C’était le monde d’avant ! Nous étions le 17 décembre 2018 et une nouvelle marque voyait le jour avec un positionnement pour le moins atypique : pas d’aiguilles, un mouvement propriétaire, un positionnement culturel inspiré de René Char, et un prix qui reste malgré tout très étudié. Voilà le cocktail inhabituel que nous proposait Trilobe.
Après un baptême du feu auprès d’une institution qui, elle, a définitivement flambé (Baselworld), une nomination au GPHG dès sa première année d’existence et une jolie participation à Only Watch, Trilobe n’a pas ralenti : mouvement maison en mai 2020 (après le coup d’envoi signé du génial Jean-François Mojon), deux autres nominations au GPHG et une version de 38,5 mm bien volontiers unisexe.
Petits pas
Certes, la route est encore (très) longue avant de devenir une marque établie sur laquelle ne plane plus le spectre de la faillite si cher au start-up qui ont moins de trois ans, voire de cinq ans. Néanmoins, la politique des petits pas engagée par Gautier Massonneau vaut mieux, en temps de COVID, que les grandes enjambées durant lesquelles on trébuche si aisément. L’indépendance de ton, d’esprit et de style de la marque lui apporte la reconnaissance de ceux qui ne jurent pas que par le vintage, les ambassadeurs à paillettes ou les soirées (trop) arrosées. Trilobe ne fait pas beaucoup de pas, mais aucun qui ne soit faux. Une juste mesure qui rassure. Et qui permet d’envisager l’avenir avec une certaine sérénité.
Dans la cour des grands
Cet avenir aura (au moins) trois piliers. Le premier : une nouvelle collection. Son nom : Nuit Fantastique. Elle sera lancée au moment de Watches and Wonders. Trilobe en est officiellement partenaire – une belle reconnaissance que de pouvoir siéger à quelques encablures de Cartier, Rolex, ou Vacheron Constantin. La collection suivra le même ADN de marque que les précédentes : « le temps mis en mouvement ». Les prototypes sont encore confidentiels mais une chose semble acquise : il n’y aura toujours pas d’aiguille chez Trilobe !
Acte II
Deuxième pilier de 2021 : une nouvelle création pour Only Watch. En ces temps où l’entraide (sanitaire, internationale, intergénérationnelle) est plus que de mise, nul doute que la belle initiative de Luc Pettavino saura une nouvelle fois séduire les collectionneurs qui, en novembre 2021, auront probablement la gourmande envie de dépenser quelques menus deniers restés (trop) longtemps à l’abri durant de longs mois de confinements. Trilobe s’y offrira également une belle exposition médiatique grâce à la tournée des pièces qui passera successivement par Dubai, Paris, Londres, New York, Tokyo, Singapour, Hong Kong et Taipei.
Une capsule et ça repart
Enfin, Trilobe annoncera en fin d’année une collaboration ponctuelle avec un tiers, un architecte français – en langage marketing, ce sera « Trilobe X » ou une « collab » qui donnera lieu à une collection « capsule ». Nul doute que la marque chère à René Char restera insensible à cette battologie ambiante pour trouver quelque autre lyrisme sans palinodier. Mais il sera surtout question de prouver que Trilobe n’est pas mono produit, à tout le moins « mono concept », ce risque qui guette d’autres maisons dépendantes d’une idée certes géniale, mais quasi unique (HYT, Urwerk, Reservoir, MeisterSinger). Le temps le dira, même sans aiguille !
