On doit l’affichage des heures universelles de la Patek Philippe Référence 5230 (comme d'ailleurs d'autres montres haut de gamme à heures du monde) à un brevet déposé en 1953 par Louis Cottier, horloger de Carouge, qui parvint à afficher sur un cadran la notion de temps universel coordonné conçue par Sandford Fleming. L'ingénieur canadien Fleming avait imaginé de diviser le monde en 24 fuseaux horaires et placé Greenwich comme premier méridien. L'invention brevetée de Cottier impliquait de traduire cette approche latérale (on perd une heure en voyageant vers l'ouest et on en gagne une en se déplaçant vers l'est) par une forme circulaire convenant au cadran d’une montre. Le résultat en est le désormais familier disque périphérique contenant les noms des villes représentant ces 24 fuseaux horaires et un disque séparé des 24 heures du jour. La mise en œuvre mécanique est relativement simple: une pression sur le poussoir à 10h fait avancer l'aiguille des heures par sauts d'une heure, tandis que les disques des villes et des 24 heures se déplacent dans la direction opposée, par incrémentations d'une heure aussi. Le premier disque fonctionne sur une échelle de 12 heures et le second sur une échelle de 24 heures, c’est la seule différence. Ceci est un brevet de Patek Philippe qui a associé les deux mécanismes d'heure universelle et d'heure de voyage avec la possibilité de désengager une seconde aiguille des heures du mouvement sans perturber la marche de la montre.
Dans le Référence 5230, ces disques sont montés sur le mouvement mécanique à remontage automatique ultra plat Calibre 240, dont la conception remonte à un brevet déposé en 1977. Sa faible épaisseur de 3,88 mm est due en grande partie à un micro-rotor à fleur avec le niveau des ponts de mouvement. Au fil des ans, ce calibre a évolué pour intégrer les innovations maison brevetées par Patek Philippe, comme le spiral Spiromax®, et sa précision dépasse les exigences de la certification chronomètre afin de répondre à celles, plus rigoureuses, du Sceau Patek Philippe, qui n’accepte qu’une variation moyenne journalière de -3 à +2 secondes.
A l’instar du mouvement, les fuseaux horaires ont également évolué au fil des ans, ce qui a amené Patek Philippe à actualiser son affichage sur la Référence 5230. Riyad a été remplacée par Dubaï, Rio de Janeiro par Buenos Aires et Brisbane par Nouméa, et le fuseau horaire de Moscou, qui est désormais à UTC +3, a été adapté. La manufacture en a également profité pour apporter quelques subtils changements par rapport à la version précédente : la taille du boîtier a été réduite de 1mm (passant de 39,5mm à 38,5mm), la couronne, les cornes et la lunette ont été modifiées, et la manufacture a choisi un guillochage au motif « tissage-panier» pour le centre du cadran. Une nouvelle paire d’aiguilles orne également le cadran, celle des minutes étant en forme de losange, alors que celle des heures, percée, ressemble à une aiguille traditionnelle de style "Ardi" additionnée d’une pointe en flèche.
Ces détails ajoutent une touche de fraîcheur à ce modèle de longue date, qui remplace tous les modèles World Time précédents de Patek Philippe, et est disponible en Réf. 5320R en or rose 18 carats et Réf. 5230G en or blanc 18 carats, tous deux ayant exactement le même cadran avec un disque des villes blanc, l'anneau des 24 heures avec des segments de couleur pour le jour et la nuit, et le décor guilloché noir au centre. L’unique différence entre les deux réside dans les aiguilles et les index assortis à la couleur du boîtier. Les deux modèles sont disponibles au même prix de 42’000 francs suisses.
Un gadget ? Très peu pour nous, merci. from Worldtempus.com on Vimeo.
