Six ans de partenariat avec Pininfarina

Image
Six years of partnership with Pininfarina  - Bovet
Avec son Ottantasei Tourbillon, Bovet célèbre six ans de partenariat avec la mondialement célèbre maison de design italien Pininfarina.

On éprouve un sentiment particulier lorsque l’on rencontre l’équipe, petite mais parfaitement formée, de Bovet et que l’on a la chance de visiter la manufacture Dimier 1738 à Tramelan ainsi que le magnifique château de Môtiers où les horlogers et les graveurs de la marque travaillent. Peut-être cela est-il dû au fait que le propriétaire de Bovet (il déteste le terme de « directeur général » tout autant que celui de « montre », auquel il préfère « garde-temps ») est un collectionneur important et la principale source d’inspiration des collections Bovet. L’approche du développement de produit est donc celle d’un collectionneur et non celle de quelqu’un qui a les yeux rivés sur les bénéfices. C’est pourquoi le sublime Braveheart® tourbillon bénéficie de 22 jours de réserve de marche (M. Raffy voulait qu’il fonctionne encore à son retour de trois semaines de voyage en Asie) et le différentiel sphérique a été inventé pour diviser par deux le remontage du barillet unique (les collectionneurs n’aiment pas perdre trop de temps à remonter leur garde-temps).

Il y a quinze ans, Pascal Raffy a acquis d’un coup les moyens de façonner un mouvement de A à Z lorsqu’il a acheté les différentes installations. Parmi elles un atelier rare, spécialisé dans la fabrication de spiraux, ainsi qu’un atelier d’étampage plus rare encore, animé par un outilleur exerçant un métier en voie de disparition, capable de produire des poinçons pour les machines à estamper. Tout aussi rare, voire davantage, est la façon traditionnelle de polir les pivots et de couper les dents (sans aucune utilisation de machine à commande numérique), qui sont peut-être les deux choses qui différencient la marque et lui permettent d’offrir des niveaux de précision sans précédent. Les experts techniques de Bovet admettent également qu’ils ont eu la chance de recevoir un millésime particulièrement bon de l’alliage qu’ils utilisent pour leurs spiraux, ce qui aide aussi. Par ailleurs, quelle autre marque est-elle si confiante en sa réserve de marche « chronométrique » de 10 jours (ce qui signifie que sa précision demeure extrêmement exacte pendant les 10 jours entiers) qu’elle ajoute une échelle négative en rouge à l’indicateur de réserve de marche parce qu’elle sait que la véritable réserve de marche est en fait plutôt de 11,5 jours ?

La façon unique qu’a Bovet de concevoir l’horlogerie se voit également dans sa collaboration avec Pininfarina. Paolo Pininfarina, le directeur général, reconnaît qu’il a fallu environ un an avant que les deux compagnies comprennent leurs langages respectifs. Mais depuis lors, la relation s’est épanouie. « Je vois davantage Pininfarina dans l’Ottantasei que dans ses prédécesseurs », dit-il. « Il a été davantage influencé par Pininfarina que les autres modèles. » Pour le nouvel Ottantasei Tourbillon, Pininfarina a même conçu des composants de mouvement individuels et un type particulier de guillochage Clou de Paris « bipolaire » pour la décoration du pont, sur lequel les deux arcs formés par la décoration ont deux origines différentes. Ce n’est que l’un des détails fascinants de ce garde-temps, qui comporte également des vis spécialement dessinées par Pininfarina, un verre saphir concave au milieu du boîtier gravé du logo Pininfarina et un disque en verre pareillement gravé sur la couronne.

Pour un tourbillon de cette qualité, dont la platine à elle seule requiert une journée entière de finition à la main sur les quatre côtés, le prix affiché de 165'000 CHF pour la version en titane et de 180'000 CHF pour la version en or rouge semble tout à fait raisonnable si l’on considère tout le travail qu’il a nécessité. En prime, Pascal Raffy promet que les 36 dernières pièces de l’édition limitée à 86 mouvements seront « significativement différentes » dans leur finition.

Comment dépasser le Braveheart® et ce nouvel Ottantasei Tourbillon ? Pour Pascal Raffy, la réponse est simple et révèle une nouvelle fois son point de vue de collectionneur plutôt que d’homme de marketing. « J’aimerais avoir un mouvement de chronographe élaboré à l’interne dans les trois à cinq ans, dit-il. Ou à tout le moins à temps pour notre 200ème anniversaire (ndlr : 2022). » Il y a une chose cependant à laquelle les collectionneurs ne doivent pas s’attendre de la part de Bovet : une répétition minute. « Je ne vois pas l’intérêt de bloquer 50% de notre capacité de production pour seulement 12 répétition minute par an, explique Pascal Raffy. Je préfère me concentrer sur des tourbillons et des chronographes, c’est ça l’esprit de Bovet. »

Marque