2013, année horlogère éclectique

Image
2013, année horlogère éclectique - Rétrospective 2013
2 minutes read
Si l’horlogerie suisse ne s’est jamais aussi bien portée qu’en 2013, c’est parce qu’elle n’a jamais été aussi variée. Sa capacité à répondre aux goûts de chacun, partout sur la planète, est une vraie tendance de fond.

L’année 2013 a encore confirmé la bonne santé de l’horlogerie. Pas seulement celle de ses ventes, mais de son écosystème. Si la montre mécanique se porte bien, c’est parce qu’elle est plurielle. Car qui voudrait y discerner une tendance majoritaire serait bien à la peine. Tous les registres, tous les positionnements, tous les prix et tous les goûts cohabitent. Tel le biologiste qui découvre un univers dans une goutte d’eau de mer, l’observateur de l’horlogerie a sous les yeux un biotope d’une variété et d’une richesse immense.
 

On n’a jamais compté autant de répétition minutes, couplées à des tourbillons ou non.

Tout ce qui fut un jour une tendance, une excentricité, un épiphénomène est devenu un style, un registre, un domaine. Les cadrans bleus ou rouges?  Les grandes complications ? La complication sportive ? Le vintage ? La fusion ? Tous se sont subdivisés, étoffés, micro-segmentés. Le bleu existe en marine, roi, ciel, turquoise, électrique, à motif ou en pierres dures. Le rouge est violacé, vermillon, carmin ou pétard. Les quantièmes perpétuels en titane sur caoutchouc les disputent aux architectures façon V12. On n’a jamais compté autant de répétition minutes, couplées à des tourbillons ou non. Le vintage des années 50, celui par lequel la tendance est arrivée, cohabite avec les styles Charles X, début 19éme, années folles, art déco, 70’s et quelques frémissements 80’s se font même sentir. Quant à l’innovation technique, n’en parlons même pas, elle est tous azimuts, y compris pour femme. Matières, fonctions, ergonomie, les bureaux de développement tournent à plein régime. Les records de finesse et de légèreté tombent régulièrement, et dans plusieurs créneaux de prix.
 

Chopard-LUC-XPS-rouge

 

Lors du coup d’arrêt brutal de 2008, pendant lequel le monde du rouage a retenu son souffle face à l’effondrement soudain du marché américain, on a cru que la montre revenait à ce que l’on a appelé ses fondamentaux : sobre, classique, très portable, très discrète. Si cette manière de faire connait un véritable succès, elle n’a pas longtemps occulté la réalité des goûts de la planète globalisée : ils ne sont justement pas globaux. Selon leur culture, leurs codes, leur climat, les clients recherchent des objets très différents. On vend aujourd’hui aussi bien des montres de 38 mm en or et acier serties que des mastodontes de 48 mm en titane noir DLC à des hommes qui vivent à 500 km de distance. Des femmes de part et d’autre d’une frontière désirent des montres petites et précieuses pour les unes, des attributs masculins de grande taille pour les autres. Les pavages total diamants ont-ils jamais eu autant de succès…chez les hommes ?

Dans ce monde éclectique et divers, il est tentant de penser qu’il n’existe plus de repères, plus de règles. Ce n’est pas le cas. Le fondement de l’horlogerie suisse demeure : savoir créer le désir, avec un produit de haute facture, intelligemment renouvelé, mis en vente selon des méthodes professionnelles. Ceux qui faillent à l’une de ces quatre conditions le paient. Tôt ou tard, le verdict du public tombe. Et cela n’est pas une tendance. C’est une vérité éternelle.