Parmigiani Fleurier a vingt ans et pour l'occasion, la marque s'est offert à elle-même un beau cadeau. Un cadeau dont les amateurs vont pouvoir se réjouir aussi puisqu'il s'agit des 50 exemplaires de la Tonda Chronor Anniversaire. Cette montre n'a rien d'anodin, pour plusieurs raisons. Elle est le fruit d'une implication profonde de Michel Parmigiani lui-même. Il s'agit de la nouveauté la plus sophistiquée que la marque ait produite depuis longtemps. Et son niveau de finitions, tant sur le mouvement que sur le cadran, est exceptionnel.
M. Parmigiani est le fondateur de la marque qui porte son nom. Horloger, restaurateur, concepteur, il avait eu tendance ces dernières années à se consacrer à la restauration de pièces anciennes, la plupart issues de la collection Sandoz, dont les propriétaires sont également ceux de la marque. M. Parmigiani a personnellement supervisé les esquisses, le design et la construction de la Tonda Chronor Anniversaire, autant de tâches qui sont normalement dévolues à des responsables de production et de développement. Mais la Chronor est un modèle spécial. Il célèbre les vingt ans de la marque et par là-même, les apports de son fondateur. Il était donc logique qu'il se soit profondément impliqué.
Depuis environ sept ans, Parmigiani avait simplifié son offre. Après avoir lancé de nombreux modèles à grande complication, dont de nombreuses sonneries, la marque avait fortement misé sur des pièces peu compliquées, chronographes et ultra-plates. D'autre part, ses chronographes sont de type modulaire. Des plaques de complication sont portées par des mouvements de base. La Chronor est très loin de tout cela et son calibre PF361 présente un profil technique et de complication complètement unique.
Tout d'abord, il fait entrer Parmigiani dans le club fermé des moins de dix marques qui battent à plus de 4 Hz. En effet, le calibre PF631 fonctionne à 36 000 alternances par heure, sans avoir recours à un échappement en silicium. C'est un 5 Hz à l'ancienne, une solution qui est normalement gourmande en énergie. Malgré cela, la Tonda Chronor offre 65 heures de réserve de marche avec un seul barillet, qui n'est pas de taille XL, une réussite d'équilibre énergétique. D'autre part, il présente une double complication intégrée. Il possède nativement une grande date à double disque et un chronographe à rattrapante. Il s'agit du premier chronographe intégré produit par Parmigiani et pour l'occasion, il est doté de deux aiguilles, permettant de mesurer deux temps distincts, grâce à l'action coordonnée d'un poussoir logé dans la couronne, d'une seconde roue à colonnes et d'une pince de rattrapante. Il existe à peine plus de dix marques qui produisent leur propre rattrapante, dont la conception est extrêmement complexe et délicate.
Mais le calibre PF361 ne se contente pas de ces performances. Il est également tout en or massif, à l'exception de quelques pièces fonctionnelles qui ont besoin d'être en acier. Platines et ponts sont en métal précieux et qui plus est, entièrement squelettés. Leur ajourage est organisé en cercles concentriques qui rayonnent depuis le cœur du mouvement, son balancier à haute fréquence. Les nombreuses ouvertures dans la structure du calibre sont étirées et anglées à la main. Les angles rentrants, les coins internes de ces anfractuosités, sont fantastiquement bien faites.
L'extérieur de la Chronor n'est pas en reste. Dans un boîtier en or (gris ou rose) de 42,10 mm pour 14,6 d'épaisseur, elle présente un visage très classique, porté par un cadran en émail grand feu bleu profond ou blanc pur. Les décalques sont fines, très fines, ce qui accentue encore le côté habillé de la montre. Dans un souci de lisibilité et de cohérence, les aiguilles qui indiquent heure, minute et seconde sont en or rose, de même que la double fenêtre qui encadre la grande date, alors que celles liées à la partie chronographe sont en or gris. Les finitions du mouvement d'une part et la qualité de l'habillage de l'autre sont un spectacle rare, en particulier à ce niveau de prix.
Car il faut savoir qu'à l'exception de modèles utilisant des calibres basiques modifiés, ce qui est la majorité des cas, une rattrapante place tout mouvement dans des sphères de prix élevées. Or la Chronor a été positionnée de manière...comment dire...presque raisonnable au vu de la prestation. Autour de 150 000 frs, on ne trouve personne, dans aucune marque, qui propose une montre aussi aboutie, aussi homogène. On vous l'avait bien dit. Il n'est pas pour tout le monde, mais il s’agit bien d'une sorte de cadeau.
