Anne-Marie Belcari
Ah les bulles qui pétillent dans la coupe! Elles tournent les têtes et font oublier le temps qui passe. Les femmes en raffolent. Si, dans ce cas précis de champagnisme aigu, la modération est de mise, elle s'oublie complètement en matière d'horlogerie. Pour preuve, en ce premier trimestre 2013, les marques n'ont pas bullé pour imaginer des montres pour femme couleur champagne qui font crépiter les yeux et apprécier ce temps qui habituellement leur échappe. Désormais nul besoin de fond de teint pour tromper les heures car celles-ci s'affichent souverainement sur les poignets comme une seconde peau. Bien entendu, elles se mettent en scène avec art et se réveillent toutes au rythme de mouvements mécaniques à remontage automatique. Revue de montres qui s'imposent comme de véritables produits de beauté.
Les romantiques amoureuses de Lord Byron trouveront leur bonheur chez Vacheron Constantin qui, lors du dernier Salon International de la Haute Horlogerie a d'ailleurs choisi de ne présenter que des nouveautés féminines (à bon entendeur…). Parmi elles, la collection Métiers d'Art Florilège, et notamment le modèle Lys Blanc, qui reproduit sur son cadran guilloché en émail, entièrement réalisé à la main, une illustration botanique de l'Angleterre du 19ème siècle, tirée du célèbre ouvrage de Robert John Thornton, The Temple of Flora.
Les coquines qui ont un faible pour leur truc en plume choisiront sans hésiter la Dior VIII Grand Bal Plume dont la masse oscillante en panache balaie le cadran. Taillées à la main et fixées en éventail sur des baleines d'or invisibles selon un procédé élaboré par les ateliers horlogers de la marque, les plumes de coq ajoutent leur légèreté à celle de la céramique. Tout est dans le coup de rein.
Les taquines opteront pour le jeu de la séduction de la dernière nouveauté Chaumet. Qui porte bien son nom : Attrape-moi si tu m'aimes. Le défi est lancé. L'araignée évolue au gré des heures avec patience, guettant l'abeille, sa proie, qui la nargue au rythme des minutes. En toile de fond, la poésie est distillée par un mécanisme qui propose une lecture hypnotique du temps.
Les fausses conventionnelles n'auront d'yeux que pour le Chronographe Grande Date de Blancpain. Les affichages sont mis en valeur par une composition de nacre perlée et de diamants qui semble sourire aux heures. Les compteurs se rient du temps qui court, leurs chiffres se libèrent du protocole, la date se dédouble. Seules les heures gardent ce petit rien qui les ancre dans la réalité.
Les contemporaines trouveront leur alter ego chez Delaneau. Derrière son apparente simplicité, la Rondo est un petit bijou artistique. Un visage guilloché entièrement tapissé d'émail translucide est caressé par un duo d'aiguilles et coiffé d'un diamant navette rappelant aux Cendrillons d'aujourd'hui que les douze coups de minuit se vivent éperdument, sans réserve.
Les élégantes, quant à elles, préfèreront la beauté intrinsèque de la montre 1966 Lady signée Girard Perregaux. Pas de fioriture ni d'extravagance : ici le temps rend hommage aux grands classiques, ponctué par des index en diamants sur un cadran délicatement guilloché dans les règles de l'art.
Quelle qu'elle soit, romantique, coquine, taquine, fausse conventionnelle, contemporaine ou élégante – ou d'ailleurs tout cela à la fois car comme chacun sait la femme est plurielle, elle peut être sûre d'une chose : la beauté n'a pas d'âge. Champagne !
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