Nautilus, 40 ans et deux modèles spéciaux

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Nautilus 40th anniversary and two special editions - Patek Philippe
Patek Philippe offre deux cadeaux à ses amateurs pour fêter les 40 ans de la Nautilus. Deux montres exceptionnelles par bien des aspects et qui se distinguent de la collection courante.

La Nautilus a quarante ans et Patek Philippe a décidé de souffler les bougies de sa montre sport chic. Quarante ans, c'est un cap dans la vie d'un homme, d'une femme et dans celle d'une montre. Patek Philippe n'est pas le genre à bouleverser les codes, ni à bousculer ses collections. Il faut donc regarder dans le détail les deux montres que la marque lance à cette occasion pour prendre la mesure de leur importance.

En 40 ans, la Nautilus n'a pas beaucoup changé. Contrairement à de nombreuses montres que l'on dit iconiques, elle n'a pas subi de transmutation. Aucun traitement aux anabolisants n'est venu gonfler ses proportions. Aucune greffe de tourbillon ou de grande complication n'a bouleversé sa vocation initiale : elle d'une montre sportive mais pas trop, chic mais décontractée, polyvalente et extrêmement confortable. Parfaitement intégrée dans l'esprit du temps des années 2000 et suivantes, la Nautilus n'est plus la montre révolutionnaire qu'elle fut à sa naissance. En 1976, Patek Philippe n'était pas du tout le genre de marque à proposer une montre en acier de type casual. Lui conférer un diamètre important de 40 mm de côté et 42 au plus large était encore moins le genre de la maison. Tarifer cette montre au métal trivial au prix d'une montre en or n'était pas la moindre des audaces. Et pourtant, la Nautilus a été un succès immédiat, à l'échelle modeste de Patek Philippe, marque qui n'a jamais produit de montres par wagons. La référence initiale, 3700/1A, est restée en production jusqu'en 1990. Elle a depuis subi de légers liftings et s'est ramifiée pour devenir une gamme.

Aujourd'hui, la Nautilus est disponible pour hommes et dames, en version sans ou à petite complication, en acier, en or, sur bracelet métallique ou cuir, serti ou pas.  Mais dans ses versions masculines, c'est un modèle prisé, collectionné, de diamètre contenu, au cadran sobre, aux aiguilles fines, une montre sans tambour ni trompette. Les amateurs la reconnaissent immédiatement, mais elle se fait discrète au poignet... jusqu'à cet anniversaire.

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Cela ne se voit pas en photo, mais la référence 5976/1G est une Patek Philippe extraordinaire, littéralement: elle est immense. C'est même la plus grande montre en collection courante de la marque et de loin. Son diamètre est de 44 mm entre 10 et 4 heures, et 49,25 mm au plus large, avec les excroissances latérales du boîtier. A titre de comparaison, la plus grande Patek Philippe est la référence 5175 Grandmaster Chime et sa version moins limitée, la 6300. Elles mesurent 47 mm là où la Nautilus en fait 44, mais c'est à cause de leur mouvement de 1366 composants. Ces montres coûtent plus de deux millions de francs et sont produites au compte-goutte. On ne peut pas vraiment dire qu'elles soient courantes Troisième plus grand diamètre de la maison, la 5980 est une Nautilus chronographe et second fuseau horaire, qui fait 45,7 mm. Conclusion : les amateurs d'oversize, les poignets géants de bûcheron ne trouvaient pas chaussure à leur pied chez Patek Philippe... jusqu'à la 5976/1G.

Malgré tout, la montre reste contenue à 12,6 mm d'épaisseur. En proportion, c'est très peu. C'est autant que la référence dont la 5976/1G a été extrapolée, la réf. 5980/1A, un chronographe automatique en acier. La référence anniversaire est un chronographe automatique en or gris, boite et bracelet compris. Avec son diamètre et le poids naturel de l'or, elle ne se fera jamais oublier au poignet. L'occasion pour laquelle elle a été créée non plus, puisque son cadran porte l'inscription « 1976-40-2016 », qui rappelle son âge. Sur le fond bleu de ce cadran sont posés des index, comme sur la plupart de Nautilus. Mais au lieu d’être en or, ce sont des diamants baguette qui ajoutent leur lumière à l'ensemble. Dernier détail, le guichet de date à trois heures a été pour l'occasion cerclé d'or gris. En effet, avec un diamètre élargi et un mouvement inchangé, il fallait éviter que les indications du cadran ne soient trop près du centre. Cette fenêtre est donc accolée à un petit index en diamant qui décale ce bloc vers la périphérie de la montre.

 

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Cela  ne se voit pas non plus en photo. Ni de près d'ailleurs. Mais la référence 5711/1P est également une montre extraordinaire. Patek a l'habitude de fabriquer certains modèles dans des quantités extrêmement limitées. Souvent, il s'agit de grandes complications, au mouvement complexe, qui sont naturellement difficiles à sortir des ateliers. A cette règle il existe une exception : la référence 5711/1P. Oui, la même référence que le modèle anniversaire. C'est un peu l'éléphant blanc de la marque, une montre tellement rare qu'on raconte des histoires à son sujet, presque des légendes urbaines. La communauté d'amateurs frénétiques de Patek Philippe est si importante (et facilement frustrée du manque de disponibilité de certaines pièces), qu'elle a monté en épingle la réf. 5711/1P antérieure. Qu'a-t-elle de spécial ? Elle est en platine. Intégralement.

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Pour répondre à la soif de ses clients pour ce métal ultra précieux, Patek Philippe va donc produire une quantité conséquente de Nautilus en platine, la réf.  5711/1P – Edition Limitée 40e Anniversaire de son nom. Elle se distingue de son homologue en acier par quelques détails. Le platine a une teinte plus sombre et sourde que l'acier, même sur les parties polies. Un diamant est serti sous la lunette à 6 heures, comme pour toutes les Patek en platine. Surtout, à l'usage, le platine est 20% plus lourd que l'or. La montre est donc d'un poids exceptionnel, puisque ce métal constitue à la fois la boîte et le bracelet. Le dernier détail concerne le cadran de la 5711/1P Anniversaire, qui porte lui aussi une inscription rappelant l'âge de la collection et des index en diamant. Détail imperceptible, il est fait d'or massif.

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Avec 1300 exemplaires pour la 5976/1G et 700 pour la 5711/1P, Patek Philippe n'a pas vraiment joué la rareté. Malgré la collectionnite aiguë que suscite la marque, ces quantités ne vont pas déchaîner les enchères. La marque n'a pas non plus joué la sécurité avec des cadrans qui ne seront pas du goût de tout le monde. Lancer une montre de 49 mm de diamètre en 2016, cinq ans après que la manie des montres XXL se soit calmée, voilà la preuve que la marque vit à son propre rythme, loin des modes et de ses diktats. Et surtout, ne lancer des montres que pour hommes, l'une par son poids et l'autre par sa taille, alors qu'elle a fortement misé sur les dames depuis cinq ans est la preuve que Patek écrit en permanence sa propre légende. En effet, la Nautilus n'est pas une montre iconique pour dames. Seulement pour hommes. Seuls eux peuvent comprendre et apprécier le dernier détail qui caractérise ces deux montres anniversaire. Elle sont livrées dans un écrin identique à celui des premières générations, une boîte presque cubique, recouverte de liège véritable. Un gros clin d’œil qui rappelle à quel point la Nautilus est née hors norme.

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