Parmigiani, un bond (très) loin devant

Image
Parmigiani, a (giant) leap ahead - Parmigiani Fleurier
Les amateurs de la manufacture le savaient : 2016 serait une année exceptionnelle pour Parmigiani Fleurier, celle de ses 20 ans. Qu’allait-elle dévoiler ? La réponse, magnifique, technique, vient de tomber.

Les choses les plus simples sont parfois les plus compliquées, et inversement. Il en va ainsi de la pièce majeure de Parmigiani Fleurier sur ce SIHH : « Tonda Chronor Anniversaire »

Son appellation, c’est sa simplicité ultime : Chronor, pour Chronographe en or. Son incarnation, c’est une complexité technique à la portée de rares élues : un calibre 100% manufacture, chronographe à rattrapante, grande date, mouvement intégré, réalisé en or. Le coup de grâce pour collectionneurs en mal de sensations tiendra pour sa part en deux chiffres : deux éditions strictement limitées pour un totale de 50 exemplaires. Pas une de plus.

Parmigiani, un bond (très) loin devant

Haute voltige horlogère
Dans un paysage médiatique où nombreux sont ceux qui s’improvisent manufacture et où le chronographe est devenu un standard, on en oublierait presque leurs exigences respectives. Parmigiani Fleurier est intégrée, comme son chronographe : la maison fabrique tout en interne avec l’aide de son pôle horloger au sein de la Fondation Sandoz qui lui fournit mouvement, cadrans, complications, etc.

Le chronographe est lui aussi intégré : il ne comporte aucun module additionnel. Sa conception native, réalisée depuis une feuille blanche, embarque un chronographe (et une grande date) dans un unique ensemble mécanique.

Parmigiani, un bond (très) loin devant

Cour des grands
L’exercice n’est pas nouveau mais reste le plus souvent l’apanage de grandes manufactures séculaires, en raison de sa complexité et des coûts qu’il génère. A. Lange & Söhne, notamment, en a fait l’un de ses terrains de jeu, au même titre que Patek Philippe ou Vacheron Constantin. C’est dire si la jeune Parmigiani a su s’élever à leur niveau technique en un temps record, tout juste 20 ans.

« Pour parvenir au chronographe intégré, il faut maitriser l’ensemble imposant et minutieux des composants qui le constituent ; pas seulement leur fabrication, il faut maitriser leur usage, leur fonctionnement au cœur d’un calibre ; il faut en avoir vécu le potentiel et les limites », explique Michel Parmigiani. Le chronographe possède en effet une chaîne cinématique où chaque action détermine et déclenche la suivante ; chaque séquence doit donc être exactement synchronisée et ajustée car la moindre imperfection se répercute en série sur le mouvement entier.

Parmigiani, un bond (très) loin devant

Enfin, ce mouvement est réalisé en or. Ce matériau colle aux outils, est malléable et subit toutes les déformations ; il requiert un recalibrage complet des machines. Parvenir à manufacturer un mouvement aussi complexe en or est la démonstration d’un savoir-faire considérable.

Attraction métrolunaire
L’autre grande nouveauté de Parmigiani Fleurier est la Tonda Métropolitaine Sélène. Féminine, elle se distingue principalement par sa décoration : d’une part, par sa lune, représentée ici de couleur rousse, une esthétique rare en horlogerie ; d’autre part, par son cadran orné d’une fleur de lotus dont les contours sont composés de deux strates de dentelle de nacre d’à peine 0,2 mm. La première épaisseur, celle du support, est vernie puis satinée, la seconde est polie. Cette alternance de finition génère un renvoi de lumière inédit, renforcé par le jeu des profondeurs inhérent aux deux couches.

Parmigiani, un bond (très) loin devant

Genequand, enfin !
Pour fermer ce duo créatif, Parmigiani Fleurier...ouvre un nouveau chapitre ! Son nom : Senfine, « éternellement » en Esperanto. Le projet repose sur l’échappement Genequand, un pur envol de R&D dont la première mouture avait été présentée à la rentrée 2014, il y a 18 mois.

Il améliore le principe de l’échappement dit « sauterelle », inventé par John Harrison en 1721 mais c’est là un faux semblant. Ce dernier utilisait un système de pivot, donc un élément rigide en rotation, alors que le Genequand utilise des lamelles flexibles qui permettent de restituer la totalité de l’énergie. En 1721, l’échappement n’offrait aucun amortissement de choc. Aujourd’hui, tout est souplesse, flexibilité.

Pour aller au plus court des développements techniques, le projet Senfine repense totalement l’échappement et, avec lui, sa colossale perte d’énergie (chiffrée à plus de 60% de dissipation). Le résultat, c’est un organe réglant cadencé à 16 Hz, quand le projet de base l’était à 12,5 Hz. Aujourd’hui, la vitesse supersonique du Senfine est donc de 115'200 alternances par heure ! Au final, la réserve de marche atteindrait le chiffre colossal de 45 jours...qui ne seraient pourtant que le début, avant que le projet ne soit porté à plein régime !

Parmigiani, un bond (très) loin devant

 

Marque
Parmigiani