Le premier squelette de poche millésimé de Roger Dubuis

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The first Roger Dubuis Millésime skeleton pocket watch - Roger Dubuis
La Roger Dubuis Millésime, première du nom, marie la passion d’un homme avec la tradition de la manufacture qui porte son nom. Le résultat est loin de tout ce que la marque avait fait jusqu’à présent.

C’est un OVNI horloger qui est venu se poser dans la galaxie Roger Dubuis, chargé de contradictions apparentes. Il s’appelle Millésime, mais il ne sera édité que pour des ouvertures de boutiques et non, comme son nom le laisserait penser, pour des années précises. Il rejoint la collection Hommage, mais c’est une pièce unique. C’est une nouvelle pièce, mais sur la base d’un calibre existant – une première chez Roger Dubuis ! Et c’est une montre de poche, un autre fait rare de la manufacture.

Querelles horlogères
De prime abord, cette « Roger Dubuis Hommage Millésime » pose donc bien des questions – à commencer par l’origine du calibre de base, dont on sait simplement qu’il s’agit d’un LeCoultre. Ensuite, le projet se propose de ne composer qu’avec des grandes complications. La manufacture indique lesquelles : un quantième perpétuel, soit seul, soit associé à l’une des trois principales complications horlogères (répétition minute, tourbillon ou chronographe).
Ci-git une vieille querelle de puristes : le tourbillon doit-il être considéré comme une complication ? Techniquement, oui. Mais l’orthodoxie horlogère rechigne, car une complication doit ajouter une indication à l’affichage horaire. Or le tourbillon n’ajoute rien, c’est un type d’échappement. Le sujet passera pour le moment à la trappe : le Millésime 2015 ne comporte pas de tourbillon.

Roger Dubuis

Atavisme restaurateur
Au-delà de ces considérations, cet art de la restauration n’est pas nouveau chez Roger Dubuis, ni dans la sphère horlogère. Il se confond par exemple avec celui de Michel Parmigiani, en charge de la restauration de l’immense patrimoine horloger de la Fondation Sandoz – à laquelle appartient d’ailleurs la marque Parmigiani.
De la même génération, Roger Dubuis, l’homme, s’est adonné aux mêmes plaisirs. En 2001, il acquiert un lot d’ébauches anciennes. Objectif : les restaurer et les mettre au niveau du Poinçon de Genève, fer de lance de la manufacture qui portait son nom depuis six ans déjà. Un seul de ces travaux vit le jour, le RD60, qui trouva acquéreur pour un million de francs suisses. La nouvelle pièce présentée ce mois-ci, sobrement baptisée Hommage Millésime 2015, n’en sera pas très loin : 875 00 CHF. Un niveau de prix dont Roger Dubuis est familier, par exemple avec la Quatuor avec boîte silicium, apparue à 850 000 euros.

Roger Dubuis

Quoi de neuf ?
A ce niveau de prix, et pour un objet si peu commun dans la galaxie Dubuis, la seule vraie question est : qu’apporte-t-il de nouveau ?
En premier lieu, un style. La manufacture a su rendre contemporain un exercice classique reposant sur un calibre suranné, une belle prouesse. Pour y parvenir, Roger Dubuis a utilisé sa police de caractère, très droite et frôlant parfois la surdimension. En second lieu, la pièce a été intégralement squelettée, lui conférant une modernité certaine.
Enfin, les finitions de la pièce sont passées aux normes du Poinçon de Genève 2.0, entré en vigueur en juin 2012. Un beau défi brillamment relevé par Roger Dubuis puisque la plupart de ces finitions ont été apposées à même la platine et les composants.

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