Le smoking et la Piaget Altiplano Squelette 38 mm

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The smoking jacket and the Piaget Altiplano Skeleton 38mm - Why not...?
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Après vous avoir emmenés avec nostalgie et tendresse dans l'univers enfantin des montres Polo Bear, notre collectionneur vous invite aujourd'hui à explorer un monde plus adulte et formel.

Notre époque se veut de plus en plus informelle. Sur les lieux de travail, la cravate perd du terrain, alors que le denim en gagne. Les costumes trois pièces longtemps chéris par nos banquiers se décontractent et le gilet a perdu de son aura et de son sérieux. Le « tu » a triomphé sur le « vous » et la grammaire se simplifie. Si les temps restent durs et que le monde n’en est pas moins violent, il se pare pourtant d’un style plus accessible, moins guindé et certainement plus pratique. Certains iront jusqu’à dire que les bonnes manières se perdent, mais je pense plutôt qu’elles se transforment et s’adaptent.

D’aucuns pourront aussi dire que c’est une évolution naturelle, voire un cycle qui verra le formel revenir en force dans quelques années. D’ailleurs, c’est peut-être vrai. Et pour s’en convaincre, il suffit de se référer à l’histoire bizarre d’un vêtement devenu l’archétype du formalisme, sa majesté le smoking – ou tuxedo pour nos amis américains.

Cette tenue est née en Angleterre, dans les salons où se pratiquaient le plaisir de fumer le cigare. Ces lieux étaient informels, décontractés, et il fallait donc pouvoir s’habiller de façon à pouvoir profiter de cette ambiance légère (du moins, compte tenu des références de la vieille Angleterre du XIXe siècle). C’est donc à Londres qu’est né ce vêtement si particulier. Était-il pour autant destiné à devenir le symbole des soirées chez l’ambassadeur ? Que nenni !

Il s’agissait à l’origine d’une veste plutôt proche d’une robe de chambre, mais en bien plus courte, dotée de revers en satin, infroissable (grâce à un mélange de laine et de mohair), conçue pour protéger le tissu des cendres de cigare, mais aussi pour ne pas avoir ses autres habits pollués par l’odeur de la fumée. Elle était plus ample que les vestes classiques et avait donc un style – et une fonction - fort décontractés. Rien ne prédestinait cette veste de fumoir – ou de fumeur – large, souple et plutôt non conventionnelle à devenir l’uniforme global des dîners chics et des grands événements.

La rupture de style vint, comme souvent, des USA. Pour afficher son originalité, un milliardaire se rendit à une soirée organisée par le Tuxedo Club de New York, vêtu de la fameuse veste d’intérieur noire. Cette attitude scandaleuse – il avait laissé de côté le traditionnel « habit » – mais couronnée de succès – allait changer le destin de notre veste casual. Et donner au smoking son nom américain : le tuxedo.

Peu à peu, la simple veste s’imposa et se retrouva assortie à un pantalon de même couleur, mais décoré d’une ganse de soie. Au fil des années, la tenue subit plusieurs évolutions, mais conserva cependant ses principes de bases.

Voici donc l’histoire du tuxedo. Parti d’un petit cercle décontracté, il est désormais réservé aux événements « black tie » et, sitôt la soirée terminée, il repart dans son placard ou… chez son loueur…

Seul le cinéma lui a apporté quelques souffles de bonne humeur et d’aventure.

Certains y verront une référence à un film [ndlr : The Tuxedo] de Jackie Chan – grand collectionneur de montres devant l’Éternel ; d’autres penseront plutôt à Mister Bond – James Bond. C’est en effet notre espion favori qui allait faire entrer le smoking dans la culture populaire et le dépoussiérer à grands coups de plongeons, d’explosions et de séduction. Infroissable, indestructible et pratiquement résistant à toutes formes de taches (y compris de sang), le smoking est devenu l’armure du preux chevalier James.

Mais, me direz-vous, quel est donc le rapport avec les montres et l’horlogerie ? Il y en a plusieurs. D’abord, le smoking en tant qu’objet formel. Notre remarque initiale sur la disparition du formalisme peut aussi s’appliquer à l’horlogerie.

Depuis quelques années, les montres sportives et décontractées sont partout. Elles semblaient avoir relégué les montres dites « habillées » aux oubliettes de l’histoire. Chronographes, plongeuses, pilotes… toutes ces montres sont désormais en tête des ventes, et leurs aînées règnent sur les salles de ventes aux enchères. Si votre garde-temps est petit, fin et discret, il n’a que peu de chances de briller en société.

D’autant plus qu’une règle de bienséance vient le poignarder dans le dos. En effet, il est normalement proscrit de porter une montre en soirée. C’est un signe de la plus grande impolitesse. Pourquoi ? Parce que si vous regardez votre montre lors d’un cocktail, c’est que vous voulez connaître l’heure. Si vous voulez savoir quelle heure il est, c’est que vous n’avez rien d’autre à faire. Si vous n’avez rien d’autre à faire, c’est que vous vous ennuyez. Et finalement, si vous vous ennuyez et que vous le montrez, alors vous êtes impoli ! Donc, pas de montre !!!

Nous voici donc face à un défi qui pourrait être insurmontable. Comment parler d’une montre en référence à un vêtement qui lui-même interdit le port de ladite montre ? Comment continuer à parler de style, alors que l’on vient de découvrir que porter une Rolex Submariner ou une Omega Seamaster fait de vous un goujat ? Pauvre Mr Bond !

Cependant, à cœur vaillant rien d’impossible et c’est pour cela que j’ai décidé de parler aujourd’hui d’une montre magnifique, qui – vous le verrez bientôt – se révèle être la montre idéale pour ceux qui ne pourraient sortir en black tie sans un objet à leur poignet.

Le smoking et la Piaget Altiplano Squelette 38 mm

Voici donc la Piaget Altiplano Squelette 38 mm.

Pourquoi Piaget ?

Symbole de luxe et de raffinement, l’histoire de Piaget commence cependant dans une ferme du Jura suisse. Un jeune horloger du nom de Georges-Édouard Piaget y commence la production de composants pour l’industrie horlogère naissante. Son objectif est de satisfaire des critères de qualité extrêmes, qui lui donneront accès aux marques les plus prestigieuses. Comme souvent, la fabrication de composants migrera lentement vers la production de montres complètes.

En 1943, Piaget devient donc une « vraie » marque et ouvre peu de temps après une usine en phase avec ses ambitions. Mais pour faire face à la concurrence, il faut se différencier et c’est ce que fera rapidement la Maison Piaget en décidant de centrer son expertise sur les mouvements ultra-fins.

Piaget est donc une marque habillée, raffinée, avec des mouvements manufacture dont la petite taille permet les créations les plus originales. Alors que beaucoup de marques disposent de montres habillées dans leur portefeuille, Piaget en a fait sa spécialité et a construit sa crédibilité autour de sa capacité à combiner technologie et raffinement.

Pour continuer sur sa lancée, Piaget lancera dans les années 60 ses premiers bijoux et continuera à développer les métiers d’arts, destinés à enrichir ses montres et à les rendre toujours plus subtiles. Adorée par les stars de Hollywood, mais aussi respectée pour son savoir-faire incomparable, la marque continuera à grandir, tant dans l’horlogerie que dans la bijouterie. Elle s’aventurera même du côté du sport, mais pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit du polo, sport élitiste s’il en est !

Piaget est donc la marque idéale pour parler de smoking, de tuxedo et de soirées. Alors,  partons à la rencontre de cette discrète Altiplano, qui a tout pour séduire nos amateurs de bals princiers !

La Piaget Altiplano Squelette : quelle heure n’est-il pas ?

Comme évoqué plus tôt, il n’est vraiment pas poli de porter une montre avec un smoking. Car la finalité principale de la montre est de « montrer » l’heure qu’il est. Alors, pour ne pas froisser nos hôtes, mais continuer à montrer son amour pour les belles choses, pourquoi ne pas porter une montre qui va bien plus loin que d’être un simple « indicateur de temps » ?

Le smoking et la Piaget Altiplano Squelette 38 mm

Voire même, pourquoi ne pas mettre à son poignet une pièce qui fait passer sa fonction principale au second plan ?

Discrète, ultra-fine, squelettée, et aux aiguilles qui rendent la lecture de l’heure difficile, la Piaget Altiplano est la montre la plus adaptée aux tapis rouges et aux événements mondains.

N’y allons pas par quatre chemins. La Piaget Altiplano est une œuvre d’art.

Le smoking et la Piaget Altiplano Squelette 38 mm

Son mouvement squelette est le plus fin au monde (2,4 mm), il est automatique et reprend tout le savoir-faire de la marque. Non seulement il est techniquement exceptionnel, mais il est aussi beau. Souvent, les mouvements semblent noyés dans la boîte, mais pour cette pièce de 38 mm, rien de tel. Le mouvement occupe tout l’espace et son architecture est bluffante. Comme tous les composants sont visibles, ils doivent être traités avec la plus grande exigence de qualité, mais aussi d’esthétique. La Piaget Altiplano est un objet d’art qui fait oublier l’utilité au profit de la beauté.

Bien sûr, avec un tel mouvement, la montre ne peut être que fine. Très fine.

Le smoking et la Piaget Altiplano Squelette 38 mm

Avec ses 5,34 mm d’épaisseur, elle est une des pièces les plus fines actuellement proposées. Elle se glisse donc en toute discrétion sous une manche de chemise et n’est en aucun cas ostensible. Ma version préférée reste celle en or blanc, mais elle est aussi proposée en or rose, ou pavée de diamants. Mais attention, le trop est l’ennemi du bien et il faut garder à l’esprit la règle « black tie no watch ». Jouons donc la discrétion !

Le smoking et la Piaget Altiplano Squelette 38 mm

Pour se marier avec le sombre tuxedo, rien de tel qu’un discret bracelet en alligator noir et une fine boucle ardillon. L’étanchéité est limitée à 3 ATM, ce qui suffira amplement pour affronter les fontaines de champagne.

La Piaget Altiplano Squelette sait donc se faire désirer. Elle se dévoile, mais reste sur sa réserve. Elle mérite l’attention de son porteur et ne peut être réservée qu’aux événements mondains. En changeant son bracelet pour un cuir gold, vous pourrez même lui donner un air plus décontracté, qui se mariera même avec un denim !

Le smoking et la Piaget Altiplano Squelette 38 mm

Au même titre que l’art ne doit pas rester prisonnier des musées, la Piaget Altiplano Squelette doit pouvoir s’échapper des cocktails et découvrir les grands espaces !

Qu’en pense l’avocat du diable ?

Le diable n’aime pas les soirées où l’on s’amuse. Alors vous imaginez ce qu’il pense de cette Altiplano !

Plus sérieusement, le principal reproche que l’on peut faire à notre Piaget Altiplano Squelette c’est son côté élitiste. Et je ne parle pas ici – uniquement – de son prix.

Une montre squelette reste une pièce particulière, qui demande à être comprise et respectée pour ce qu’elle est et n’est pas. Si vous cherchez une montre de tous les jours, simple, pratique, cette Piaget n’est probablement pas la pièce idéale.

Beaucoup se retourneront alors vers les versions plus simples, en or blanc ou rose. Le choix se portera soit sur la version deux aiguilles, soit sur le modèle à petite seconde et quantième.

L’autre élément qui me dérange – un peu – est la taille et la disposition du logo Piaget. L’Altiplano est une montre qui parle d’elle-même. Elle a peu – ou pas – de concurrence et Piaget devrait avoir confiance en la force de ce design pour positionner son logo plus discrètement.

Comment porter la Piaget Altiplano Squelette en mode soirée ?

Bien sûr, cette partie sur le style le plus adapté à la Piaget Altiplano va nous emmener du côté des smokings. Il y en a de toutes sortes et le port du tuxedo peut s’avérer être un exercice dangereux. Un conseil : restez simples !

Le smoking noir reste donc la référence, avec veste croisée ou simple. Mais le diable est dans les détails, donc toujours une chemise blanche avec des poignets mousquetaires et des boutons de manchette, toujours un nœud papillon noir, et toujours des souliers noirs.

Je tends à préférer le col châle, qui donne à la veste un côté plus original (même s’il s’agit du style original de la veste de fumoir). Pour la chemise, le col rabattu reste – selon moi - le meilleur choix. Les boutons de manchettes seront soit classiques (Cartier ou Louis Vuitton), soit en phase avec notre thème horloger (avec, par exemple, les boutons de manchettes mouvement de montre Milus).

Le pantalon est probablement le vêtement le plus complexe à porter parce qu’il n’a pas de passant pour une ceinture. Donc attention à la bedaine ou à la mauvaise taille qui boudine. C’est donc le pantalon qui rend la location parfois difficile. C’est aussi le pantalon qui fait qu’un smoking ne franchit pas les années sans encombre !

De nombreuses marques proposent des smokings de qualité. En fonction de votre budget, j’aurais tendance à favoriser les modèles de Suit Supply ou les Ralph Lauren Purple Label, avec notamment le modèle Gregory.

Côté souliers, on peut essayer d’être un peu plus créatifs.

J’apprécie grandement les créations de Matthew Cookson. Il s’agit de slippers en velours de coton, dont les broderies peuvent être personnalisées. Mais l’offre de Matthew Cookson est telle que vous trouverez certainement votre bonheur sans passer par la case customisation.

Pirates, barbelés, squelettes, voire un petit diablotin qui ravira notre avocat du diable ! Rien n’arrête la marque qui allie dérision et sophistication avec brio. Alors n’hésitez pas, c’est la seule originalité qui sera permise avec votre tuxedo !

Il ne reste plus qu’à passer une fleur à la boutonnière et vous voici prêts à jouer les Gatsby.

Bonne soirée !

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