Le principal inconvénient des promesses, c’est qu’il faut les tenir. Lorsque HYT a déboulé sur la scène horlogère il y a trois ans, la feuille de route dévoilée par Vincent Perriard donnait le tournis : un modèle par an, avec une montée en puissance progressive.
Lorsque la H1 est sortie, la stupeur était au rendez-vous. La pièce mécano-fluidique réinventait l’horlogerie traditionnelle, transformait aussi bien la lecture de l’heure que la construction d’un mouvement tel qu’on les concevait jusque-là.
Lorsque la H2 est sortie, HYT confirmait sa maîtrise de la technologie qu’elle avait elle-même élaborée en offrant une nouvelle variation du thème de la H1. La H3 était donc très fortement attendue. Les uns misaient sur une nouvelle interprétation du modèle H1, d’autres sur une véritable rupture. C’est le second scenario qui vient de se confirmer.
Un avant et un après H3
La pièce renverse tous les paradigmes que l’on pensait connaître de la marque. Nouvelle boîte, nouveau mouvement, nouvel affichage : la H3 n’est pas une évolution mais une pure création. Tout y est nouveau, à l’exception de ce fluide jaune-vert qui traverse la pièce et encapsule l’ADN de HYT.
Pour résumer en quelques points, la pièce ne présente plus un affichage circulaire mais linéaire. Si l’on retrouve une composante rétrograde dans le mouvement, elle s’exprime aujourd’hui par le biais d’un cadran horaire où heures et minutes sont totalement dissociées. Enfin, la motorisation du calibre est fondamentalement nouvelle, puisque les deux pistons travaillent à présent de manière linéaire et en opposition.
« Nous voulions clairement devenir de plus en plus révolutionnaires », souligne Vincent Perriard, CEO. « Mécanique, fluidité, ludique, nous pouvions et nous pouvons encore aller plus loin dans le développement de HYT. Nous avons travaillé 18 mois sur ce projet qui nous a fait franchir un véritable saut technologique. Nous sommes presque devenus des fondeurs de verre, capables de donner à nos capillaires n’importe quelle forme ».
Une histoire de couple
À nouveau, le principal défi de la H3 s’est posé sur la puissance de son moteur. La H1 avait résolu le problème de la régularité du couple délivré par ses deux pistons ; la H2 avait réussi à propulser cette puissance avec des pistons à 45° ; la Skull combinait ces deux éléments pour faire progresser le liquide dans un capillaire avec des angles. Aujourd’hui, la H3, avec ses deux pistons en opposition, a posé de nouveau les problèmes de puissance et de couple. « C’est bien l’un des principaux défis des calibres HYT en général», confirme Vincent Perriard. « La H3 l’illustre parfaitement et nous sommes déjà en train de travailler sur des mouvements dépassant nos limites actuelles ».
L’utilisateur final, lui, prendra rapidement ses marques dans la lecture de l’heure. Un segment horaire rotatif transversal à quatre faces indique des plages de six heures consécutives. Le fluide positionné en dessus de cette « barre » permet d’indiquer l’heure avec précision. A la fin de chaque plage horaire de six heures, ce cadran effectue une rotation d’un quart de tour tandis que le fluide revient à son point de départ de manière rétrograde.
Juste en dessous, la lecture des minutes se fait également de manière linéaire. Un segment gradué de 60 repères est parcouru par un double bras articulé qui indique précisément les minutes. Lui aussi revient à son point de départ après chaque cycle.
La mise à l’heure de l’ensemble se fait de manière très intuitive par un poussoir. A chaque pression, le segment horaire effectue un quart de tour sur lui-même pour que l’utilisateur puisse se positionner dans la bonne plage horaire. Ensuite, le mouvement circulaire de la couronne permet d’ajuster, au sein de cette plage, l’heure exacte choisie et les minutes qui lui sont associées.
La H3 se livre dans une imposante boîte en titane de 62 x 41 mm de côté et sera dans un premier temps limitée à 25 pièces.
La famille s’agrandit
En parallèle, la H2 sera proposée en deux nouvelles versions de boîtes. La première, intitulée H2 Full Gun, proposera en 15 exemplaires seulement une boîte en titane avec traitement PVD reproduisant le métal utilisé en armurerie. La seconde version offrira quant à elle, sur la même base, une finition bronze.
La H2 confirme ainsi son potentiel. C’est l’un des best-sellers de HYT, laquelle a vendue plus de 450 pièces (H1 et H2 confondues) en 2014. « Nous avons effectivement connu une année record en 2014 et travaillons actuellement au développement de notre réseau. Nous avons ouvert notre première boutique en propre à Kuala Lumpur, suivie immédiatement d’un extraordinaire show-room à Singapour. Et la dynamique va se poursuivre sur le continent américain avec un projet similaire à Miami », conclut Vincent Perriard.