Beautés volées

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Stolen beauties - Blancpain
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Les pièces strictement uniques, numérotées 01/01, sont devenues rares. Blancpain en propose quatre reposant sur les plus belles femmes de Chine – et du monde ? Voici de quoi se faire son opinion !

Peut-on réunir tous ses Métiers d’Art en une seule montre ? Ce serait là une tâche bien compliquée ! A commencer par le fait qu’il n’existe pas d’arts véritablement – et uniquement – horlogers, mais un ensemble de techniques, métiers et pratiques à géométrie variable. Une liste établie par l’Institut National des Métiers d’Art compte 198 métiers et 83 spécialités, soit 281 activités recensées au total. Voilà qui devient compliqué à faire figurer dans les trois centimètres carrés d’expression d’une montre...

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Blancpain a donc choisi de mettre l’accent sur l’un d’entre eux : l’émail. Quatre pièces uniques viennent rejoindre la collection Villeret. Leur originalité : elles ne sont pas accompagnées d’une histoire parallèle – le fameux storytelling – puisque c’est chaque cadran qui, de lui-même, dépeint sa propre narration, à l’image d’un livre ouvert. Il suffit de les regarder pour lire quatre histoires, s’étirant sur plus d’une quinzaine de siècles.

Quatre femmes à la fin mystérieuse

Chacun pourra y lire sa propre histoire, laisser courir son imagination. Toutefois, une connaissance de la Chine Antique permettra de mieux comprendre leur origine. Au nombre de quatre, les grandes beautés de l'antiquité chinoise sont les plus belles femmes d’une longue période allant de 722 av. J.-C. jusqu’à 907 ap. J.-C. Chacune à sa manière exerça une influence sur les souverains de son époque et, par conséquent, sur l'histoire de la Chine. Selon la légende, trois d'entre elles auraient fait fléchir leur royaume et toutes auraient eu une fin mystérieuse.

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Histoire d’eau

Xi Shi est la première. Elle aurait eu pour habitude de laver ses étoffes dans un ruisseau. Pour la représenter, Blancpain a opté pour le champlevé, cette surface creusée au burin dans le champ d'une plaque de métal (ici en or) pour recevoir l'émail. Blancpain a utilisé un émail translucide pour peindre le ruisseau et ainsi imiter la transparence de l'eau. En jouant sur l'inclinaison de la montre, en fonction des reflets de la lumière, des carpes gravées sur le cadran apparaissent sous l'émail.

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Une femme, une vengeance

Diao Chan est la seconde, mais est en réalité un personnage fictif. Elle aurait usé de ses charmes pour causer la perte d'un seigneur responsable de la mort de ses parents. Lumineuse de beauté, elle aurait même surpris la Lune qui se serait cachée à la vue de son visage. Ici, Blancpain a repris un alliage déjà utilisé en 2015 pour une pièce représentant Ganesh, le shakudō. Il a ici été trempé dans un bain, le rokushō, pour produire une patine foncée, entre le marron, le bleu et le noir, rappelant le crépuscule. Des inserts en or rouge et jaune y ont été apposés afin de donner du relief à la scène.

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Don de soi

La troisième beauté est Wang Zhaojun, femme de harem donnée à un souverain. La scène la montre quittant sa tribu. Ici, Blancpain a opté pour une association de techniques que l’on rencontre peu fréquemment : marqueterie de bois pour le paysage montagneux, émail grand feu champlevé pour la scène principale, gravure sur or et nacre pour des éléments du décor. Le jeu de matières entre bois et émail donne une profondeur saisissante à la scène, comme si la montagne se détachait véritablement du décor, à l’instar d’un massif qui s’impose au devant d’une ligne d’horizon.

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Enivrante muse

La dernière beauté, Yang Guifei, peut être assimilée à une muse des arts, gracile et légère, entièrement réalisée en peinture d’émail. Si cette technique est donc omniprésente dans chaque pièce, seule celle-ci est véritablement et exclusivement réalisée de la sorte – sans champlevé, gravure ou marqueterie.

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