Le NATO sous toutes ses coutures

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The NATO strap earns its stripes - NATO
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Il est devenu une légende. Et comme toutes les légendes, il a sa part de fiction, une autre de réalité. WorldTempus démêle les mailles du plus célèbre des bracelets : le NATO.

L’horlogerie n’en est pas à un paradoxe près. Elle a beau travailler des métaux extrêmes, toujours plus légers et résistants, elle revient toujours au plus basique lorsqu’un bracelet doit être à toute épreuve : le nylon ! C’est le matériau d’origine du fameux bracelet NATO. Simple, efficace, il traverse les générations et tient la dragée haute à tous les chimistes du métal en fusion. N’a-t-on jamais fait mieux que le NATO ? 

Son histoire est connue. En 1973, le MoD, Ministry Of Defense de Sa Majesté, veut se débarrasser des bracelets en cuir que portent ses officiers. Ces antiques lanières supportent mal l’eau, l’humidité et la transpiration. L’acier ne lui semble pas plus approprié, notamment pour ses reflets qui pouvaient ainsi trahir la position des officiers britanniques. Dans les deux cas, la casse du bracelet cuir ou acier signifiait le plus souvent la perte pure et simple de la monte. 

Le NATO sous toutes ses coutures

Un cahier des charges militaire est donc établi. Parmi ses grandes lignes, on trouve l’exigence du matériau (le nylon), conçu à partir d’une seule pièce dont la boucle, les passants et la bande doivent être terminés à chaud. Toutes les dimensions sont précisément codifiées : largeur, épaisseur, longueur. Reste la couleur : un large choix est possible...du moment qu’il s’agit du seul et unique « Admiralty Grey » de référence BS4800 !

La légende James Bond

Contrairement à une idée reçue, James Bond a popularisé un pseudo NATO qui n’a rien à voir avec ces spécifications historiques, et pour cause : elles datent de 1973, alors que « Goldfinger » date de 1964. Qui plus est, celui porté par Sean Connery est totalement fantaisiste au regard des prescriptions militaires : il arbore trois couleurs réparties en neuf bandes et ne passe pas sous le boîtier. En somme, un simple bracelet en tissu, certainement pas un authentique NATO gris uni. Pour s’en procurer un de nos jours, il faut donc faire appel aux fournisseurs officiels du MoD, telle la société Phoenix à Cardiff qui possède quelques rares détaillants grand public. 

Le NATO sous toutes ses coutures

Pour le reste, la popularité des bandes (et l’enthousiasme des fans) a fait son œuvre et le modèle gris / noir est devenu celui porté par Daniel Craig sur son Omega Seamaster 300M, adoubant ainsi en « NATO » un modèle qui, au départ, ne l’était pas. Omega fut ainsi l’un des piliers du retour en grâce des NATO, mais les marques (très) grand public ont également fait leur part, comme Daniel Wellington, avec ses 2 à 3 millions de montres vendues chaque année.

La saviez-vous ? 

Le bracelet NATO tient son nom de l’OTAN, dite NATO en version anglaise. Ce n’est toutefois pas pour son usage généralisé au sein des pays membres de l’OTAN que ledit bracelet s’est ainsi appelé, mais parce qu’il fallait le commander sous la référence Nato Stock Number (NSN), dont l’usage n’a retenu que le premier mot. 

Le NATO sous toutes ses coutures

Un véritable NATO mesure 28 cm de long. Un bracelet standard, quel que soit son matériau, excède rarement 18 cm de long. Pourquoi cet embonpoint ? Pour que l’authentique NATO puisse passer par-dessus les combinaisons des officiers britanniques ! 

Aujourd’hui, de très nombreuses institutions ont établis de codes couleurs qu’elles appliquent à leurs propres créations NATO – bien souvent très éloignées de sa destination militaire originelle. Il en va ainsi de la prestigieuse université américaine de Harvard, fondée en 1636, avec un NATO bordeaux avec une bande blanche centrale. 

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