35 ans : l’histoire secrète du V.H.P. de Longines

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35 years: the secret history of the Longines V.H.P. - Longines
Les nouvelles Conquest V.H.P. sont l’occasion de se plonger dans la genèse de ce mouvement d’exception, dont les aïeux remontent...aux années 40 !

Le calibre V.H.P. (Very High Precision) de Longines a été relancé cette année, 35 ans après son invention en 1984. C’est d’ores et déjà un succès, implanté (comme à l’époque) au sein de la collection Conquest.

35 ans : l’histoire secrète du V.H.P. de Longines

Ses particularités : ultra-précision (± 5 s/an), capacité à réinitialiser les aiguilles après un choc ou une exposition à un champ magnétique grâce au système DPR (Détection Position Rouages), autonomie de pile de 5 ans, indicateur de fin de vie de la pile, calendrier perpétuel. La V.H.P. était lancée le 9 mars 2017. Son omniprésence actuelle ne doit pourtant pas faire oublier son ascendance historique, beaucoup moins connue.

1940 : les fondations du quartz

Non, le quartz n’est pas né en 1969 ! C’est la montre à quartz qui l’est, au prix d’efforts considérables de standardisation, de miniaturisation et d’autonomisation de la batterie (Seiko, Girard-Perregaux, entre autres). La technologie quartz, elle, existait bien avant : dès les années 40, notamment avec des instruments de chronométrie sportive. Longines en fut l’un des pionniers. C’est l’exemple de la Chronocamera, dévoilée en 1950, qui permet d’imprimer automatiquement le temps au 1/100ème de seconde.

35 ans : l’histoire secrète du V.H.P. de Longines

Étape suivante : la Chronocinégines. Nous sommes en mai 1954 à l’Observatoire Chronométrique de Neuchâtel. C’est une caméra 16 mm couplée à une horloge à quartz Longines, dotée d’une autonomie de 24h pour une précision au 1/100ème de seconde également. Un véritable tournant.

Le test électrique

Malgré ces succès, Longines ne vas pas tout de suite s’orienter vers ce qui sera la montre à quartz. Entre-temps (1957 – 1964), la marque s’aventure dans la création d’une montre électrique. Un calibre est mis au point, testé par des collaborateurs, mais jamais commercialisé. Ensuite, Longines s’essaie au mouvement quartz pour chronomètre de bord. Le résultat est le même : un mouvement de haute précision est mis au point, mais non commercialisé.

Clinergic : l’ancêtre du El Primero ?

Un autre galop d’essai des années 60 est aujourd’hui presque totalement oublié : l’échappement Clinergic des montres Ultra-Chron. À l’origine de sa conception : le constat que Seiko avançait rapidement sur le développement d’une montre à quartz avec, à la clé, une ultra-précision avec laquelle les montres mécaniques ne pourraient probablement pas rivaliser. Pour y parer, l’intuition de Longines fut (comme pour le quartz) d’accroître la fréquence de l’oscillateur.

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Dans les années 60, la quasi-totalité des montres était cadencée à 18 000 alternances par heure. L’idée de Longines, pour gagner en précision, était tout simplement de doubler cette fréquence : 36 000 alternances par heure. Ainsi est né le calibre 430, avec échappement Clinergic, au sein de la collection Ultra-Chron. L’intuition était géniale. Hélas, Longines n’en fit que des montres « 3 aiguilles », sans développer de chronographe. Ce manque de vision lui coûta cher : Zenith le fit deux ans plus tard, donnant naissance au mouvement El Primero, probablement le calibre le plus connu de l’histoire de l’horlogerie...et qui n’aurait peut-être jamais vu le jour sans le calibre 430 de Longines, créé deux ans plus tôt.

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Une histoire de famille

Quel rapport avec le V.H.P. ? Il n’est en réalité que le fruit de ces multiples itérations des années 40 à 60. Il est le fils du calibre Bêta 21, le premier mouvement de montre de poignet à quartz utilisé par Longines, finalisé le 20 août 1969 (nom de code « Projet Sablier » !). Il est le petit-fils du calibre 430. L’arrière petit-fils de la Chronocamera.

35 ans : l’histoire secrète du V.H.P. de Longines

Le V.H.P. n’a pu s’épanouir qu’à deux conditions : la demande croissante du marché des années 70 et 80 et, dans le même temps, la volonté de Longines de pousser le quartz dans ses gammes. 10% des montres en 1977, 18% en 1979, 57% en 1980, avant un écrasant 90% en 1984...soit l’année de sortie du V.H.P. Aujourd’hui, 35 ans plus tard, porter un calibre V.H.P. n’est pas seulement un acte de modernité, c’est aussi porter un morceau de l’histoire de l’horlogerie.

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