Le mystère de l’Astromystérieux dévoilé

Les cadrans mystérieux font partie de la collection Cartier depuis plus d’un siècle, mais l’interprétation qu’en propose la dernière montre bracelet pose de nouveaux jalons.

Directrice du développement des mouvements haut de gamme de Cartier, Carole Forrestier-Kasapi, ne fait pas les choses à moitié. Avant même de commencer à décrire le nouveau modèle Astromystérieux, il nous faut donc revisiter nos connaissances du tourbillon. Carole Forrestier-Kasapi elle-même soulignait l’importance d’analyser les termes d’un brevet lorsque WorldTempus s’est entretenu avec elle au sujet du tourbillon central. Comprendre le verbiage complexe des brevets avec la même facilité que vous et moi lisons notre journal fait partie de son travail. Dans le brevet original du tourbillon de Breguet, par exemple, aucune clause ne mentionne que le tourbillon doit tourner en une minute, ni que le balancier doit se trouver au centre de la cage du tourbillon.

Le mystère de l’Astromystérieux dévoilé

Voilà deux éléments importants pour l’Astromystérieux dont le tourbillon effectue une rotation complète en une heure – et non pas en  une minute – et dont le train d’engrenages est aligné dans le sens longitudinal. Les amateurs d’horlogerie savent que tout le secret de la complication « mystérieuse » réside dans l’utilisation de deux disques en saphir. Généralement cependant, les deux disques en saphir - pour les heures et les minutes - sont superposés. Dans le cas de l’Astromystérieux de Cartier, c’est presque tout le mouvement qui semble suspendu dans l’air.  Et comment, par exemple, remonter ou régler l’heure de cette montre ? Il y a bien une couronne, située comme d’habitude à 3h, mais, pour ajouter au mystère, aucune connexion n’est visible entre cette couronne et le ballet magique qui se joue sur le cadran.

C’est là qu’intervient tout le génie technique de Cartier. L’affichage mystérieux est gouverné par un total de quatre disques en saphir. Le disque du dessous est fixe et tourne une fois par heure, mais lorsque la couronne est tirée, un pignon flottant placé entre la tige de remontoir et le disque fixe libère ce dernier pour permettre le réglage de l’heure. Cette opération, simple en apparence, a fait l’objet du dépôt de trois brevets : un pour le système de remontage incluant un pivot flottant, un autre pour le réglage de l’heure via un disque en saphir, et le dernier pour un système de frein à levier empêchant un sur-remontage.

Le mystère de l’Astromystérieux dévoilé

Un deuxième disque en saphir abrite l’aiguille des heures, entraînée par un système d’engrenages périphérique qui convertit la rotation d’une heure du tourbillon en une rotation de 12 heures. Le troisième disque est le véritable cœur de l’Astromystérieux. Il gère le barillet, le train d’engrenages, l’échappement, le balancier, et même l’aiguille des minutes. Parce que l’aiguille des minutes est directement rattachée à un pont du mouvement, le mouvement lui-même doit être extrêmement précis pour garantir l’indication exacte des minutes. Un quatrième disque scelle l’ensemble dans une ouverture de 25,7 mm de diamètre, comprise dans le boîtier qui mesure quant à lui 43mm. Il ne reste plus qu’un espace de 8,65mm pour accueillir les chiffres romains des heures, sous lesquels sont dissimulées les dents, les roulements à billes et le système de remontage qui régit les disques.

L’Astromystérieux ne sera produit qu’à 100 exemplaires, avec un boîtier Rotonde en palladium, pour un prix astronomique justifié de 170,000 francs suisses.

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