Plus connectées qu’horlogères ? Ou le contraire?

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How much smart, how much watch? - Smart watches
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Après la présentation par Frédérique Constant de la première « montre connectée horlogère », il est temps de décider si l’on souhaite une vraie montre, mais intelligente, ou une simple extension du téléphone à porter au poignet.

Une semaine après la présentation de la montre horlogère connectée de Frédérique Constant, plusieurs marques ont suivi avec leur propre interprétation de ce que devrait être une montre connectée.  Swatch a révélé une version connectée de sa montre tactile dédiée au beach volley, un sport avec lequel la marque est liée depuis de nombreuses années.

 

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Mais c’est H. Moser & Cie qui a créé la surprise en annonçant la prochaine présentation d’une montre connectée «protégée par de nombreux brevets et animée par des technologies d’avant-garde ».  Ce sera probablement une montre connectée « very rare » elle aussi aussi, même si la mention d’une « une autonomie extrêmement longue » est peut-être un pas de trop pour les fans de la marque. A moins qu’il s’agisse d’un autre coup de pub de la part de la marque ?

 

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En dépit de leurs grandes disparités de prix et de philosophie, ce qui réunit les approches de Frédérique Constant et de H. Moser & Cie est la priorité mise sur  l’ « horloger » plutôt que sur le « connecté »,  et le recours à une montre classique pour leur projet. Et c’est bien là que l’industrie horlogère suisse prend le dessus. Son savoir-faire, tant pour la conception et la production de mouvements, de boîtiers et de cadrans,  la place en bonne position pour les montre connectées horlogères. Gardons en tête que si le smartphone a révolutionné notre mode de vie en moins de dix ans,  la montre a aidé à l’organisation de la révolution industrielle et joue toujours un rôle important deux siècles plus tard.

Battre Big Apple
Les préoccupations les plus fréquentes concernant les montres connectées sont la longévité de la pile et l’étanchéité (deux caractéristiques qui ont brillé par leur absence lors de la présentation de la montre connectée d’Apple). Là aussi, l’expérience d’un horloger suisse et précieuse : Frédérique Constant propose une pile qui dure deux ans et une étanchéité garantie à 10 ATM (100m).  La montre connectée horlogère possède encore un autre avantage sur l’Apple Watch : elle est compatible avec 80% des smartphones fonctionnant sous Android.

En comparaison, l’Apple Watch semble presque vouée à l’échec. Mais c’est sans compter avec la puissance commerciale et marketing considérable de la plus grande entreprise au monde. La valeur boursière d’Apple s’élève à 750 milliards de dollars, soit 30 fois plus que le montant des exportations annuelles de l’industrie horlogère suisse. Et avec une trésorerie de quelque 180 milliards de dollars, Apple a bien davantage de moyens que ses rivaux pour la publicité, le marketing et la vente.  Aujourd’hui,  les appareils fonctionnant avec le système d’exploitation iOS d’Apple  représentent un peu plus de 15% du marché total des smartphones, mais cela n’a pas empêché Apple d’enregistrer pour les trois derniers mois de 2014 son meilleur semestre de tous les temps.

Les montres connectées suisses prendront sans aucun doute une part de ce marché émergent. A commencer par ceux qui restent attachés à l’horlogerie suisse traditionnelle (Peter Stas, de Frédérique Constant, cible la tranche d’âge des 30-45 ans, qui n’est pas celle d’Apple). La clientèle s’étendra peut-être ensuite avec la popularité croissante de la montre connectée. Mais cela dépendra beaucoup de la façon dont les marques horlogères et leurs détaillants pourront rivaliser avec les méthodes publicitaires et commerciales innovantes des acteurs établis.

Comme l’a démontré l'exemple de la montre connectée Pebble, vedette du crowdfunding, il est facile de lancer un projet. La vendre est une autre paire de manches !

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