Le futur du rétrograde

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The future of retrograde -  Retrograde watches
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Les indications rétrogrades effectuent des sauts en arrière au lieu d'effectuer des tours complets. La métaphore est étonnante car elles ont tendance à tourner en rond.

C'était un temps où il fallait en mettre plein les yeux. Durant les années 2000, une douzaine de marques avaient décidé d'exploiter des fonctions horlogères connues d'une manière nouvelle et spectaculaire. Parmi elles, les indications rétrogrades avaient eu leur heure de gloire. On les multipliait, on les enchainait, on en bourrait les cadrans et les mouvements. Et le résultat, même s'il n'était pas nécessairement du goût de tout le monde, avait au moins le mérite de pousser la montre dans de nouveaux retranchements. Que reste-t-il de cet héritage ? Quelles sont les montres d’aujourd’hui qui comportent ces fonctions rétrogrades ? Et qu'en sera-t-il demain ?

Le futur du rétrograde

Le moins que l'on puisse dire est que ces indications sont devenues rares. Parmi les nouveautés de l'année 2020, pas plus d'une dizaine de montres en comportent. Et dans la plupart de ces cas, les indications rétrogrades sont seules, et souvent destinées à gagner de la place. Or cette complication n'est pas née dans une logique d'économie d'espace, ou de praticité. Le rétrograde, c'est l'épate, un spectacle, un saut en arrière qui fait aller les marques de l'avant.

Le futur du rétrograde

Le second problème est que ces montres regardent plutôt vers l'arrière. Ce sont des réutilisations de mouvements anciens, actualisés dans des collections contemporaines. C'est le cas de Maurice Lacroix qui a repris ses Masterpiece avec modules à complication avancés. Ou carrément la renaissance d'une marque, Gérald Genta, qui avait fondé son identité sur ce principe du saut en arrière. Heureusement, il reste quelques témoins remuants de cette époque qui n'ont jamais cessé de l'exploiter, comme Urwerk vient d'en refaire la démonstration avec son UR-220 Falcon Project.

Le futur du rétrograde

Alors tout cela ne laisse rien présager de bon pour le rétrograde, condamné à revenir sans cesse à ses débuts, tel Sisyphe poussant sa pierre en haut de la colline. A moins que, si jamais, une nouvelle génération d’horlogers reprend le témoin et relance une espèce de course à l'armement dans le domaine de la créativité horlogère. La nouvelle Cyrus Klepcys GMT Retrograde est une premier pas dans cette direction... Rien que d'y penser, je bondis en avant.

Le futur du rétrograde