevoise se réveiller. En 2012, Tudor lance la Tudor Black Bay – version moderne de ses plongeuses légendaires ! La Reine était morte, Vive la Reine !

Et pourquoi pas ?

La Tudor black bay – sexy cougar !

Lors de Baselworld 2012, Tudor ose remettre sur le devant de la scène une plongeuse inspirée de son aînée de 58 ans, la 7922 Submariner. Je dis bien « ose » parce que cette montre va très vite être comparée à l’indétrônable Rolex Submariner. Et la Tudor va plutôt bien s’en tirer ! La Black Bay est en fait un joli cocktail vintage : elle reprend les aiguilles « snowflakes » de 1969 et la « big crown » apparue sur les plongeuses des années soixante. Le boîtier sans protège-couronne est quant à lui un hommage aux premières plongeuses de la marque.

Le modèle de 2012 arrive avec une lunette bordeaux et un logo vintage en forme de rose. Suite à son énorme succès, la collection accueille rapidement une version à lunette bleue, puis l’ultra rare version à lunette noire et mouvement ETA – remplacée au bout de quelques mois par un modèle à calibre manufacture. La Black Bay Black ETA est désormais considérée comme la plus rare des Tudor jamais produites.

Qu’en pense l’avocat du diable ?

Les résurrections lui rappellent des mauvais souvenirs, donc il va ignorer cette plongeuse… La Tudor Black Bay est, pour beaucoup, une des plus belles réussites de ces dernières années. Il est difficile de la prendre en défaut. Ses dimensions un peu imposantes seront revues en 2018 avec la Black Bay 58. En fait, il n’y a qu’un élément qui reste pour moi une énigme : son nom bizarre. Peut-être fait-il partie du charme discret et raffiné de cette pièce.

*À l’occasion du 20ème anniversaire de GMT Magazine et de WorldTempus, nous nous sommes lancés dans le projet ambitieux de résumer les 20 dernières années en horlogerie dans The Millennium Watch Book, un grand et beau livre magnifiquement illustré. Cet article en est un extrait. The Millennium Watch Book est disponible sur www.the-watch-book.com, en français et en anglais.

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