Carl F. Bucherer Patravi ScubaTec Manta Trust

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Carl F. Bucherer Patravi ScubaTec Manta Trust  - Why not?
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Dans cette nouvelle chronique horlogère, notre collectionneur nous parle d'émotions.

Maui (Archipel d’Hawaï). La nuit est tombée sur Hawaii. Lentement, plusieurs petits voiliers s’éloignent d’un petit port de pêche pour rejoindre la haute mer. Au loin, nous pouvons voir les lumières des hôtels et des villas qui longent la côte – encore assez préservée – de Maui. 

Pour les Californiens du Sud, Hawaï est une destination de vacances, voire de week-end, privilégiée. Loin de l’image de tourisme industriel qui colle à Oahu (Waikiki, Pearl Harbor ou Honolulu), Maui reste une île plutôt sauvage, à l’instar de Kauai ou Hawaii (Big Island). 

Le bateau stoppe et nous nous préparons à plonger. Cette fois-ci, pas de scuba diving, mais une expérience bien différente nous attend, notre première rencontre avec des raies manta. 

Une fois dans l’eau, nous nous retrouvons autour d’une planche de surf dotée de petits projecteurs qui pointent vers le fond et les récifs. A environ 15 mètres au-dessous de nous, un couple de plongeurs est en train de filmer le récif coralien, en attendant … 

Soudain, venant de la droite et d’une partie non éclairée, apparaissent les premières raies manta. Gigantesques, majestueuses, elles volent vers nous. Il y en a 5, qui montent dans notre direction, sans ralentir. A quelques centimètres, elles amorcent un looping et repartent vers le fond. Le ballet va durer plus de 45 minutes. 

Carl F. Bucherer Patravi ScubaTec Manta Trust

Moorea (Polynésie Française). Nous avons quitté le port sur un bateau piloté par des amis tahitiens, direction la Baie de Cook. Notre objectif, une sortie de snorkeling puis un déjeuner sur une petite île au large de Moorea – loin des spots touristiques de l’île. Le temps est magnifique et cette première sortie tahitienne s’annonce très agréable. 

Après plusieurs plongées sur les récifs de corail, le temps est venu de s’arrêter pour un lunch léger – mais bien mérité. La « table » sera dressée dans l’eau, à quelques mètres du bateau. Alors que nous discutons « pieds dans l’eau » avec des marins et des pêcheurs locaux, plusieurs poissons se dirigent vers nous. Il y a des petits requins, mais surtout plusieurs raies pastenagues. 

Après les raies manta d’Hawaï, la rencontre avec les pastenagues sera un autre grand – et amusant – moment. Nous passerons beaucoup de temps à nager avec elles, mais aussi à nous asseoir tranquillement dans l’eau pour attendre qu’elles se posent sur nous. 

Carl F. Bucherer Patravi ScubaTec Manta Trust

Pour une fois, le début de notre Et pourquoi pas... ? d’aujourd’hui ne parle pas de montres. Tout du moins, pas directement. Ici, il est question de nature, de voyages, mais surtout d’émotions et de souvenirs. Parce que le choix d’une montre est rarement un acte rationnel. 

Pour moi, une montre est avant tout un objet émotionnel qui me rappelle des moments importants, ou m’en fait vivre d’autres « par procuration ». Une montre n’a de valeur que si elle me parle, m’émeut ou m’interpelle. Et c’est là le plus difficile.

Parce que les marques essaient plus ou moins bien de vendre de l’émotion, mais malheureusement, elles échouent souvent. Non pas qu’elles le fassent mal, mais parce que l’émotion doit venir de l’acheteur. Elle lui appartient et ne peut pas – ou ne doit pas – être forcée. 

Un exemple : l’Omega Speedmaster. Je suis un fan absolu de cette montre. Pourquoi ? 1969 me répondrez-vous… Oui, un peu, mais de façon différente. Parce qu’en 1969, ce dont je me souviens, c’est mon papa qui me réveille, me porte devant la TV noir et blanc, et me dit : « regarde, c’est un moment unique ». J’ai 5 ans. Je vois un homme en combinaison spatiale descendre d’une échelle. Je ne sais pas trop ce qui se passe. Mais je n’ai jamais oublié. 

L’émotion de cette soirée est toujours là. Pas à cause de l’astronaute, mais grâce au vieux canapé partagé avec mes parents, à regarder une télé et des images floues – et historiques …. 

L’émotion est donc fondamentale dans la recherche et l’acquisition d’une montre, qu’elle quelle soit. Si une Rolex Paul Newman se vend 17 millions de dollars, ce n’est que pour l’émotion. Rien d’autre. Parce qu’aucune montre ne devrait valoir ce prix. Mais l’émotion, peut-être …

C’est d’ailleurs une autre question : l’émotion a-t-elle un prix. Elle a de la valeur, certes, mais un prix ? La réponse est oui. Sans émotion, aucune montre ne se vendrait plus chère que ce qu’elle vaut. Il n’y aurait pas d’enchères, il n’y aurait pas de collectionneurs, du moins pas de VRAIS collectionneurs. Parce que l’émotion est une belle motivation. La spéculation non. 

Je suis un grand défenseur de l’émotion horlogère, qui parfois me semble en danger, comme les raies Manta, les requins pointe noire ou les orques. 

Et c’est là que mes anecdotes hawaïennes et polynésiennes prennent un sens « horloger ». Ce dont je vous ai parlé, c’était bien d’émotions, de souvenirs de moments heureux, de belles images, de famille et d’amitié.  

Alors, lorsque j’ai vu la Carl F. Bucherer ScubaTec Manta Ray pour la première fois, je n’ai pas « pensé » en collectionneur ou en amateur de montres. J’ai laissé parler mes émotions, et je ne le regrette pas. 

Carl F. Bucherer Patravi ScubaTec Manta Trust

Pourquoi Carl F. Bucherer ?

J’ai déjà parlé de la marque de Lucerne lors d’un Et pourquoi pas… ? consacré à la sympathique Patravi TravelTec.

Carl F. Bucherer est une marque née à Lucerne en 1888, à l’initiative de Carl Friedrich Bucherer. 130 années plus tard, elle reste une marque indépendante – ce qui est assez rare pour être noté – et familiale. 

Pas forcément très connue, la marque mène depuis quelque temps une stratégie marketing et commerciale plus agressive afin de devenir plus visible, notamment au travers d’habiles placements de produit dans des super productions hollywoodiennes, dont le dernier Last Blood !

Dans ce dernier opus des aventures de John Rambo, Sylvester Stallone – grand amateur de montres – a choisi de porter une ScubaTec unique. La montre de plongée de Carl F. Bucherer est une fort belle pièce, et la version Rambo confirme cela. Il s’agit d’un modèle totalement noir, en titane noir et lunette également totalement sombre. Les fans de la ScubaTec – dont je fais partie – espèrent que ce modèle sera commercialisé l’an prochain. 

Au-delà de sa présence sur les grands écrans au poignet de John Wick ou de Zuyin Zhang (Li Bingbing) dans The Meg, Carl F. Bucherer construit son image sur des partenariats moins « violents ». L’association avec Manta Trust – une organisation britannique qui protège les raies Manta - en est un bel exemple. La récente participation à la fameuse vente aux enchères Only Watch est un autre exemple. 

Si ces deux actions sont bien différentes, elles restent cependant liées par l’émotion. Celle suscitée par la rencontre des raies Manta, ou soulevée par une action caritative qui vise à soigner des maladies orphelines. 

Cinéma, protection de la nature, soutien à la médecine soulèvent différentes formes de sentiments, que la marque de Lucerne a raison de « solliciter ». Reste à rencontrer des collectionneurs qui verront au travers des montres de Carl F. Bucherer une belle façon de les renforcer ou de les revivre.

Je fais partie de ces inconditionnels de la marque pour cette raison. 

La Carl F. Bucherer Patravi ScubaTec Manta Trust : retour à Hawaï

Encore une montre de plongée, me direz-vous. Et vous avez raison. Cependant, dans un monde de ressemblance, d’hommages ou de « rééditions », trouver une pièce qui se démarque – et qui reste abordable - n’est pas chose aisée. La Carl F. Bucherer ScubaTec appartient à cette catégorie.

La ScubaTec Manta Trust est une version limitée à 188 pièces de la ScubaTec classique. Elle est imposante : boitier en acier de presque 45mm, étanche à 500m, valve à hélium à 8 heures (ce qui est une première originalité). Son épaisseur reste cependant contenue (13,45mm)  et son bracelet en caoutchouc noir intégré affine son profil. 

Hormis la valve à 8 heures, plusieurs autres éléments font de la Carl F. Bucherer ScubaTec une pièce séduisante. Il y a d’abord une massive lunette aux chiffres imposants. La police de caractère et la taille de ces derniers pourraient choquer, mais il faut constater avec plaisir que « ça marche ! ».  Il y a ensuite les aiguilles. Leur forme est unique, mélange de flèche arrondie et de référence végétale ou animale. Elles sont fluides, présentes, amusantes. 

Carl F. Bucherer Patravi ScubaTec Manta Trust

Mais la Manta Trust ne serait pas ce qu’elle est sans son cadran gris sur lequel « flottent » deux raies Manta noires. Encore une fois, ce choix pourrait alourdir le design de la montre, mais il n’en est rien. Avec son alternance de gris, d’acier, de noir, la ScubaTec Manta Trust attire les yeux mais ne choque jamais. 

Au cœur de la montre bat un calibre ETA modifié par les horlogers de la marque, qui est désormais certifié chronomètre. 

Mais là où la ScubaTec Manta Trust devient encore plus intéressante, c’est quand on la retourne. Sur le fond  apparaît une raie. Rien de surprenant pour une montre dédiée à ces merveilleux animaux. Ce qui est plus original, c’est que chaque raie présente sur chacune des 188 pièces est unique ! En effet, une raie se distingue par ses taches sur son ventre. Carl F. Bucherer et le Manta Trust ont choisi 188 raies, et on reproduit les taches de chacune sur les 188 fonds de boîte. 

Carl F. Bucherer Patravi ScubaTec Manta Trust

Et pour rendre chaque montre encore plus spéciale, il y a un numéro spécifique attribué à chacune. Rien d’original me direz-vous, il s’agit du numéro de série ou de celui de l’édition limitée. Non. C’est en fait un numéro qui permet de retrouver « votre » raie sur le site Manta Trust, de lui donner un nom et de suivre sa vie. 

« What cool is that, Dude!” diraient mes amis californiens! Et ils ont bien raison.

Pour terminer cette brève revue de la Carl F. Bucherer Manta Trust, je voulais dire un petit mot de la pièce unique vendue au cours des enchères Only Watch 2019. Bien sûr, tout le monde a parlé des 31 millions obtenus par la Patek Philippe Grand MasterChime en acier, devenue ainsi la montre la plus chère de l’histoire. Emotion ou spéculation, l’avenir nous le dira. 

Mais parmi les dizaines de pièces uniques proposées lors des enchères genevoises, j’ai retenu la version en or blanc de la ScubaTec. La pièce est finalement partie vers l’Australie pour un montant de CHF 60'000.-, loin des millions de la vedette de la soirée.

Mais j’aime à croire que le collectionneur de « down under » qui l’a acquise a fait un choix dicté par l’émotion : celle de voir les 8 raies nager sur le cadran bleu roi de cette plongeuse unique ou celle de soutenir une belle cause, le chiffre huit représentant le nombre de ventes Only Watch à ce jour. La marque de Lucerne en est à sa troisième participation consécutive. 

Carl F. Bucherer Patravi ScubaTec Manta Trust

En tout cas, j’imagine maintenant un(e) collectionneur(euse) nageant dans les eaux claires de la Grande Barrière de Corail, entouré(e) de raies Manta. Et cela me ramène à cette nuit hawaiienne, pleine d’émotions … 

Qu’en pense l’avocat du Diable ?

Porter une montre pour soutenir une belle cause… Quelle horreur ! Jamais le Diable ne pourra dépenser un centime pour aider les autres, ou la nature. Il préfère la bonne spéculation et l’argent louche !

Plus sérieusement, la Carl F. Bucherer est une jolie montre, pleine de charme et qui mérite son succès. Pour la rendre encore plus séduisante, il faudrait retravailler quelques détails.  D’abord réduire les inscriptions sur le cadran de la Manta Trust pour laisser plus de place aux raies.   Ensuite, réduire la taille de la boucle déployante, trop imposante et un peu difficile à utiliser. Finalement, supprimer les inscriptions ScubaTec trop présentes sur le bracelet en caoutchouc.

Hormis ces quelques points, la Carl F. Bucherer Patravi ScubaTec est une montre de plongée qui sort du lot. Et c’est tout à son honneur !

Comment porter la Carl F. Bucherer Patravi ScubaTec Manta Trust ?

Pour cette pièce, rien de mieux qu’un look Riviera !
Un pantalon blanc s’impose, qu’il soit taille haute de chez Rubinacci, ou chino de chez Ralph Lauren.
Ensuite une chemise en lin bleu de Vilebrequin. Et pour finir un sweater à capuche de Brunello Cucinelli ou de Uniqlo. Aux pieds, pas d’autre choix qu’une paire d’espadrilles navy ou à rayures blanches et bleues. 

Vous voici ainsi équipé pour profiter pleinement de votre Carl F. Bucherer dans une ambiance estivale.

Pourtant, pour vraiment exploiter tout le potentiel de votre plongeuse, il vous faudra vous jeter à la mer. Direction la plage, cette fois-ci avec un tee-shirt noir de Sea Shepherd, la fameuse ONG de « guerriers écologiques » qui lutte (au sens propre) contre la destruction de la faune marine. 

Comme maillot de bain, vous avez un vaste choix. Mais rien de mieux que le board short camo de la marque californienne Birdwell Beach Britches pour compléter une panoplie à l’allure plus guerrière !

Maintenant, à l’eau … même si l’hiver pointe son nez un peu partout … sauf ici sur la côte californienne.

 

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