Squelette

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Skeletonisation  - Trend
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L'horlogerie mise à nu.*

C’est la finition la plus contre-intuitive : en montrer le moins possible pour obtenir le maximum d’effet ! Le squelettage, qui consiste à ne laisser au mouvement que la seule matière nécessaire à son fonctionnement, est une technique ancestrale revenue en force durant les 20 dernières années.

L ’horlogerie contemporaine ne se satisfait pas que de défis de matériaux, de précision. Il en va de même pour la finition. Le squelettage en fait partie. C’est, littéralement, l’art décoratif qui consiste à évider au maximum chaque composant du mouvement jusqu’à ses limites de tolérances fonctionnelles. Un art délicat, qui joue en permanence avec les limites de rupture des matériaux. Il manifeste la maestria des horlogers à produire un véritable spectacle animé où les composants du mouvement sont réduits à leur plus simple expression, permettant au regard indiscret de plonger au plus profond de son intimité mécanique.

Une tradition séculaire

C’est à M. Armin Strom que revient le mérite d’avoir remis cette technique au premier plan, dès les années 1960. La marque qui porte aujourd’hui son nom poursuit son oeuvre. Depuis 2006, date de passation de flambeau entre M. Strom et le duo actuel de repreneurs, Armin Strom est une référence du squelettage.

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Un art porté à l'extrême

Aujourd’hui, les montres squelette sont monnaie courante. On prendra toutefois soin de distinguer celles qui sont simplement ajourées (dénuées de cadran, le mouvement est visible mais pas spécialement travaillé) des véritables montres squelette dont chaque composant a été individuellement ajouré. C’est un art, véritable, authentique. Il est majoritairement l’apanage de manufactures établies qui disposent non seulement des artisans pour travailler ainsi la matière mais aussi des compétences techniques qui posent, calculs et simulations à l’appui, les limites structurelles des matériaux.

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Parmi elles, on trouve Breguet avec un grand nombre de pièces pour collectionneurs avertis, notamment dans les Tourbillons de la collection Classique. Dans le même groupe, Jaquet Droz a présenté en 2018 une très audacieuse version de sa mythique Grande Seconde, la Skelet-One éminemment disruptive et contemporaine.

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Chez LVMH, la renaissance de l’Octo, version Finissimo, a donné à Bulgari l’opportunité de concilier extra-plat et squelette, comme Piaget avait pu le faire en 2017 pour le 60e anniversaire de son Altiplano. Même groupe, autre approche, plus sportive : Zenith, avec sa Defy El Primero Double Tourbillon, mais surtout TAG Heuer, avec son calibre Heuer 02… dont la marque a créé l’exacte réplique, squelette également, sur sa montre connectée !

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Parmi les indépendants, on notera la spectaculaire approche d’Hysek, spécialiste du squelettage extrême depuis 20 ans, notamment sur ses aériennes IO. Chez (feu) RJ – Romain Jerome, la Arraw « Spider-Man » était squelettée à l’image d’une toile d’araignée. Autre motif, autre marque : Roger Dubuis. En 2005, la manufacture signe son premier mouvement squelette traditionnel, en 2008, ses premiers modèles squelettes contemporains et pour femmes, avant de lancer en 2009 l’emblématique calibre RD01SQ, identifiable au premier coup d’oeil car entièrement agencé autour du motif d’une étoile. Roger Dubuis transpose aujourd’hui le principe du squelette au-delà du mouvement, pour l’appliquer également au boîtier, au rehaut et aux aiguilles.

*À l’occasion du 20ème anniversaire de GMT Magazine et de WorldTempus, nous nous sommes lancés dans le projet ambitieux de résumer les 20 dernières années en horlogerie dans The Millennium Watch Book, un grand et beau livre magnifiquement illustré. The Millennium Watch Book est disponible sur www.the-watch-book.com, en français et en anglais.

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