Cartier, le film du millésime 2020

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Cartier’s 2020 stage - Cartier
Le cru 2020 de la maison reflète son ADN à 100%. Pas de révolution, un travail sobre sur les formes, les volumes.

Cartier joue la prudence et le classicisme. La maison fut plus audacieuse mais, à tout le moins, fait ce qu’elle sait faire de mieux : de la belle horlogerie, un design unique et des pièces que l’on portera toujours dans un siècle. Le film du millésime 2020 compte ce qu’il faut d’acteurs attendus… et de jolis seconds rôles, frais et inattendu. Moteur… action ! 

Certaines maisons jouent la carte vintage, dont se démarquent celles qui jouent l’innovation ou la rupture. Lors du feu SIHH, on était tenté de singulariser cette dichotomie par l’écart entre les maisons exposantes dans les travées principales du salon, par opposition à celles du Carré des Horlogers. Un brin caricatural, mais pas tant que cela…

Cartier fait partie des premières – une valeur sûre où l’on retrouve toujours ce que la maison incarne le mieux : une griffe, le « style Cartier » que l’on reconnaît au premier coup d’œil. Il n’en ira pas différemment cette année. Faute de SIHH et de Watches & Wonders, c’est en ligne que la marque a dévoilé son millésime 2020. Des collections cohérentes, homogènes, un très beau film à succès dont on connaît déjà les acteurs principaux : Santos-Dumont et Pasha. En second rôle, par définition moins connu mais que l’on espère promis à un bel avenir : la Maillon. 

Premier rôle : la Santos-Dumont XL

Inutile de revenir sur la carrière de la Santos-Dumont, star du grand écran horloger. Elle en occupe aujourd’hui tout l’espace : la Santos-Dumont passe en mode XL (46,6 x 33,9 mm). Boite profilée, lignes tendues, élégance sans fioriture : on retrouve l’ADN d’une pièce qui n’a plus rien à prouver. Un nouveau mouvement lui a été dédié, le calibre 430 MC à remontage manuel. C’est un retour aux sources appréciés des puristes qui, par le passé, avaient modérément goûté au quartz. 

Cartier, le film du millésime 2020

Dénué de masse oscillante, ce calibre permet d’obtenir une boîte plus fine, surtout que le mouvement est hérité du 430P de Piaget. « Le passage en version XL n’est pas qu’un agrandissement, il permet d’accentuer cette finesse », explique Pierre Rainero, Directeur de l’image, du style et du patrimoine de Cartier. 

Seul regret : 38 petites heures de réserve de marche. Le générique de fin tombe un peu vite sur cette Santos-Dumont. Avec un mouvement de 20,5 mm de diamètre dans un boitier qui en fait le double, il y avait de la place pour un bonus d’une cinquantaine d’heures, quitte à s’éloigner d’un mouvement certes très fiable, mais créé en 1998. 

Rôle-titre : la Pasha de Cartier

35 ans d’une simplicité absolue : formée d’un carré dans un rond, la Pasha de Cartier traverse les modes. Elle a presque inventé la montre unisexe. La collection 2020 joue une fois encore la carte de la prudence. On y retrouve tous les éléments constitutifs de son succès : la typographie des index, le triangle à midi, les aiguilles glaive, la date à 4h30, le dernier maillon en Clou de Paris et, bien entendu, la célèbre sur-couronne qui se visse sur celle du boîtier pour en assurer (à l’époque) l’étanchéité. La nouveauté, sous cette couronne amovible, est la possibilité pour le client de faire graver ses initiales. S’y ajoute l’usage de bracelets interchangeables et ajustables (systèmes QuickSwitch et SmartLink), développés par Cartier il y a deux ans. 

Cartier, le film du millésime 2020

Premier second rôle : la Maillon

Brillante, ludique, créative : la montre Maillon de Cartier bouscule les stars quelque peu convenues de ce nouvel opus de Cartier. Impertinente et décalée, elle ose la montre gourmette, si largement délaissée, hormis le coup d’éclat RM 07-01 dévoilé par Richard Mille en 2015. Mais chez Cartier, l’exercice est fondamentalement différent. « C’est une montre-bijou dans le registre de ce l’on trouvait dans les années 30 et 40 », explique Pierre Rainero, « mais contrairement à certains usages, nous avons voulu lui donner une boîte forte, visible, qui s’inscrit dans la continuité des maillons. Nous voulions une ouverture visible. Nous revendiquons aussi un certain poids de la pièce, qui contribue à son agrément. C’est une montre bracelet, ou un bracelet montre, qui se porte avec aisance. La Maillon doit pouvoir tourner autour du poignet ». Un très joli lancement, un vrai parti pris esthétique et une audace maîtrisée typique de Cartier, que l’on espère revoir très rapidement à l’écran dans de nouveaux rôles.

Cartier, le film du millésime 2020

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