Lune sur lune

Lorsqu’Hermès a révélé sa vision des complications astronomiques, incarnées par l’Arceau l’Heure de la Lune, une approche nouvelle s’était fait jour. Celle d’une inversion des codes de l’affichage des phases de lune. Avec ce modèle, la marque parisienne pénétrait sur un territoire adjacent à ses oeuvres précédentes, pétries d’un recul conceptuel et non dénuées d’un certain sens de l’humour. Au temps poétique succédait une astronomie décalée. Au lieu d’un petit disque sous un cadran, l’âge de notre astre nocturne était donné par deux cadrans mobiles, celui des heures et des minutes ainsi que celui de la date. Dans leur rotation (qui dure 59 jours), ils occultent la lune en arrière-plan, une pour chaque hémisphère, faite de nacre blanche posée sur une plaque d’aventurine ou de météorite. Hermès prolonge cette vision inversée avec une nouvelle exécution, où l’arrière-plan du cadran est exécuté en météorite lunaire. Son origine est clairement identifiée et nous renvoie vers ce point précis qui domine notre ciel nocturne. Arrachée à sa planète d’origine par des chocs remontant à des milliers d’années, ce fragment moucheté compose un tableau doublement spatial et poétique.