La garde alternée

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Shared custody - Unisex watches
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L’achat d’une belle pièce est un savoureux plaisir égoïste. Mais pour faire adhérer son ou sa conjoint(e) au projet, rien de tel que de choisir un modèle...que les deux pourront porter !

Le marketing horloger n’a de cesse de le répéter : une montre révèle un style, un statut social. Elle est un objet éminemment personnel, porté à même la peau, un vecteur intime d’émotions. Pourtant, certains modèles sont conçus pour être unisexes. Partage d’intimité ou garde alternée ? Une montre peut-elle révéler deux choses différentes selon le poignet qui la porte ? Un garde-temps schizophrénique, vous dites ?

Le sexe des montres, une histoire de taille

Laissons ces envolées psychologiques à ceux dont c’est le métier. On considèrera plus prosaïquement qu’un garde-temps unisexe se résume à une pièce comprise entre 37 mm et 40 mm, le plus souvent non sertie – non pas que l’homme n’ait pas accès aux pierres, mais c’est là encore perçu comme un symbole de féminité. Pour combien de temps ? C’est un autre débat !
Reste que « montre unisexe » ne doit en rien signifier « montre compromis » ou, pire, « passe partout ». Gommer les différences de genre n’exclut pas la personnalité, bien au contraire. On le voit chez Chopard : la grande maison joaillière propose avec sa L.U.C. XPS 1860 une pièce de caractère de 40 mm qui rassemble des qualités objectives séduisantes pour les deux sexes : l’équilibre, l’harmonie, la lisibilité, voire une certaine forme de sérénité. Patek Philippe ne joue pas un autre jeu avec sa Calatrava 5227 de 39 mm. Et Jaquet Droz l’a bien compris également en tombant sa Grande Seconde de 43 mm à 39 mm.

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Sports mixtes

Si l’on parle de montre de sport, le registre unisexe peut être plus difficile à atteindre, tant la montre mécanique sportive est associée à l’univers masculin du chronographe, de la performance. Difficile...mais pas impossible, surtout si l’on fait le chemin inverse : partir d’une pièce sportive féminine pour la porter au poignet de l’homme ! C’est l’exemple de la J12 de Chanel, disponible en 38 mm et qui s’ajustera fort bien à un poignet de monsieur.
L’exercice inverse, c’est celui de Richard Mille. L’horloger connu pour ses pièces ultra sportives, techniques et passablement viriles a su se rapprocher des femmes sans rien compromettre de son ADN en jouant sur le caractère extra plat d’une de ses pièces, ainsi que sa boite curvex. Résultat, la RM 67-01 paraitra douce, discrète et sensuelle aux dames, quand les hommes y verront son profil élancé, son cadran squeletté, son poids contenu et la possibilité de fermer leur chemise par dessus la bête.

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Ca se complique !

Avec le temps, l’usage horloger a fini par attribuer un genre « par défaut » à certaines complications. Les femmes aimeraient par exemple la phase de Lune, les hommes le chrono. Certaines complications échappent heureusement à cet arbitraire. Bien pensées, elles peuvent sans difficulté se montrer unisexes. Chez Blancpain, par exemple, la Villeret de 40 mm offre sans complaisance sa complication « Grande Date » aux poignets masculins comme féminins. Chez Czapek, la Quai des Bergues 33s de 38,5 mm sera disponible en or et acier avec cadran émail grand feu pourvu de deux belles complications maison : réserve de marche et jour de la semaine.

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Unisexe en couleur

Reste, enfin, les couleurs. Certaines sont indéniablement connotées comme féminines dans l’inconscient collectif, sans réel fondement autre que sociologique, comme le rose. Au-delà, l’homme et la femme peuvent partager bien des couleurs. Piaget l’a prouvé au dernier SIHH avec une collection Altiplano habillée de vert, de brun, de violet. Hublot a fait de même avec ses Classic Fusion Blue, Longines avec sa nouvelle Master Collection grise. Unisexe mais hautes en couleurs !

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