Il y a les mots et il y a les actes. Nombreuses ont été les maisons à décréter 2016 année de la femme, mais dans les faits, les collections féminines ont tendance à suivre leur habituelle créativité et saisonnalité. Pourtant, deux maisons se sont déjà illustrées par leur engagement prononcé envers la gente féminine.
La plus évidente : Roger Dubuis. Au dernier SIHH, tout était femme : les collections, les animations, le stand. Un pari total, sans concession, comme la manufacture sait le faire. La collection Velvet (Black, Blossom, Ribbon, entre autres) s’est en une seule fois imposée comme l’incarnation de la diva contemporaine de la haute horlogerie et joaillerie. Un pari audacieux, voire risqué pour l’image masculine de la marque, mais déjà payant pour son public féminin.
Une idée...partagée
Pourtant, à y regarder de plus près, l’approche de Roger Dubuis affiche quelques points communs avec d’autres maisons. Sa Velvet by Massaro, par exemple, est une création dont le bracelet a été élaboré avec le bottier Massaro. La griffe bottière, le bracelet : voilà deux éléments sur lesquels Jaeger-LeCoultre s’est également appuyée pour séduire sa clientèle féminine, grâce à sa Reverso Classic Duetto exécutée avec Christian Louboutin. Même approche chez Baume & Mercier, qui a présenté – mais ne commercialisera pas – trois Promesse co-réalisées avec la brodeuse Sophie Baudry.
Baselworld ou la subtile créativité féminine
Si le SIHH a donc mis un fort accent sur le bracelet, Baselworld s’annonce déjà plus diversifié. Blancpain a d’ores et déjà annoncé une Ladybird Ultraplate qui consacre une tendance de fond pour l’horlogerie féminine : le travail de la nacre. Sur cette pièce, on la trouve sculptée de motifs concentriques et y sont directement appliqués index et diamants. L’originalité du motif et de l’applique à même la nacre font de la Ladybird Ultraplate une pièce féminine fort audacieuse.
Autre particularité sur laquelle l’on pourrait (trop) facilement glisser : la nouvelle Precious Couture de Chopard...et sa lunette serti à rangs multiples. C’est une véritable corolle de pierres, assemblées telles une parure de dentelle ondoyante. Ce sertissage par vagues témoigne une fois de plus de l’audace et de la maîtrise exceptionnelle de haute joaillerie de Chopard.
Formes et couleurs
En cette journée de la femme, on notera enfin la très belle initiative d’Harry Winston, qui propose pour la première fois une phase de Lune...centrale. L’exercice de style est audacieux, pas vu depuis une dizaine d’année (Perrelet), et place définitivement le cercle à l’honneur (la boite, le guichet de date, la phase de Lune).
Enfin, au delà des formes, il y a les couleurs : Kerbedanz s’illustre à ce registre avec une Tree of Life habillée de 541 émeraudes. Un parti pris monochrome atypique, flamboyant, avec une vraie prise de risque esthétique comme l’on en voit hélas assez peu.
