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Quand audace et humour défient la tradition

Avec le lancement de sa nouvelle collection Crazy Skull, Fawaz Gruosi affiche encore une fois le non-conformisme de la maison qu'il a créée.

Jadis symbole de la nature éphémère des biens terrestres, la tête de mort a traversé les âges pour conquérir le monde du luxe, comme le prouve la dernière collection horlogère de de Grisogono. « Crazy Skull » est une création joaillière à la gloire des richesses terrestres fugaces, défiant tout attachement à l’ascétisme et à la frugalité.

« Cette collection joue avec l’idée de la nature éphémère de la vie mais incarne aussi le changement, le courage, le non-conformisme et la libre pensée »  dit Fawaz Gruosi, fondateur de la marque. « C’est l’esprit de de Grisogono ».

Editées à seulement 8 pièces,  les montres Crazy Skull se parent de 890 diamants noirs, rubis ou diamants blancs, selon les versions, totalisant chacune 23 carats de serti neige sur le crâne sculpté.  Le large sourire s’ouvre sur des dents en diamants blancs taille baguette et sur une langue articulée en rubis rouges. Le nez est représenté par un diamant en forme de coeur.
« On trouve des têtes de mort dans la mode et dans les arts, mais la nôtre est unique dans l’horlogerie », ajoute Fawaz Gruosi. « La Crazy Skull est une pièce de collection ».
Avec son charme et sa modestie coutumiers, Fawaz Gruosi attribue ses réussites à des « accidents », minimisant l’esprit visionnaire qui a tracé son parcours professionnel.

 

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Qu’est-ce qui vous a poussé vers le design joaillier ?
Il n’y avait ni horloger ni joaillier dans ma famille. C’est complètement par hasard qu’à 18 ans j’ai commencé à travailler dans une boutique de joaillerie à Florence. C’est là que j’ai commencé à m’intéresser aux bijoux et aux montres.
Je suis ensuite parti pour Londres et je suis devenu à 30 ans directeur général de Harry Winston en Arabie Saoudite. Plus tard, j’ai rejoint Bulgari en tant que responsable de la clientèle VIP. Après le départ de Gianni Bulgari, j’ai décidé de voler de mes propres ailes.

En 1993, j’ai ouvert un magasin d’achat et de vente de bijoux avec deux partenaires ; deux ans plus tard, j’avais racheté leurs parts et m’étais lancé dans le design.  C’est ainsi que de Grisogono est né.

 

"C’est aux diamants noirs que je dois le début du succès de mon entreprise"

La première boutique de Grisogono a ouvert en 1996, à la rue du Rhône, à Genève et ça a été une petite révolution dans l’industrie :  alors que les joailliers de Madison Avenue ou de la Place Vendôme créaient des pièces discrètes et minimalistes, les miennes étaient audacieuses, colorées et voyantes.
C'est en recherchant de nouveaux matériaux que je suis tombé sur le diamant noir, une pierre rare et difficile à tailler qui m’a fasciné et que j’ai introduite dans l’univers de la joaillerie. J’étais certain que les femmes de caractère porteraient ces diamants noirs et que le public était prêt pour cette nouveauté.
C’est aux diamants noirs que je dois le début du succès de mon entreprise. C’est grâce à eux que je suis ici aujourd’hui.

 

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Pourquoi vous êtes-vous intéressé à l’horlogerie ?
Dès les premières années, j’ai compris qu’il fallait que j’attire davantage de clients à la boutique. Certains jours, il n’en venait aucun, en partie à cause de nos prix élevés. Entre 1993 et 2006, les prix des bijoux de Grisogono s’échelonnaient entre CHF 40’000.- et 300'000. Je n’avais jamais dessiné de montre jusque-là, mais j’ai pensé qu’avec elles,  je pourrais attirer une nouvelle clientèle, y compris des hommes.

En 2000, j’ai lancé la branche horlogère, pour enrichir notre catalogue et diversifier notre clientèle de base. Notre premier modèle fut l’Instrumento No.1, doté d‘un bracelet en galuchat. Nous avons acheté les boîtiers, les mouvements et les cadrans auprès de fournisseurs externes et nous avons assemblé les montres à Genève.  Pour notre première présence à Baselworld, nous espérions vendre 30 montres ; nous avons eu 830 commandes.

En 2005, nous avons créé notre première répétition minute, l’Occhio. En 2009, la Meccanico dG No.3, inspirée d’un message déroulant digital à Time Square, a remporté le Prix du Public du Grand Prix d’Horlogerie de Genève.
Aujourd’hui, le catalogue de Grisogono comprend une quinzaine de collections horlogères et je ne suis pas à court d’idées. Dès le début, mon approche a été audacieuse. Je suis entré en horlogerie sans anticiper les défis. C’est ma façon d’être dans la vie.

 

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Commet préservez-vous l’indentité de de Grisogono et son exclusivité ?
Nous produisons en moyenne 300 pièces uniques de joaillerie par année, sans jamais nous répéter. Mes créations peuvent sembler inhabituelles et modernes, mais elles sont d’inspiration classique. Je n’oublie pas que si la femme d’aujourd’hui passe facilement du jean à la robe de soirée, elle aura toujours à coeur de porter un beau bijou.

 

"We have an 'anti-commercial' attitude.”

Le commerce du luxe a changé depuis les années 80. Aujourd’hui, plusieurs grandes marques appartiennent à des groupes qui doivent générer des bénéfices pour satisfaire leurs actionnaires.  Pour augmenter leur chiffre d’affaires, ils diminuent les coûts de production et dépensent davantage en communication. Nous ne fonctionnons pas comme ça.

Notre attitude est anti-commerciale et nous sommes intransigeants : chaque pièce, même petite, est traitée comme une pièce de haute couture. C’est pour cette raison que nous continuons à avoir un impact sur l’industrie.

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