C’est un fait, depuis l’invention du téléphone portable et plus encore des « smartphones », les montres dotées de mécanismes leur permettant de sonner à une heure préalablement choisie, ont perdu de leur superbe. La chose est bien dommage et il faut avoir fait l’expérience d’en porter une au moins une fois dans sa vie pour goûter combien peut être intense le plaisir d’avoir au poignet un instrument dont la fonction dépasse la simple présentation de l’heure.
Durant les années 50, les horlogers ne manquaient pas d’idées pour attirer à eux une clientèle en quête de garde-temps à la fois originaux et fonctionnels. En ces temps-là, toutes les marques savaient pour en avoir parfois fabriqué, combien les réveils avaient une vraie utilité dans les foyers. Certaines maisons s’étaient même fait une spécialité de leur fabrication. L’idée germait donc au sein de quelques manufactures d’installer un mécanisme de sonnerie programmable dans un boîtier de montre-bracelet pour répondre aux demandes de cadres commerciaux désireux d’avoir avec eux, en permanence, l’objet que l’on oubliait le plus souvent en voyage : le réveil.
Aujourd’hui et malgré une utilité au premier abord toute relative, un certain nombre de manufactures sérieuses continuent d’en proposer à leur clientèle. Les maisons ayant historiquement beaucoup œuvré dans le domaine les conservent à leur catalogue. On pense, par exemple, à Vulcain avec la fameuse montre Cricket. Mais, au fil du temps, d’autres horlogers se sont associées à ce concert de gongs et de crécelles. Blancpain et Breguet disposent l’un comme l’autre de leur interprétation de cette fonction en se basant sur le même mouvement. Et Corum a présenté, cette année, une réinterprétation de la Chargé d’Affaires : sa vision d’une horlogerie mécanique dédiée aux grands voyageurs.
Comme toujours avec les objets devenus, pour beaucoup, inutiles, la question se pose de savoir quel usage avoir d’une montre à fonction « réveil » face aux téléphones ultra sophistiqués. Ces petites merveilles de mécanique ont pour elles d’être toujours très faciles à paramétrer et peuvent donc servir en toute occasion. Elles ont également comme qualité d’attirer l’attention d’autres amateurs qui réagiront sans doute à son bruit lors de la mise en marche du vibreur. Ces montres sont donc potentiellement des outils de communication et de mise en relation autour d’une passion. Mais un conducteur ayant parqué sa voiture sur une place de stationnement payante pourra sans souci paramétrer son garde-temps afin qu’il lui rappelle en vibrant à l’heure choisie, d’aller déplacer sa voiture.
Une fonction réveil judicieusement employée servira également de pense-bête, de mémo sonore, de rappel de rendez-vous. La liste des utilisations potentielles n’aura de limite que l’imagination de son propriétaire. Et parce que c’est tout de même pour cela qu’elles ont été faites, il sera toujours possible de les utiliser conformément à leur emploi et de se faire réveiller au son de sa montre, toujours plus agréable que la mélodie synthétique du réveil dont le défaut principal est son caractère lancinant.
On retiendra tout de même que certaines de ces montres mécaniques dotées d’alarmes peuvent également avoir une utilisation aquatique pour rappeler auditivement à leur porteur la fin d’une plongée. Pour permettre ce genre d’exploit, il faut tout de même des modèles spécialement étudiés, comme en propose Breguet ou Vulcain.
