Jaquet Droz aime s’installer à Baselworld avec un minimum garanti de quatre nouveautés : horlogerie, automates, Ateliers d’Arts et collections pour dames. Cette année, la nouveauté, c’est qu’il n’y en aura...que trois. Car, pour la première fois, la pièce pour dames est aussi un automate.
Honneur aux dames
Cette union est un pas significatif pour Jaquet Droz. C’est la première fois que la « talking piece » de la foire de Bâle est une pièce féminine. La première fois également que la marque use de son savoir-faire en matière d’automates pour cette clientèle.
Après deux années de pleine exploitation de la Lady 8, collection pour dames de la marque, Jaquet Droz semble donc avoir réussi son pari de conquête d’un public féminin qui n’était pas nativement le sien. Une belle performance soutenue par une création audacieuse, sans même que l’investissement en termes d’image n’ait été véritablement avéré – il le sera davantage en 2015.
La Lady 8 Flower ici dévoilée sera livrée en deux séries limitées de huit exemplaires pour le modèle en or blanc et de 28 pièces pour la version en or rouge. La pièce reprend l’architecture de la Lady 8 (toujours en 35 mm), avec cet ornement à midi jadis occupé par une bille minérale, aujourd’hui par une fleur de lotus renfermant un diamant briolette. Ces secrets se dévoilent par une ouverture de ses pétales commandée par pression sur le poussoir, délivrant alors la force nécessaire à l’animation.
Avis de décès de la Grande Seconde
C’était une rumeur depuis quelques semaines, c’est officiel : la Grande Seconde de Jaquet Droz est morte. Techniquement, du moins, puisque la pièce s’offre aujourd’hui une cadence dite ‘dead beat’, soit un pas par seconde.
C’est là aussi un terrain d’expression nouveau pour Jaquet Droz, celui de la complication ludique et technique, réservée à un public d’amateurs éclairés. Alors que, jusqu’à présent, la Grande Seconde se voulait universelle, utile avec son quantième, ainsi destinée au plus grand nombre.
Il fallait donc oser s’attaquer à la seconde de la mythique Grande Seconde, son élément fondateur, son essence. « C’est avant tout un exceptionnel travail technique », reconnait Christian Lattmann, VP Jaquet Droz. « La seconde morte est une des rares complications horlogères qui met ainsi en scène la seconde. Du point de vue esthétique, nous avons totalement reconstruit le visage de la pièce à partir d’éléments nouveaux ou replacés, comme une date rétrograde à 6h, un cadran horaire à midi et une grande seconde devenue centrale ».
Techniquement, la pièce est tout autant aboutie. Elle repose sur un calibre existant auquel le module ‘dead beat’ a été ajouté. Particularité de l’assemblage : « son montage à plat », poursuit Christian Lattmann. « C’est une possibilité qui nous est offerte grâce à la technologie Liga, d’une précision telle que les composants peuvent être assemblés sur le même plan. La came, l'ancre et la roue d'échappement de seconde morte se trouvent sur un seul étage, ce qui fait l’objet d’une demande de brevet ».
Papillons et carpes en séries très limitées
La collection des Ateliers d’Art se complètera enfin d’une série de « Petite Heure Minute Relief Carpes » de 41 mm. La scène avait déjà été interprétée en émail, elle se voit aujourd’hui incarnée par une gravure et un champlevé d’émail translucide donnant l’illusion que les carpes sont littéralement sous l’eau, visibles de sa surface. Deux versions de 28 exemplaires (or blanc ou rouge) seront proposées.
On notera enfin dans un registre tout aussi artistique la composition de deux sets de huit pièces. Elles se différencieront par le déplacement d’un papillon, commençant sa course à la pièce numéro 1 à 10h et se terminant à 2h à la huitième pièce. La symbolique du papillon n’est autre que celle dessinée en 1763 par l’automate « Le Dessinateur » conçu par Pierre Jaquet-Droz en 1763.