Croissance de la transparence

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Touching the void - Louis Vuitton
A chaque nouvelle montre à tourbillon, Louis Vuitton enlève un peu de matière...Pour la remplacer par de la lumière.

Elles sont trois. Toutes en platine, toutes à tourbillon, toutes pensées et réalisées entièrement par Louis Vuitton dans ses ateliers genevois de La Fabrique Du Temps. A elles trois, elles tracent une trajectoire de design, qui se débarrasse du métal plein. A la place, les mouvements de ces trois montres présentent du vide, qui est certainement la matière la plus précieuse de la sophistication horlogère.

En 2016, Louis Vuitton dévoilait la Voyager Tourbillon Volant. Première pièce de la marque à présenter le Poinçon de Genève, elle était une triple exploration. Tout d'abord, la forme de cette montre, à la lunette mouvante et aux coins arrondis, était une nouveauté qui reste aujourd’hui à part dans le design horloger. Ensuite, une architecture de mouvement très aérienne, qui va faire école, et ne tient qu'à un fil à la boîte qui l'abrite. Enfin, un niveau de finitions et de qualité de conception qui satisfait aux critères du Poinçon de Genève, ce qui n'est pas rien. Au regard de l'histoire qui va suivre, c'est l'architecture de la Voyager Tourbillon Volant qui a voyagé le plus, et le plus loin. 

Croissance de la transparence

En effet, quand Louis Vuitton présente la Tambour Moon Tourbillon Volant, son calibre est quasiment identique à la Voyager, à deux détails près. Le premier est un médaillon situé à 9 heures. Il est garni d'initiales, LV sur les pièces de démonstration, mais cet espace est destiné à être personnalisé au choix du client, un service que propose la marque depuis son tout premier tourbillon. Il peut même disparaître pour augmenter la transparence de la pièce. Second détail, l'arrière du mouvement est soutenu par une platine, deux cercles concentriques qui opacifient la montre. A cela, deux raisons. Il n'était pas question de décliner tel quel le calibre de la Voyager, et surtout, un peu de platine permet de cacher les poils du poignet. La fenêtre sur touffe n'est pas du goût de tout le monde... Il faut aussi noter que la boîte de cette montre était alors la fraîchement née Tambour Moon, actualisation subtile du modèle fondateur de l'horlogerie Vuitton contemporaine, reconnaissable à sa carrure concave. 

Croissance de la transparence

Pour la troisième étape de l’histoire, il faut faire un flash-back. En 2012, Louis Vuitton avait lancé une montre à l'apparence alors très en avance sur son temps. La Tambour Mystérieuse était pleine de vide et au milieu de ce vide, un mouvement à 8 jours de marche, dont les rubis traçaient un dessin énigmatique. Elle avait laissé des traces dans l'imaginaire de la marque. Qui récidive cette année avec la Tambour Moon Mystérieuse Tourbillon Volant. 

Croissance de la transparence

Le mouvement est proche de celui de la Voyager, mais le mécanisme de remontoir a disparu. Le mouvement flotte dans la boîte, à laquelle elle semble ne plus être reliée. En réalité, elle l'est par des disques en saphir et ce n'est pas une mince affaire. Le tourbillon est volant au sens horloger du terme, puisqu'il n'est pas tenu par un pont supérieur. Mais il n'a pas vraiment de pont inférieur...en tout cas pas un qui soit visible. Tout le mouvement est volant. Ce n'est pas la seule montre à utiliser ce principe de lévitation dans le saphir, mais le résultat est toujours époustouflant. 

 

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