Interview de Nicolas Baretzki

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Interview with Nicolas Baretzki - Montblanc
Le CEO de la marque Montblanc commente à chaud ses lancements de Watches & Wonders 2021 et se projette dans le futur

Quel bilan tirez-vous de Watches & Wonders ?
L’exercice est réussi, nous avons pu présenter nos montres de manière qualitative à un grand nombre de journalistes et de grands clients dans le monde, qui ont pu interagir avec nous de même qu’avec notre ambassadeur Reinhold Messner, dont la personnalité a fasciné nos interlocuteurs. Ils se sont montrés très positifs sur l’ensemble des segments.

Si vous deviez choisir aujourd’hui entre la formule 2019 (physique) et la formule 2021 (digitale) ?
En tant qu’homme de contact, je donne beaucoup d’importance au relationnel et aux discussions les yeux dans les yeux. Entre un événement physique et un salon digital, ma priorité irait donc au premier.

Quel est le trio des montres Montblanc qui ont eu le plus d’impact durant cette semaine ?
La 1858 Geosphere Desert s’est révélée être une nouveauté avec un très fort impact, car son design inimitable s’accompagne d’exclusivités et d’innovations. Son affichage des heures universelles sur deux globes bombés représentant les deux hémisphères qui effectuent leurs rotations complètes en 24h dans des directions opposées s’impose dorénavant comme une signature. Cette nouvelle version en bronze induit une maîtrise de ce matériau qui n’est pas à la portée de toutes les marques. Son fond en titane gravé au laser illustrant la traversée du désert de Gobi par Reinhold Messner est une vraie percée technologique dont seul Montblanc est capable aujourd’hui sur une telle surface. Aucune couleur n’y a été appliquée, tout vient de cette technique de gravure laser propre à Montblanc. Son association à la légende de l’alpinisme Reinhold Messner renforce l’attrait de cette série limitée de 1858 pièces.

Interview de Nicolas Baretzki

Sur un autre segment de notre offre, les réactions dépassent toutes nos attentes pour celle que les collectionneurs appellent déjà la « Lime Gold », notre nouvel alliage d’or vert qui forge le chronographe 1858 à rattrapante. J’ai dû sous-estimer l’attrait de proposer un nouvel or.

Interview de Nicolas Baretzki

Enfin, la reconstruction du mouvement Pythagore de Minerva est exceptionnelle, la série limitée Montblanc Heritage Pythagore Small Second est incroyable, j’adore son esthétique et son histoire avec le nombre d’or, son lien fort à l’architecture, l’harmonie générale. Beaucoup de journalistes m’ont demandé s’il y aurait une suite déclinant ce calibre. En effet c’est une bonne base de mouvement, qui permet d’accéder au monde de Minerva à un niveau de prix inférieur. Quand on voit le nombre de gens passionnés par les mouvements Minerva, on assiste peut être à une révolution pour Montblanc.

Interview de Nicolas Baretzki

Est-ce que le story telling cher à Montblanc a pu s’exprimer totalement ?
Oui, nous avons touché aux fonctions uniques, aux mouvements uniques, aux matériaux avec beaucoup d’expertise, aux nouvelles techniques également avec celle du laser sur la Geosphere qui a beaucoup fait parler, cela apporte presque une deuxième face à la montre. Nous avons pu couvrir tous les aspects de l’horlogerie dans ce salon, et apporter aussi de la diversité dans la façon de les présenter grâce à la présence de Reinhold Messner.

Interview de Nicolas Baretzki

Quelle est la suite du programme pour vous en 2021 ?

Nous espérons bien sûr que la situation sanitaire s’améliore partout dans le monde. Watches & Wonders reste cette année le plus grand rendez-vous de l’horlogerie, déterminant pour la suite. C’était pour nous l’opportunité de travailler quelques pièces emblématiques et d’assoir notre légitimité horlogère, mais nous n’étions pas les seuls à le faire et il nous reste des jolies montres à dévoiler en cours d’année avec moins de brouhaha autour. 2021 devrait être riche.

Verriez-vous Montblanc participer aux Geneva Watch Days début septembre ?
Je crois beaucoup à des événements locaux tels que le SIAR au Mexique, car ils constituent souvent des liens avec des clients et des opportunités de présenter les nouveautés, qui seront encore nombreuses après l’été, donc pourquoi pas.

Quand visez-vous un retour à votre année de référence en termes de résultat ?
2019 était une année de référence, mais j’ai trop appris ces douze derniers mois pour m’avancer sur un tel pronostic ! Nous pensions en avoir fini de la crise sanitaire après la première vague, puis après la deuxième, et voilà la troisième. Nous observons bien sûr certains marchés très bien fonctionner, et pas uniquement la Chine, mais beaucoup sont encore fermés. Quoiqu’il en soit, ce que nous sommes en train de construire autour de la marque Montblanc, les nouveautés très fortes, l’arrivée de notre nouveau directeur de la création Marco Tomasetta pour l’ensemble des métiers et du nouveau directeur général de la division horlogerie Laurent Lecamp, notre activité établie en e-commerce, notre réseau de boutiques planétaire, tout ceci constitue beaucoup de facteurs positifs. Même s’il reste encore beaucoup de paramètres extérieurs que nous ne maitrisons pas, je vois plutôt le verre à moitié plein !

Comment aimeriez-vous que le grand public amateur de montres considère Montblanc ?
Comme un acteur sérieux de l’horlogerie bien sûr. Je crois que la première chose c’est d’avoir une reconnaissance claire de marque horlogère, ce qui ne nous empêche pas d’être une marque d’écriture et une marque de maroquinerie. Montblanc est un acteur horloger avec une vraie légitimité, et Minerva en est un élément clé. Les gens qui s’intéressent à l’horlogerie ont besoin de se rattacher à des éléments concrets. Les 160 ans d’histoire de Minerva et de ses mouvements vont dans ce sens. Ensuite, les acheteurs de montre doivent trouver chez Montblanc des éléments de différenciation les incitant à franchir le pas. Si le public sait reconnaître une Geosphere sur un poignet et se dit « ha tiens il porte la Geosphere de Montblanc » avec une pointe d’admiration dans la voix, je serai comblé.

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