Le Swatch Group est-il une île ?

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Is the Swatch Group an island? - Editorial
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En présentant ses nouveautés 2019 haut de gamme dans un format à part et restreint, le leader mondial de l'horlogerie revendique son statut à part.

Notre époque assiste au lent délitement du multilatéralisme. Les événements qui rassemblent des acteurs voisins, concurrents, alliés, ennemis froids ou déclarés sont de plus en plus rares, ou sont lentement vidés de leur substance. L'horlogerie n'échappe pas à cette tendance. Si les conséquences sont autrement moins graves que dans d'autres domaines, il reste à apporter la preuve de la supériorité de l'approche « chacun dans son coin, chacun à sa manière ». 

C'est précisément à cet exercice que vient de se livrer le Swatch Group sous l'intitulé Time To Move. le géant industriel, leader mondial de l'horlogerie, avait claqué la porte du plus grand salon horloger, Baselworld, sans immédiate solution de remplacement. Elle a eu lieu en deux temps. La première a pris place à Zürich, juste après Baselworld, et était réservée aux détaillants, remplissant la fonction commerciale du grand salon. La seconde vient de se clore. Elle a réuni environ 180 journalistes internationaux lors d'une session de travail de 3 jours.

Time To Move n'a concerné que les marques les plus haut de gamme du Swatch Group. Dans le désordre (car après tout, dans quel ordre les ranger ?) : Blancpain, Harry Winston, Jaquet Droz, Glashütte Original, Breguet et Omega. Sur la forme, la formule était originale, unique même. Chaque marque présentait ses nouveautés dans ses locaux, sur son terrain, accompagnée d'une découverte de la marque par le biais de sa manufacture dédiée. Il s'agissait donc d'une mise en avant de produits, autant que de savoir-faire et de processus opérationnels. Tout ceci à l'exception notable de Glashütte Original, basée en Allemagne et qui avait, elle, transplanté quelques ateliers dans un hôtel pour faire la démonstration de ses compétences.

On pourrait gloser sans relâche sur les avantages et les inconvénients de la formule, mais cela ne concerne finalement que les personnes du métier. Cette cuisine interne n'a pas grand intérêt comparé à la matière brute, la chair et les os de cet événement, à savoir les montres. Car l'important, ce sont bien elles, ces reines du bal qui n'a pas eu lieu à Bâle. Et de ce point de vue là, 2019 a ressemblé très largement aux autres années. En effet, aucune marque du groupe n'a bouleversé son programme, sa stratégie de lancement, ses habitudes, ou encore le nombre de ses nouveautés. 

Alors au total, cela fait énormément de montres. Plus de 200 références pour environ 70 modèles. Il faut donc choisir lesquelles vous présenter. Comme dans tous ceux qui concernent la gourmandise et la passion, choisir c'est renoncer. Tout au long des prochaines semaines, WorldTempus présentera de manière détaillée les montres auxquelles il était impossible de renoncer. Un tourbillon squelette ultrafin chez Breguet. Un chronographe d'importance historique chez Blancpain. Une montre à automate de nouvelle génération chez Jaquet Droz. Un tourbillon jamais vu chez Glashütte Original. Et chez Omega, une Moonwatch célébrant un bel anniversaire. Par la suite, ce petit cercle sera étendu, afin de montrer l'essentiel de ce qui a été présenté lors de Time To Move.