Après le bleu, le gris, le rouge et le vert, la grande tendance des cadrans de couleur fait une pause lactée. 2014 a vu apparaître un nombre record de cadrans blancs. Couleur la plus élégante du répertoire, elle est aussi la plus pure et paradoxalement, une des plus difficiles à obtenir. En effet, le blanc supporte une infinité de dégradés qui justement, le dégradent. Or le blanc version 2014 est intensément blanc et lumineux. Cette couleur absolue est donc exigeante par nature.
Ce blanc sans concession consacre l’émail grand feu. Technique prestigieuse s’il en est, elle nécessite un savoir-faire très particulier. Et quand bien même le cadranier le maîtriserait, il lui reste encore à mettre au rebut un minimum d’un cadran sur deux. La plaque de cuivre de base est passée au four à de nombreuses reprises pour faire fondre l’émail blanc à haute température. A chaque passage, la plaque peut se gondoler, la couche craqueler, en particulier lors de la dernière cuisson, celle du fondant, un émail transparent qui va donner de la profondeur à la couleur. Et le tout sans parler des étapes de polissage de l’émail, qui éliminent les petites bulles de cuisson en surface, signe d’un cadran de très haute qualité. C’est grâce à lui que les blancs les plus intenses et les plus lumineux sont produits et habillent les créations de Blancpain, Julien Coudray ou Breguet.
Mais à côté de ces réalisations artisanales et coûteuses, le blanc plus blanc que blanc bénéficie des progrès de la fabrication de cadran. En ayant recours à des laques et des vernis plus sophistiqués, des marques comme Grand Seiko, Maurice Lacroix ou Zenith atteignent des résultats d’une limpidité exemplaire. Elle est d’autant plus virginale qu’elle peut être prolongée sur toute la montre. C’est précisément le travail de Chanel sur la céramique blanche de sa J12, d’autant plus neutre quand quelques chiffres bleus viennent rafraîchir l’ensemble. Boîte, bracelet, cadran et lunette finissent ainsi blancs comme neige.
