Au terme de tumultueuses années 2013 et 2014, durant lesquelles la direction et la création de la marque furent passablement agitées, Corum semble aujourd’hui revenir à des fondamentaux plus sûrs.
Sans grande surprise, la marque misera son année 2015 sur ses deux collections phares : Golden Bridge et Admiral’s Cup. Là aurait pu s’arrêter la prudente stratégie de Corum, mais ce serait sans compter avec l’audace qu’elle n’hésite pas à puiser dans son riche héritage. Ainsi resurgit un opus que beaucoup attendaient et qui rejoint la collection Heritage : la Bubble.
Le grand retour de la Bubble
Nombre de collectionneurs n’avaient de cesse d’appeler à son retour. Pièce atypique au succès aussi fulgurant qu’au déclin rapide (2000–2005), la Bubble revient aujourd’hui sous la forme de trois modèles : une version chocolat et une noire, toutes deux exécutées en PVD et limitées chacune à 350 exemplaires. Une troisième version viendra en collection, non limitée, sous la forme d’une Bubble Squelette.
Fondamentalement, la pièce change peu de celle que l’on connut il y a 10 ans. Son diamètre passe à 47 mm, soit 3 mm de plus que la plus grande des Bubble de 2005. On retrouve sa forme bombée, notamment grâce à une épaisseur sous cadran de 8,8 mm, portant la pièce à 18,8 mm d’épaisseur.
Autre particularité : la Bubble sera proposée à 3500 CHF, soit une stricte équivalence à son prix de lancement il y a 15 ans. Enfin, les amateurs de Vasarely retrouveront sur le cadran de la pièce le dessin imaginé par l’artiste, accentuant par ses multiples carrés de tailles différentes l’effet 3D.
Un pont de céramique
Côté Golden Bridge, Corum a essentiellement travaillé sur les matériaux, chez l’homme comme chez la femme. Fondamentalement, la Golden Bridge pour homme ne diffère pas du modèle actuellement en collection. Corum a simplement développé un nouveau fond saphir traité par métallisation. Ce verre se révèle translucide lorsque la pièce est prise en main, mais opaque lorsqu’elle est au poignet. Par contraste, le mouvement baguette en or massif 18k n’en ressort que mieux.
Cette céramique est en revanche totalement nouvelle pour la Miss Golden Bridge. Corum ne cache pas les difficultés à usiner une si fine boîte, avec des arêtes si marquées, dans ce matériau extrêmement fragile lors de sa mise en forme. Le résultat valait malgré tout bien ces efforts : en version céramique, toute de noir vêtue, la Miss Golden Bridge se drape de profondeur et de mystère d’une rare élégance. La pièce devient plus contemporaine mais sa composition esthétique reste toujours aussi surprenante.
Un tourbillon volant pour les 60 ans de Corum
Corum soufflera cette année ses 60 bougies. Pour l’occasion, la manufacture édite un modèle à tourbillon volant en série limitée de 60 exemplaires de son Admirals’ Cup. Corum avait déjà réalisé un tourbillon en 2012, proposé à un tarif particulièrement étudié à peine supérieur à 40 000 CHF.
On retrouve aujourd’hui une approche tarifaire assez similaire. Le nouveau modèle est équipé d’un tourbillon devenu volant, accessible en or rose dès 70 000 CHF. L’organe réglant situé à 6h est comme suspendu dans le vide grâce au jeu de transparence offert par un double verre saphir.
A midi, Corum déploie une date rétrograde sous laquelle ce verre a été davantage fumé afin de faciliter la lecture. Cette composition inédite est le fruit d’un développement entièrement nouveau, lequel s’équipe désormais d’un mini rotor de 17 mm, hybride entre la masse oscillante traditionnelle et le micro-rotor.
Le retour des fanions de l’Admiral’s Cup
Les modèles de collection de l’Admiral’s Cup reviennent quant à eux à leurs fondamentaux stylistiques. Alors que la marque n’avait plus utilisé le symbole du fanion depuis cinq ans, les trois nouvelles versions présentées à Baselworld l’affichent toutes. On le retrouve aujourd’hui sur le cadran des chronographes de l’AC-One 45mm et Legend 42, ainsi, côté dames, que sur la nacre des Legend 32 mm et 38 mm.
Cette édition féminine est d’ailleurs représentative de la volonté de Corum de revenir à l’esprit Admiral’s Cup de ses débuts. On y retrouve une lunette inférieure dodécagonale surmontée d’une lunette supérieure ronde propre à la collection. Le réhaut a également été réduit à de minimes proportions proches du modèle d’origine. Enfin, le quartz y refait son apparition, repositionnant la pièce à 1850 CHF en version acier, ou 2950 CHF avec lunette et poussoir en or rose.
L’Admiral’s Cup AC-One 45 Chronograph a également suivi un lifting de fond, avec un nouveau cadran reprenant les lattes de tek que l’on trouve sur les ponts de bateaux. Cette finition exclusive à la collection Admiral’s Cup est aujourd’hui d’autant mieux mise en valeur que le chronographe se dispense dorénavant du troisième compteur qui l’habitait jusque là.