L’année érotique et l’Omega Speedmaster Apollo 11 50th Anniversary “Nixon”

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The erotic year and the Omega Speedmaster Apollo 11 50th Anniversary “Nixon” - Why not...?
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Célébrant les 50 ans d’Apollo 11 et les premiers pas de l'Homme sur la Lune, cette réédition de la Speedmaster BA145.022 originale de 1969 n'est pas passée inaperçue auprès de notre collectionneur.

Si la chanson du grand Serge a été composée en 1968, elle a marqué l’année 69 et ses paroles résonnent encore aujourd’hui. Il y parle de libération sexuelle, d’évasion, mais aussi de voyage et de bateaux…

Si l’année 1968 a bouleversé le monde ancien et reste aujourd’hui encore une année de révolution, 1969 est une année de transition, mais aussi une année qui mérite notre attention horlogère.

D’abord, elle voit de nombreux changements politiques, que ce soit aux USA avec l’arrivée de Richard Nixon, en Allemagne avec Willy Brandt, en Suède avec Olof Palme ou en France avec le départ du Général de Gaulle.

C’est aussi l’année du décès de Hô Chi Minh et le début du retrait américain du Vietnam, en accord avec la fameuse doctrine « Nixon ». Il y a aussi l’arrivée au pouvoir de Yasser Arafat et celle de Golda Meir en Inde.

C’est en 1969 que John Wayne tournera dans True Grit, qui lui vaudra son seul Oscar, et que Butch Cassidy et le Kid réunira à l’écran Paul Newman et Robert Redford.

En matière de mécanique, la Peugeot 504 deviendra la « Voiture de l’année » en Europe, alors qu’aux USA, c’est la Plymouth Road Runner qui sera élue « Motor Trend Car of the Year ». Jackie Stewart devient champion du monde de Formule 1 pour la première fois, au volant d’une Matra-Ford numéro 7. Ce sera aussi pour la marque française son seul trophée des constructeurs. Au Mans, c’est la Ford GT40 Mk 1 de Jacky Ickx et Jackie Oliver qui s’impose.

Autant de noms, de marques et de visages qui influenceront la grande et la petite histoire pour de nombreuses années.

Dans les airs, l’année est aussi riche.

Elle voit le vol du premier Concorde, il y a exactement 50 ans, en mars 1969.

Le bel avion a fini sa vie dans un triste crash et aujourd’hui il est oublié par beaucoup. Comme quoi, même en matière d’aventure spatiale ou aéronautique, la mémoire peut parfois être courte…

Le fameux Tomcat – et ses ailes à géométrie variable – devient officiellement le chasseur de l’US Air Force et l’école Top Gun est créée.

Au Royaume-Uni, c’est le surprenant avion d’attaque au sol à décollage vertical Hawker Siddeley Harrier qui prend officiellement du service au sein du Royal Air Force Number 1 Squadron. Connue pour son motto, « In omnibus princeps » (« Premier en toute chose »), il n’est pas étonnant que le Number 1 Squadron soit aussi à l’origine de cette première. L’escadrille utilisera le Harrier pendant 20 ans, jusqu’en 1989 !

En aviation civile, le Tupolev Tu-144 – copie exacte du Concorde – s’envole en URSS et les avions de TWA commencent à franchir le Pacifique. Le Boeing 747 – désormais plus grand avion civil au monde – effectue également son premier vol.

Mais qu’en est-il du monde horloger ?

C’est aussi en mars de cette même année qu’un des premiers mouvements chronographe suisse est lancé, le fameux calibre 11 de Heuer, Breitling, Büren et Dubois Dépraz qui équipera plusieurs montres mythiques.

Est-ce le premier ? Le débat est lancé et, quelque part dans la banlieue de Tokyo, certains pensent que non. Car 1969, c’est aussi la naissance du calibre 7139 de Seiko, autre « premier » chronographe automatique. Mais, bien sûr, la liste ne serait pas complète sans mentionner le calibre El Primero, qui voit également le jour dans cette belle année érotique, annoncé en janvier, mais disponible qu’en octobre…

Qu’importe, il est rare de voir autant de nouveautés présentées la même année et 1969 peut donc être considérée comme l’année du chronographe.

Mais 1969, c’est aussi et bien sûr le premier alunissage.

Cet exploit humain et technologique est certainement l’aboutissement d’une des plus grandes aventures humaines. Le 20 juillet restera gravé dans la mémoire de millions de personnes comme le jour où l’Homme a posé le pied sur la Lune. Si je n’avais à l’époque que 5 ans, je me souviens tout de même de cette nuit, blotti sur un canapé près de mon père, qui venait de me réveiller en me disant : « viens voir, il y a quelque chose qui se passe que tu n’oublieras pas ». Il avait raison.

L’alunissage n’est pas qu’une exceptionnelle réussite technologique. C’est un événement qui voit converger des dimensions politiques, techniques, humaines, voire religieuses. L’Homme peut désormais quitter « sa » planète. Rien ne sera plus pareil… Du moins le croyait-on à l’époque.

Pour nous, amateurs de montres, ce 20 juillet est aussi le jour où la Speedmaster est devenue une icône. L’exploit est encore plus exceptionnel que la plongée du Treiste en 1960, qui avait amené Jacques Piccard et Don Walsh au plus profond de l’océan. Et offert à Rolex le privilège de régner sur et dans les océans ! Mais avec une montre Deepsea largement modifiée.

La Speedmaster, qui se trouve aux poignets de Neil Armstrong le 20 juillet et de Buzz Aldrin le 21, est un modèle de production régulière, testé et approuvé par la NASA, et qui équipe ses équipages depuis déjà longtemps.

L’année érotique et l’Omega Speedmaster Apollo 11 50th Anniversary “Nixon”

Si son design a évolué depuis son lancement en 1957, elle va désormais rester « identique » jusqu’à nos jours et entrer au Panthéon des montres qui ont fait l’Histoire.

Nous voici donc en 2019. 50 ans ont passé depuis ce premier pas. Et le monde continue à bouger, à se déchirer et à évoluer. Toujours des guerres, toujours des révolutions. On pense – enfin – bien plus à trouver des solutions pour rester – et survivre sur la planète, plutôt qu’à la quitter.

Mais je regarde toujours la lune avec un regard plein de rêves.

L’Homme pense maintenant à Mars, mais la montre qui accompagnera ce nouvel exploit n’est pas encore décidée. Et les nombreux robots qui partent à la découverte de l’univers ne portent pas de montres…

Airbus vient d’annoncer l’arrêt de la production de son A380. Les géants des airs ont donc du plomb dans l’aile…

Un peu plus haut, la NASA travaille désormais avec SpaceX qui enverra probablement ses premiers astronautes vers la Station spatiale internationale d’ici la fin de l’année. Il sera particulièrement intéressant de voir ce qu’ils porteront à leurs poignets.

Peut-être qu’une nouvelle Speedmaster sera encore de cette aventure. On saura dans peu de temps…

Finalement, comme le disait le chanteur français Jacques Higelin, « avant 50 ans on est jeune et beau. Après, on est beau ».

Happy Birthday « nice » Speedy !

Pourquoi Omega ?

Nous avons déjà évoqué Omega à de nombreuses reprises dans les « Et pourquoi pas… ? », je vous épargnerai donc les détails de l’histoire de cette belle marque. Elle a été dans l’espace, mais a aussi créé la première véritable montre de plongée. Elle a innové dans ses designs (on pense à l’Omega Ploprof, appelée la « plus belle laide montre de la Terre », aussi bien que dans ses mouvements (notamment avec la résistance aux champs magnétiques). 

Ce qui frappe cependant avec la marque de Bienne, c’est sa volonté de rester une marque à la fois généraliste et simple. Si elle s’est parfois essayée à certaines complications, ce que j’apprécie chez Omega c’est avant tout sa philosophie « no nonsense », comme diraient mes ami(e)s américain(e)s.

La Speedmaster est l’exemple parfait de ce qui fait la richesse de la marque. La montre est simple, solide, et versatile. Au-delà de son histoire, la Speedmaster reste une pièce pour « gens normaux », qui peut s’adapter à de nombreuses situations. Elle se marie bien avec tous les types de bracelets, toutes les matières et même toutes les couleurs.

Elle parle autant aux experts et aux collectionneurs, qu’aux « primo-accédants » horlogers. Elle peut se collectionner sans limites, mais aussi être une montre unique.

Mais parfois, elle se pare d’exception et sort un peu de ses sentiers battus.

C’est ce qui fait aussi son charme. Et celui de cette Speedmaster Apollo 11 50th Anniversary « Nixon ».

L’Omega Speedmaster Apollo 11 50th Anniversary « Nixon » : un pas vers l’or lunaire...

On l’attendait, on s’en doutait, on espérait. Voici donc qu’Omega lance la célébration des 50 ans d’Apollo 11 avec une réédition d’une montre fort spéciale. Ici, nous ne sommes pas en présence d’une pièce qui est allée sur la Lune. Nous sommes loin de la Speedmaster simple dont je viens de parler. Pas de cadran « chocolat », pas de mouvement 321, pas de boîte en acier marquée par les années et les EVO (sorties extravéhiculaires).

L’année érotique et l’Omega Speedmaster Apollo 11 50th Anniversary “Nixon”

Cette première montre de célébration célèbre en fait une célébration !

Après l’alunissage de juillet 1969, Omega décida de célébrer les équipes qui avaient contribué à cet exploit au cours d’une soirée organisée en novembre de la même année.

L’année érotique et l’Omega Speedmaster Apollo 11 50th Anniversary “Nixon”

En guise de cadeau, une Omega Speedmaster totalement en or, mais dotée d’une lunette tachymétrique bordeaux. La pièce est connue sous la référence BA 145.022. Il y en aura 1 014 de produites, dont une partie offerte aux astronautes des missions Apollo. La numéro 1 sera proposée à Richard Nixon, qui, ne pouvant recevoir de cadeaux, la refusera. Mais elle sera désormais connue sous le nom de la Speedmaster « Nixon ».

L’année érotique et l’Omega Speedmaster Apollo 11 50th Anniversary “Nixon”

Pour cette réédition, Omega nous propose une magnifique montre, qui reprend toutes les caractéristiques principales de la « Nixon » : 1 014 exemplaires, tout en or – y compris le cadran, des aiguilles et des index noirs, une lunette bordeaux avec le DON (Dot Over Ninety – ou, point sur le chiffre 90), le tout placé dans une boîte cubique reprenant des photos de la Lune.

L’année érotique et l’Omega Speedmaster Apollo 11 50th Anniversary “Nixon”

La nouvelle Speedmaster « Nixon » va cependant plus loin en proposant plusieurs innovations. L’or utilisé est un nouvel alliage appelé « Moonshine gold ». Sa principale caractéristique est de rester stable avec le temps. L’or continuera donc de briller ! La lunette est désormais en céramique et sa couleur ne s’altèrera pas.

Avec cette Speedmaster, Omega inaugure aussi un nouveau calibre, le 3861, une évolution du calibre 1861 qui équipe la Speedmaster actuelle. Avec cette nouvelle version, la Speedmaster est désormais certifiée METAS Master Chronometer et utilise l’échappement Co-Axial qui a rendu Omega célèbre.

L’année érotique et l’Omega Speedmaster Apollo 11 50th Anniversary “Nixon”

Enfin, ce nouveau mouvement peut être admiré au travers d’un fond saphir cercle d’or noirci et d’une reproduction de l’Amérique – de Cape Canaveral et de la Lune.

L’année érotique et l’Omega Speedmaster Apollo 11 50th Anniversary “Nixon”

La Speedmaster Apollo 11 50th Anniversary est donc une montre magnifique, digne de l’exploit réalisé en 1969. Elle va rester une pièce exceptionnelle, car les Speedmaster en or sont peu nombreuses. Elle peut choquer ou séduire, mais ne laissera certainement pas indifférente.

Qu’en pense l’avocat du diable ?

« Comment oser », s’est-il d’abord demandé. Comment oser l’or jaune, le tout en or (y compris le cadran), la combinaison avec le bordeaux ? Comment oser une pièce ostentatoire, une montre que certains qualifieront de bling-bling ?

L’année érotique et l’Omega Speedmaster Apollo 11 50th Anniversary “Nixon”

Plus sérieusement, ces remarques peuvent être prises en considération. La Speedmaster Apollo 11 50th Anniversary est une pièce qui « tape à l’œil », ce qui n’est normalement pas le cas de la Speedy classique. Elle affiche sa différence et son porteur devra « l’apprivoiser », mais aussi l’expliquer. C’est une montre qui devra être « justifiée » et nécessitera des talents de conteur.

Mais une fois qu’on la comprend, elle prend tout son sens et en devient presque « exceptionnellement normale ».

Comment porter l’Omega Speedmaster Apollo 11 50th Anniversary « Nixon » avec sobriété ?

Ok, oublions le tee-shirt et les bretelles de Buzz Aldrin et tentons de voir comment adoucir notre pièce en or massif.

Cela tombe bien, le beau temps s’annonce et l’or de cette Speedmaster sera plus facile à porter dans un style printanier.

Pas de manches courtes, il faut un peu protéger cette beauté des regards. Choisissons plutôt une chemise en coton ou lin blanc et pourquoi pas une pièce sur-mesure de la maison Salvatore Piccolo de Naples.

Pour une fois, j’opterai ensuite pour un costume et mon choix se porte sur un modèle en lin marine rayé blanc de Suit Supply. La marque hollandaise continue de me surprendre par la qualité et le style de ses créations.

Aux pieds, l’idéal sera une paire de Nike Killshot « Red », dont la combinaison entre la semelle marronne et le « swosh » rouge bordeaux rappelle étrangement la Speedmaster « Nixon ».

Enfin, une touche d’humour pourra être tentée avec une ceinture Heron Preston NASA orange. Elle sera très voyante, mais détournera les regards de votre poignet !

Voilà, ainsi vêtu, le plus simple sera de vous plonger dans le merveilleux livre Moonwatch Only et de partir à la découverte de l’histoire de cette montre exceptionnelle.

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