Posséder un garde-temps unique, le rêve de tout amateur d’horlogerie. Ce luxe ultime, quelques maisons horlogères en ont fait une spécialité. Commandes spéciales, montres sur-mesure et personnalisation sont autant de termes qui désignent un même concept : celui de proposer des garde-temps en tous points fidèles aux goûts de leurs propriétaires.
« Dès lors qu’on personnalise une montre pour un client, elle devient une pièce unique », souligne Philippe Dubois, le CEO de Badollet. Depuis qu’elle a été relancée, la marque a développé le sur-mesure au point de consacrer 50% de la production annuelle à cette activité, soit quelque 25 pièces.
« Dans la collection Observatoire, on a un cadran sur lequel on peut absolument tout faire, explique Philippe Dubois. Le client peut aussi faire graver ce qu’il veut sur la carrure ou encore modifier les cornes. La carrure de la Crystalball offre également une grande latitude : on peut facilement la personnaliser avec des matériaux comme le lapis lazuli, la malachite ou le jade. La gravure et le sertissage sont aussi facilités par la taille du boîtier.
Il n’y a pas vraiment de limites à la personnalisation. Quand vous avez le client final en face de vous, tout est possible. » A un bémol près, peut-être : Badollet n’a pour l’heure pas passé le cap de la personnalisation de ses mouvements. Et ce pour une question de coût. La marque est cependant en train de développer un boîtier spécifique pour un client tombé littéralement amoureux d’un mouvement Badollet sans pour autant être emballé par le boîtier censé l’accueillir.
Quatre à six mois de travail
Chez DeLaneau, la personnalisation horlogère s’apparente à la haute couture. Et, comme pour Badollet, 50% de la production concerne des commandes spéciales, soit une cinquantaine de pièces par année. Un créneau ancré dans l’histoire de la maison qui, dès la fin des années 1940 proposait des créations joaillières colorées sur-mesure.
Depuis lors, DeLaneau se plie en quatre pour répondre au mieux aux commandes spéciales « La seule contrainte à laquelle nous devons nous soumettre, c’est de travailler avec nos propres boîtiers, explique Estelle Tonelli, Deputy Managing Director. Le reste concerne les difficultés liées au travail de l’émail mais la palette de créativité est énorme et nous avons la force d’avoir un atelier en interne. »
Quatre à six mois de travail sont nécessaires pour réaliser un garde-temps sur commande. Un laps de temps finalement assez raisonnable quand on sait qu’une montre sur-mesure requiert en général une trentaine de dessins dont la précision est affinée au fil d’échanges serrés entre le client et la marque.
Nouveau venu
Dans le registre de la personnalisation, Romain Gauthier fait depuis quelques mois de l’œil à tous les amateurs de garde-temps uniques. « On s’était laissé tenter il y a environ 6 ans par la personnalisation des montres. Mais le terrain d’expression offert par nos montres n’était pas suffisant et nous n’avions pas encore un niveau de clientèle susceptible de s’offrir un garde-temps dont le prix varie entre 1 et 2 millions », souligne Romain Gauthier.
Avec la Logical One Secret et son large couvercle, le créateur horloger a trouvé une belle parade. Sertissage, émail, gravure… « On peut tout imaginer, autant sur la partie supérieure que sur l’espace intérieur, se félicite l’horloger. D’autant que désormais, nous sommes une manufacture, on a toute l’infrastructure nécessaire pour occuper ce terrain d’expression et de plaisir sans fin. » A bon entendeur…
