Elle fut d'abord lancée avec des mouvements à quartz. L'Aikon ressemblait alors fort à la montre des années 80 qui l'avait inspirée, la Calypso. Elle en avait la rondeur, le galbe, les pans assouplis par un travail de courbe. « Nous avions lancé l'Aikon Quartz en taille dames et nous n'avions pas vraiment de feed-back du marché. Nous nous demandions si ce n'était pas une montre trop forte pour une clientèle féminine, » explique Stéphane Waser, CEO de Maurice Lacroix. Puis, l'Aikon est sortie en version automatique, gagnant au passage en angularité... et en popularité. Son bracelet, sa boîte, le motif de son cadran et ses index, tout en elle était devenu franc, net, tranché... en un mot, viril. En 39, 42 mm, 44 mm pour la version chronographe, 45 pour les modèles à mouvement squelette, en acier ou noir DLC, l'Aikon était faite pour les hommes... ou les dames qui aiment les montres d'hommes.
Maurice Lacroix a franchi le Rubicon et prend désormais à bras le corps une approche féminine avec l'Aikon Automatic 35 mm. «La clientèle nous a fait remonter un désir d'une montre plus forte en caractère, plus anguleuse et ce n'était pas forcément le cas il y a quatre ans », poursuit Stéphane Waser. Elle a tout de ses grandes sœurs, les lignes, les détails, les arêtes, la lunette à 6 cavaliers polis, mais en plus petit. Et au passage, elle gagne des cadrans qui vont avec la nouvelle clientèle visée : nacre grise ou blanche, Clou de Paris bleu, version bicolore, le tout avec des index sertis de diamants.
Mais autant que la montre-même, la nouveauté résidait dans une nouvelle approche des lancements. « Nous n'allons plus à Baselworld et nous avons changé notre rythme de lancement, plus proche de l'industrie de la mode. Nous apportons une nouveauté tous les 2 ou 3 mois, coordonnée aux événements locaux. Ici, nous avons une montre féminine et donc nous avons choisi Paris pendant la Fashion Week », poursuit Stéphane Waser. L'Aikon 35 mm était donc présentée au public sur un roof-top parisien, en même temps qu'une nouvelle amie de la marque, la créatrice Adeline Ziliox. « Nous sommes en train de constituer un réseau de talents, dans plusieurs pays, ajoute Stéphane Waser. Nous nous associons avec des gens, des projets authentiques, qui vont avec l'esprit de la marque qui est résumé par notre slogan: Success is a journey not a destination. Adeline a fait sa seconde Fashion Week mais elle a besoin de pérenniser sa marque. Et nous l'accompagnons, avec de la visibilité, des connexions, des associations. »
Preuve de cette logique affinitaire, Adeline a rencontré Maurice Lacroix par le biais de connaissances personnelles. « Ce qu'elle fait est impressionnant. Elle présente 22 pièces couture dans sa nouvelle collection. En plus elle est très passionnée, et se définit comme un mouton noir de la couture, ancrée dans la culture urbaine. Ce qui matche avec l'angle urbain contemporain d'Aikon », conclut Stéphane Waser.