Avec le temps, les collections horlogères Montblanc ne cessent de gagner en solidité et en cohérence. Après trois années passées à concentrer, nettoyer et réorienter ses gammes, la marque autrefois connue pour ses instruments d'écriture s'affirme comme un acteur de l’horlogerie avec lequel il faut sérieusement compter. Cela faisait longtemps qu'elle savait réaliser des mouvements, des montres, des concepts, mais avec le millésime 2020, présenté dans le cadre de l'édition virtuelle de Watches & Wonders 2020, il devient évident que la marque a établi son identité. La preuve avec les trois thématiques qui émergent clairement de ses nouveautés : le bronze, l'or et l'aventure.
Le bronze, Montblanc en est un des plus intensifs utilisateurs. Le directeur de l’horlogerie de la marque, Davide Cerrato, croit profondément à l’exploitation de codes visuels et symboliques forts, qu'il applique sous la forme de ce matériau. Inutile d'en rappeler les vertus (teinte, patine) car ce qu'il privilégie est plutôt du côté de l'évocation. A regarder la 1858 Monopusher Chronograph, on sent une vague qui est à la fois nostalgique et maniériste. Nostalgique car on est clairement dans un registre néo-vintage. Maniériste parce qu'il ne s'agit pas de réédition, mais d'une interprétation, d'une horlogerie d’antan rêvée, idéalisée (puisque le bronze n'est pas un matériau historique de la montre de poignet). La pièce est disponible entièrement en bronze ou en acier à lunette bronze. Toutes deux parlent un même langage de style, qui colle parfaitement à l'esprit contemporain.
Plus nostalgique encore, et tout aussi forte, de nouvelles Heritage prolongent la démarche de Montblanc sur le créneau des montres en or avec ou sans petites complications. A l'inverse de pièces très compliquées ou très simples et très classiques, Montblanc navigue entre deux avec des pièces aux cadrans tout sauf banals. La première est l'Heritage Manufacture Pulsograph, un chronographe en or rose au cadran tabac limitée à 100 pièces. La seconde est Heritage Automatic, une trois aiguilles au cardan vert, un vert original, bouteille et dégradé, profond, lumineux et complexe, sur une boite en or jaune.
Toujours nostalgique mais cette fois très haut de gamme, Montblanc présente la 1858 Split Second Chronograph Limited Edition, un chronographe à rattrapante à mouvement Minerva, avec un cadran parcouru d'échelles de lecture, tachymétrique et télémétrique. Un mouvement superbe, un cadran en émail bleu électrique, un porter ample mais facile, 100 exemplaires disponibles d'une vraie merveille.
Dernier volet, l’aventure. Dans sa collection 1858, désormais sa ligne principale, Montblanc avait fortement misé sur la Geosphere, une montre GMT, fonctionnelle, assez proche d'une tool watch dans l'esprit. Ce modèle arrive désormais en acier et bleu, mis en scène dans un esprit glacier puisque 1858 est associé à l'univers de la montagne. La vraie nouveauté est la 1858 Automatic 24 h. De loin, on dirait une boussole : mappemonde sur le cadran, chiffres arabes très serrés qui dénotent avec les agencement habituels, rose des vents sur le rehaut, grande aiguille flèche, rouge et surtout unique. C'est une montre à indication 24 heures, où le midi est à midi et minuit est à 6 heures, sans indication de la minute. Lunette et couronne en bronze, style fort, disposition ambitieuse, c'est une pièce qui ne sera pas faite pour vendre des quantités, mais qui fait passer un message. Celui d'une identité horlogère affirmée.
