Antonio Calce, à peine arrivé à la tête de Girard-Perregaux, aura déjà ses bougies à souffler. La collection Vintage 1945 fête cette année ses 70 ans. Certes, elle s’est passablement éteinte durant quelques décennies mais représente aujourd’hui l’un des principaux leviers de croissance de la maison. « C’est une collection typique des années 40 et 50 », souligne Stefano Macaluso, Directeur du Développement Produits. « Elle possède cette signature Art Déco propre à l’époque, très répandue avant que les formes rondes plus consensuelles ne prennent le dessus ».
Un double anniversaire
Ce que le grand public sait moins, en revanche, c’est que la collection a été relancée en 1995, fêtant ainsi par la même occasion les 20 ans de sa renaissance. « Notre musée venait de racheter deux modèles d’époque qui nous ont fourni l’inspiration originelle pour cette nouvelle collection », poursuit Stefano Macaluso. « En cela, les modèles que nous présentons aujourd’hui à Bâle sont très proches de ceux d’origine ».
Pourtant, ces pièces ne seront accessibles qu’à peu d’élus. Trois nouveaux modèles seront proposés en séries limitées s’étirant de 8 à 100 pièces maximum. Cet anniversaire très exclusif s’incarne d’abord par un modèle à trois aiguilles avec petite seconde à 6h. La pièce marie l’or et l’acier, mais avec une subtilité cachée. Dans le modèle original, la boîte était en or, la lunette en acier. La montre anniversaire de 2015 inverse cette combinaison, avec lunette en or et boîte acier. Les heures y sont marquées comme pour le modèle d’origine par des chiffres arabes. L’ensemble est animé par un calibre maison automatique garantissant 46h de réserve de marche.
Une version encore plus exclusive ravira les amateurs de tourbillon : Le Tourbillon sous Trois Ponts d’Or dans l’emblématique boîte de la collection Vintage 1945. Le mariage n’est pas nouveau, on l’avait déjà vu en 2004. La version 2015 pour hommes se veut plus vive, plus contemporaine, avec un boîtier en or gris au contraste relevé par les trois fameux ponts en or rose. Leur finition reste l’un des points forts de la pièce, avec son architecture galbée alternant polissage mat et brillant riche d’innombrables angles rentrants tous polis à la main.
Ce travail d’orfèvre sera interprété en deux versions, l’une non sertie de 18 exemplaires, la seconde sertie de seulement huit pièces. Cette dernière brille de 112 diamants de taille baguette. Cette géométrie souligne ainsi les lignes Art Déco du fameux boîtier rectangulaire.
La nouvelle génération des Trois Ponts est arrivée
Néo-Tourbillon : son nom annonçait déjà son ambition en 2014. Objectif : « séduire une clientèle plus contemporaine », indique Stefano Macaluso. « Le Trois Ponts reste d’une architecture très classique mais nous avons pour cette nouvelle édition beaucoup travaillé sur la tridimensionnalité ».
Techniquement, la pièce reste donc la même, avec son alignement des trois mobiles, barillet, heures / minutes et tourbillon. On y découvre aujourd’hui une perspective de cathédrale, dotée d’un nouvel effet de profondeur. « La boîte n’a pas de lunette », précise Stefano Macaluso. « La pièce présente un dôme de saphir qui couvre toute la carrure, que nous avons également voulue plus fine à 12h et 6h pour permettre au regard d’entrer dans le mouvement ».
Alors qu’en 2014 la boîte était en or rose et les ponts traités en PVD noir, la version 2015 voit la platine visible côté cadran traitée PVD et sa boîte en titane traitée DLC. La pièce rejoint les collections courantes de la marque.