En régate, le seul fuseau horaire valable est celui du bateau comité, en charge d’amorcer le compte à rebours avant le départ. Franchissez la ligne une seconde avant le coup de canon et vous serez pénalisé, voire disqualifié selon les règles en vigueur. Produire une montre dite de régate, c’est prendre un engagement auprès de compétiteurs qui n’entendent pas seulement franchir une ligne à l’issue d’un décompte, mais au moment précis ou celui-ci arrive à son terme.
Explications
Prendre un départ, c’est un moment crucial, rempli d’intensité, et même de stress. Ce sont au moins deux bateaux qui bataillent pour prendre l’ascendant sur la ligne, parfois des centaines. À cinq minutes du départ, un premier signal sonore retentit, à quatre minutes, vous entrez dans la phase préparatoire, à une minute le ton monte, chacun tente de se frayer une place pour fondre sur la ligne à pleine vitesse et la franchir au top départ. On comprend donc que la mesure du temps revêt un intérêt primordial.
Quelle technologie pour quel usage ?
Il n’est pas chose facile de venir concurrencer la précision et la lisibilité des race timers digitaux disponibles sur le marché. Mais faire appel à une montre mécanique pour prendre son départ, c’est un peu comme faire le choix de participer à une course à bord d’un bateau classique : vous n’êtes pas à la pointe de la performance, mais vous éprouvez de sensations – et des émotions – intimement liées à l’histoire de votre yacht, ou de votre montre en l’occurrence.
Cependant, certaines parades peuvent rendre un garde-temps de régate extrêmement efficient pour accompagner le marin dans sa procédure de départ. Le maître-mot reste la clarté de l’affichage sur le cadran. Sans fioritures, la Yacht Timer est dépourvue de toute autre fonction que celle de compte à rebours : pas d’indication de date ni des secondes, c’est tout juste s’il fallait consentir à conserver les heures et les minutes ! Résultat, pas de pollution visuelle, ce qui permet de se concentrer sur son décompte… La clef pour un départ réussi.
Intuitive
À mesure que les minutes s’égrainent, la pression monte. Les équipages jouent des règles de priorité et adaptent leur vitesse afin d’obtenir une position qu’ils jugent favorable. La multiplication des manœuvres sollicite énormément les régatiers, tandis que le tacticien de l’équipe énonce avec force le décompte : « Départ dans 2:30… départ dans 1:00… départ dans 30… 10, 9, 8… », et ainsi de suite. L’idée-force de la montre de régate Frédérique Constant depuis la Yacht Master – éditée pour la première fois en 1997 – est la disposition de cinq disques de couleur dans la partie supérieure du cadran, représentant chacun une minute écoulée. Au signal sonore des cinq minutes, le marin enclenche son compte à rebours par une pression franche sur le poussoir, ce qui permet au passage de prévenir toute interruption accidentelle. Les disques gris de la montre se remplissent tour à tour de couleur : blanche durant les cinq premières minutes, puis rouge pour un décompte supplémentaire, car certaines régates observent toujours une procédure de départ de dix minutes.
Un coup d’œil sur le cadran permet donc au titulaire du garde-temps de se situer précisément et intuitivement dans son compte à rebours. Une fois que le cinquième disque est presque entièrement coloré, il ne lui reste plus qu’à veiller l’aiguille des secondes pour énoncer son décompte avant le franchissement de la ligne. S’il est évident que la Yacht Timer n’est pas une pure montre de compétition, elle ajoute cependant à la régate un peu noblesse horlogère, un style chic et épuré. On apprécie son fond saphir et ses décorations soignées, ce qui nous fait dire qu’elle a beau être une montre de régate, sa force se dévoile aussi à terre, portée au club-house, au moment de débriefer les exploits de la journée écoulée.