À l'issue du SIHH 2019, un certain nombre de lancements de montres masculines à cadrans roses ou dorés à l'or cuivré a pu faire penser à une tendance de fond. En tout cas à l'éclosion d'un banc de saumons qui aurait remonté la rivière des tendances horlogères. L'heure est à la multiplication des couleurs, à l'extension de la palette, et toute nouvelle teinte prend rapidement une allure de mouvement de masse sous le microscope de la presse, des blogs, d'Instagram et du prisme de l'hyperinformation. Seulement voilà... Alors que l'on attend souvent une convergence de tendances entre le premier et le second salon horloger de l'année, Baselworld n'a pas du tout donné suite. En fait, on y a même vu de tout sauf du cadran rose.
Et pourtant, quelle belle couleur. Elle a ses partisans de la première heure. Dans les années 30, époque ou l'alliage or rose a connu ses premiers succès, elle a naturellement fait des apparitions remarquées sur des montres d'un chic fou, dont des Jaeger-LeCoultre. Dans les années 1950, d'autres spécialistes de ce registre comme Patek Philippe ou Vacheron Constantin en ont produit des exemplaires aujourd’hui remarqués en salles de vente. Car depuis toujours, le cadran doré à teinte chaude et douce est un élément de langage de la montre chic.
Les modèles présentés au SIHH 2019 ont donc été portés par l'engouement naturel que cette teinte suscite, autant par leur relative rareté. Les amateurs se sont rués sur les 75 unités de l'Audemars Piguet Royal Oak Jumbo ref. 15202BC. Et pourtant, elle est en or et pèse un poids considérable. Ils vont se précipiter sur la A. Lange & Söhne Datograph Perpetual Tourbillon, dont il ne sera édité que 100 pièces. Et ils ne devraient pas non plus bouder la Montblanc Heritage Spirit Automatic. Mais si vous voulez des cadrans saumon, ne fumez pas du belge, ni du bâlois, seulement du genevois.
