Villeret Squelette

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Villeret Squelette - Blancpain
Lorsque le mouvement devient Art.

Lettres du Brassus  - N° 11 Jeffrey S. Kingston

Less is more. L'éloge du minimalisme s'apparente à une profession de foi qui nous invite à vouer un culte à l'ascétisme et à l'abnégation. En adoptant par exemple une diète strictement végétalienne. En consacrant ses vacances à de longues méditations, à peine entrecoupées par la dégustation d'une cuillerée de beurre clarifié à la tibétaine. Malgré l'engouement qu'il suscite en théorie, ce concept ne se vérifie pourtant qu'à de rares occasions dans la pratique. Il vaut mieux disposer d'un grand nombre de chevaux sous le capot plutôt que de peiner dans les montées. Une super-portion de frites rassasie davantage qu'une assiette normale. Un microprocesseur Intel i7 est plus puissant qu'un i5. Un dîner dans un restaurant trois étoiles est préférable à son équivalent dans un établissement deux étoiles. Un voyage en première classe est plus confortable qu'un trajet en seconde. Il est plus agréable de dormir dans une suite que de passer la nuit sur une couchette. Cette liste pourrait se poursuivre presque à l'infini. Cependant, de temps à autre, sans la moindre once de présomption, il est incontestable que moins apporte davantage.

 

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C'est à ce moment que la Villeret Squelette de Blancpain entre en scène avec huit jours de réserve de marche, trois barillets, un calibre à remontage manuel ainsi qu'une platine et des ponts réduits à un minimum absolu. Le même mouvement, mais avec une quantité de métal infiniment plus faible pour répondre à l'ambition de retirer le plus de matière possible à ses divers composants. À l'évidence, cette constatation s'applique, à un degré plus ou moins important, à tout garde-temps squelette. Toutefois, Blancpain n'entendait pas s'arrêter en si bon chemin et a résolu de réduire la montre à la pure expression du mouvement, en minimisant tous les éléments de nature à faire obstacle à cet objectif. Bien sûr, un boîtier est indispensable mais, sur la Villeret Squelette, sa fonction se résume à protéger le mécanisme et à permettre la fixation du bracelet. Ainsi, son diamètre et son épaisseur ont été contractés aux dimensions minimales requises. Même la bague utilisée pour maintenir le mouvement dans les constructions habituelles a été impitoyablement éliminée. Afin de favoriser un contact encore plus étroit entre le propriétaire de la montre et le mécanisme horloger, l'espace entre le mouvement et le verre a subi la même cure d'amaigrissement. Il serait donc vain de rechercher sur ce garde-temps un cadran en saphir, car la plus grande proximité visuelle avec le mouvement ne peut être assurée que si les fines aiguilles sont disposées juste au-dessous de la surface du verre.

Dans la plupart des cas, les mouvements squelettés sont produits par des automates CNC, précisément réglés pour découper en filigrane les ponts et la platine. Le signe indubitable de cette facture mécanique apparaît dans les coins arrondis et l'absence de décoration sur les composants. Telle n'est pas cependant l'approche de Blancpain. La platine et chaque pont sont minutieusement limés, chaque bord anglé à la main. La précision des intersections, l'exactitude des ajustements témoignent d'un méticuleux travail manuel. En effet, le patient façonnage de chacune des pièces se déroule selon un processus individualisé à un tel point que les éléments une fois achevés ne peuvent être échangés entre deux montres d'un même modèle. Chaque pont ouvragé à la main ne s'ajuste harmonieusement qu'avec les autres ponts et les planches de la montre.

 

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L'ornementation des composants squelettés accroît encore la nature prestigieuse du garde-temps. Les artisans de Blancpain gravent à la main un décor floral sur les deux côtés des ponts et de la platine. Comme il se doit, la face de la montre qui apparaît au grand jour lorsqu'elle est portée présente une véritable symphonie de motifs ornementaux. Toutefois, il ne s'agit là que de la moitié de l'œuvre proposée à la contemplation de l'amateur, car le verso de la montre offre une vision différente et agrémentée de ses propres gravures.

À ce niveau de raffinement, l'expression artistique sur un fond métallique exige une patience infinie qui ne peut être soumise à des contraintes temporelles. Plus de trente jours d'un minutieux travail manuel sont requis par le squelettage et la décoration de chaque montre.

Sous de nombreux aspects, la Villeret Squelette ouvre à l'horlogerie des terres encore inconnues. C'est le premier et l'unique garde-temps entièrement squeletté à posséder trois barillets et à disposer d'une réserve de marche de huit jours. Les trois barillets n'assurent pas seulement la remarquable autonomie du mouvement, ils dominent aussi le paysage visuel sur le verso de la montre en formant un arc gracieux sur la partie supérieure du mécanisme horloger. Les autres éléments essentiels du calibre 13R0 se présentent également sous un jour minimaliste. Le balancier en titane est pourvu de vis de réglage en or et d'un spiral avec une courbe terminale Breguet. Même si les constructeurs ont renoncé à l'aiguille de la réserve de marche, cette information peut être aisément consultée sur les barillets squelettés. Un simple coup d'oeil sur leur ressort moteur suffit en effet pour constater leur degré de remontage.

La Villeret Squelette est proposée en or blanc, dans une édition strictement limitée.

 

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