Ulysse Nardin Diver Deep Dive LE Hammer Head Shark Edition

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Ulysse Nardin Diver Deep Dive LE Hammer Head Shark Edition - Why not...?
Notre collectionneur se demande si l'horlogerie a aussi ses monstres.

Pour ceux qui s’intéressent à la marque Ulysse Nardin, ce terme de « monstre » devrait vous faire immédiatement penser à la Freak, beauté mécanique sans équivalent.  Pourtant, ce n’est pas de cette montre dont je vais vous parler aujourd’hui. Mais commençons d’abord par notre thème du jour : le monstre. Beaucoup de choses ont été écrites au sujet de ces créatures horribles, laides, mais parfois plus humaines que ceux-là mêmes qui les qualifient de monstres. 

Quand on évoque ce mot, on replonge souvent dans notre enfance, dans des romans, des BD ou des films où les monstres sont tapis dans le noir, prêts à bondir et à nous faire peur. On pense bien sûr à Quasimodo, Frankenstein, le monstre du Loch Ness ou Godzilla. 

Ulysse Nardin Diver Deep Dive LE Hammer Head Shark Edition

Toutes ces figures horrifiques ont cependant quelque chose en commun de bien plus positif qu’on ne le pense. Une fois la peur passée, s’installe une forme de complicité. Finalement, ces monstres sont souvent le reflet de nos propres craintes, voire de nos côtés parfois négatifs. Et quelquefois, ils sont vraiment sympas !

Alors, il y a bien sûr les « vrais », tueurs en série ou criminels de guerre, mais ces derniers méritent-ils vraiment le nom de monstres ? Parce que si l’on se réfère à l’étymologie, un monstre n’est finalement qu’un individu qui s’éloigne de la norme, remettant en cause l’ordre et la « normalité ». Finalement, s’il porte une connotation négative, le terme de monstre n’est donc pas si terrible. 

Mais ce qui est certain, c’est que sa vocation est de déranger. D’ailleurs, le mot monstre prend parfois une signification fort positive. Ne parle-t-on pas de monstre sacré pour qualifier une star « hors » norme ? C’est justement là que le sujet devient intéressant et que nous nous rapprochons lentement de l’univers horloger. Si le monstre est hors norme, qu’est-ce que la norme ?

Prenons par exemple l’univers marin, riche en histoires de monstres. Les animaux souvent qualifiés de tel sont la plupart du temps inoffensifs, mais souffrent d’une image en décalage avec NOS propres codes. Nessie (du Loch Ness) n’a apparemment jamais fait de mal à personne. Le Kraken imaginaire n’est en fait qu’un gros calamar (ou une pieuvre). Les créatures répertoriées dans le magnifique livre Abysse de Claire Nouvian ont souvent un air pas franchement engageant. Mais elles sont loin d’être dangereuses. 

Mais ce qui les unit, c’est leur différence physique, leur incompatibilité normative, ou leur capacité à nous déranger. Et comme il est parfois plus facile de les éliminer que de les comprendre, on utilise le terme de … monstre. 

Un dernier exemple qui va faire le lien avec notre montre Ulysse Nardin : les requins. Pour beaucoup, ils sont dangereux, monstrueux, menaçants. Ici, en Californie du Sud, on les croise régulièrement. La plage de Seal Beach accueille les mamans requins blancs et leurs petits, et les mâles chassent aux alentours, passant parfois à quelques centimètres des surfeurs. Sont-ils dangereux ? Peut-être. Sont-ils des « monstres » comme le géant des Dents de la Mer ? Probablement moins que nous. 

Ulysse Nardin Diver Deep Dive LE Hammer Head Shark Edition

Alors l’horlogerie produit-elle des monstres ?

La question peut déranger, elle est pourtant importante. Car l’excès de normalité peut tuer la créativité. A force de ne faire que ce qui plaît, on oublie de penser et de prendre des risques. En « oubliant » la norme, les créatifs donnent parfois naissance à des pièces légendaires. Je pense par exemple à l’Omega Ploprof. 

Rien dans cette montre n’est « beau ». Et pourtant, celle que certains appellent « la plus belle montre laide au monde » a vraiment de « la gueule » et du style. La PLOngeuse PROFessionnelle d’Omega – dont le look étrange est justifié par des choix techniques -  n’est pas la seule montre « anormale ». 

Depuis quelques années, certains horlogers défient la norme et la bien-pensance. 

Il y a les magnifiques créations de Maximilien Busser, dont l’univers est plein de monstres et de créatures merveilleuses. Rien dans ses montres n’est normal. Son Aquapode est probablement la montre qui se rapproche le plus d’un monstre des abysses. 

On peut aussi citer la Joker de Konstantin Chaykin, dont on ne sait si elle génère le sourire ou la peur. Ou encore les incroyables Artya, d’Yvan Arpa, odes à la différence, et intéressants exercices de provocation mécanique. 

Bref, les monstres existent dans l’horlogerie, et c’est une bonne nouvelle.

C’est pour leur rendre hommage que j’ai décidé de vous parler de cette Diver Deep Dive, a l’allure si provocante. Cette plongeuse extrême d’Ulysse Nardin mérite vraiment d’être qualifiée de monstre, d’autant plus qu’elle rend hommage à un poisson peu commun, le requin marteau …. 

Pourquoi Ulysse Nardin ?

La marque fut fondée en 1846 par Ulysse Nardin. Une de ses particularités est d’avoir très tôt créé un lien fort avec l’univers marin, en se spécialisant dans les chronomètres de marine. Ces gardes-temps étaient à l’époque bien plus que des montres. Il s’agissait d’instruments indispensables à la navigation et leur précision était aussi un gage de sécurité pour les navires. D’ailleurs, la marque basée au Locle a gagné de nombreux prix, consacrant ses efforts au développement des montres toujours plus précises. 

Récemment, Ulysse Nardin a lancé un modèle Mega Yacht incroyable – et monstrueux -  sorte de smartwatch mécanique en platine qui propose des complications marines uniques.

Au-delà de ces instruments de navigation, Ulysse Nardin a constamment innové, proposant toujours des interprétations horlogères différentes. Un des points d’orgue de cet esprit novateur fut le lancement il y a plus de 15 ans de la fameuse Freak, une montre qui sort de la norme et qui propose des innovations technologiques majeures, permettant d’avoir une montre sans couronne, sans réel cadran et avec un mouvement partiellement en « lévitation ». 

Aujourd’hui, la marque appartient au groupe Kering et propose des modèles qui réussissent à associer le classique et l’inhabituel, ce qui est particulièrement rafraîchissant dans une industrie encore trop conservatrice. 

Intéressons-nous donc de plus près à cette Triple D (Diver Deep Dive), dernier monstre marin de la marque du Locle !

L’Ulysse Nardin Diver Deep Diver : de Charybde en Scylla

 Même si vous connaissez l’expression, vous ignorez peut-être que Charybde et Scylla sont en fait deux monstres marins qui tentent d’empêcher Ulysse de traverser le Détroit de Messine. Voici donc que l’Odyssée d’Homère nous permet aussi de parler de cette plongeuse étanche à 1000 m. 

Car la Diver Deep Dive est avant tout une montre des grands fonds. 

Ulysse Nardin Diver Deep Dive LE Hammer Head Shark Edition

Elle est massive (plus de 46 mm), réalisée en titane et bardée d’équipements techniques qui contribuent à son look inhabituel. Son énorme couronne se situe à 2 heures, un choix vraiment hors norme. Elle est protégée par un levier de protection qui n’est pas sans rappeler celui qui équipait les Hublot Diver 4000. La lunette en titane est recouverte de caoutchouc et est crantée pour faciliter l’usage des gants. 

Le cadran est bleu et grâce de requins marteaux (je reviendrai plus tard sur ce détail), les aiguilles surdimensionnées sont chargées en Luminova pour briller le plus possible dans le noir abyssal. A 5 heures se trouve une petite seconde, élément indispensable pour toute montre de plongée qui se respecte. Sans cette petite aiguille, il est en effet impossible de savoir si le mouvement mécanique fonctionne. 

Ulysse Nardin a équipé sa Diver Deep Dive du mouvement manufacture à remontage automatique UN 320, qui reprend certaines innovations de la marque,  comme un spiral en silicium. Le fond est plein, et ne permet donc pas d’admirer les finitions du calibre. 

Comme toute montre des grands fonds qui se respecte, notre Ulysse Nardin est dotée d’une HEV (Hélium Escapement Valve), située sur le côté gauche de la boîte. Elle est plutôt proéminente et rappelle davantage une couronne de remontage qu’une valve. Mais son aspect contribue au look inhabituel de la plongeuse. 

Sur le cadran, mais aussi sur les flancs, se trouvent de nombreux …. requins marteaux. Comme son nom l’indique, notre Ulysse Nardin rend hommage à ce poisson monstrueux mais finalement pas si terrifiant. D’ailleurs, pour s’en rendre compte, il suffit de retourner la montre et d’admirer la reproduction du requin marteau qui y est gravée. On y voit ses dents, au point que le menaçant squale semble plutôt nous sourire !

Enfin, la Deep Dive est proposée sur un bracelet en caoutchouc avec des inserts en titane, design propre à Ulysse Nardin pour toutes ses plongeuses.

Avec cette montre extrême, Ulysse Nardin fait des choix sans compromis. On aime ou pas. Mais comme toute pièce hors norme, je vous conseille de prendre votre temps avant de la juger. Parce qu’elle est pleine de charme.

Ulysse Nardin Diver Deep Dive LE Hammer Head Shark Edition

Qu’en pense l’Avocat du Diable ?

Monstre, peur, créature mystérieuse. L’Avocat du Diable adore ! N’est-il pas lui-même un monstre, comme son « client » ?

Plus sérieusement, que peut-on reprocher à cette montre ? En fait, rien … ou tout. Encore une fois, c’est une pièce extrême, au design très marqué. Personnellement, je la trouve intéressante. Mon seul reproche vient de la surabondance des petits requins. Si le cadran est magnifique, le requin rouge sur l’indicateur des secondes est de trop. 

Si je reconnais que le bracelet est très confortable, je ne suis pas fan des inserts en titane qui alourdissent l’aspect général de la montre. 

Mais hormis ces éléments, notre Hammer Head Shark est une belle montre qui mérite maintenant un petit bain marin !

Comment porter l’Ulysse Nardin Diver Deep Dive avec style

Non, non et non. Cette fois-ci, pas de costume ou de pantalon classique. 
La Deep Dive est une montre de plongée, alors voyons comment la porter avec style – et en maillot de bain !

Ce dernier sera un Orlebar Brown James Bond, identique à celui porté par Sean Connery dans Goldfinger. On pourra aussi choisir la version Thunderball, plus colorée mais plus amusante ! Comme haut, pas beaucoup d’options, seul un tee-shirt fera l’affaire. Vous avez l’embarras du choix. Je continue à préférer les modèles d’Apolis, en blanc ou en gris. 

En cas de petit vent, pourquoi ne pas passer un « beach blazer » de la marque 209 Mare. C’est un vêtement vraiment inhabituel et amusant. 

Aux pieds, des Tod’s Riviera slips en veau velours, orange ou plus classiquement marron. 

Enfin, pour transporter vos accessoires de plage, rien de tel qu’un sac de voyage Berluti de la Collection Beach. 

Vous voici donc prêt à plonger. N’oubliez pas la crème solaire et attention aux requins !

Bon bain !

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