Baumatic : le coup gagnant

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The Baumatic: Baume & Mercier’s masterstroke - Baume & Mercier
Baume & Mercier a développé son propre mouvement : le Baumatic. Au menu : prix mesuré mais performances bien au-delà des standards établis à ce niveau tarifaire. Un calibre qui pourrait changer la donne de la maison...et ses concurrentes à revoir leurs prétentions.

Henry Ford ironisait déjà à ce sujet : « Si j'avais demandé à mes clients ce qu'ils attendaient, ils auraient répondu un cheval plus rapide ». L’homme n’en fit qu’à son instinct et a tout simplement inventé, à la place d’un cheval plus rapide, l’automobile moderne. C’était en 1908, ainsi naissait la Ford Model T, sur la conviction d’un homme qui n’a pas écouté (que) ses clients.

110 ans plus tard, l’adage vaut toujours. Baume & Mercier s’en est inspiré pour l’annonce principale de son SIHH 2018. Son premier mouvement maison, le Baumatic, s’inspire avant tout des retours de S.A.V. Objectif : détecter les principales failles des mouvements utilisés jusqu’à présent et les résoudre. La démarche semble évidente mais n’allait pas de soi : Baume & Mercier n’est pas une manufacture. Elle n’a donc pas la main sur le développement de ses calibres utilisés.

Trio de tête

En 2018, Baume & Mercier n’est toujours pas manufacture mais a combiné trois choses : la capacité manufacturière de ValFleurier (entité de production mouvements du groupe Richemont), la structuration de son pôle Recherche & Innovation, et son intégration au cluster d’innovation Microcity.

Jouant de ces synergies, Baume & Mercier leur a posé un cahier des charges horloger pour obtenir quatre choses : un calibre antimagnétique, plus précis, avec une meilleure réserve de marche et moins d’entretien. Le positionnement de la marque ajoute un cinquième point : un prix de revient abordable.

Baumatic : le coup gagnant

Magique silicium

Le Baumatic répond à chacun de ces points. La sensibilité magnétique a été fortement réduite par un procédé aujourd’hui répandu : l’adoption d’un échappement en silicium, comprenant ancre, roue d’ancre et spiral. Le premier est réalisé par la valaisanne Sigatec, le spiral étant quant à lui réalisé par un acteur moins connu en horlogerie, Tronics, une filiale de TDK.

Le spiral est pour sa part réalisé selon la technique du Twinspir, combinant deux couches de silicium, orientées de manière alternée (à 45° l’une par rapport à l’autre) et liées par une couche de dioxyde de silicium, qui joue également le rôle d’élément thermo-compensateur. Au final, le mouvement Baumatic résiste à des champs magnétiques de 1500 Gauss, une valeur suffisante pour les affres du quotidien.

Une impressionnante réserve de marche

La précision de la montre a été acquise par un ensemble de facteurs, auxquels participe cette technologie Twinspir mais aussi un nouveau design du train de rouages et une architecture mouvement optimisée. Le Baumatic peut d’ailleurs aujourd’hui être certifié Chronomètre par le COSC.

L’augmentation de la réserve de marche sera probablement le progrès le plus tangible pour le client final. Baume & Mercier n’a pas lésiné sur ce point : cinq jours complets ! Ces 120 heures sont acquises par un barillet entièrement revu, augmenté de simplement 6/10ème de millimètre d’épaisseur. Son ressort est en Nivaflex, l’occupation de son espace est optimisée mais le nombre de spires est identique aux calibres habituels (15). Officieusement, le Baumatic peut même atteindre 130 heures de réserve de marche, avec un excellent isochronisme pendant 80 heures – là où la plupart des autres calibres se seraient déjà arrêtés depuis longtemps !

Plus fiable, moins d’entretien

Enfin, l’entretien, c’est-à-dire l’espacement entre deux révisions, a été optimisé grâce à un meilleur usage des huiles. Elles sont aujourd’hui quatre présentes dans le mouvement, trois d’entre elles ayant été entièrement redéveloppées pour le Baumatic. Détail atypique dans l’horlogerie moderne : même l’échappement est huilé. L’usage dira si cette particularité est pertinente au fil des années.

La collection inaugurale de la Baumatic sera une Clifton (40 mm). Il en existera deux versions, l’une certifiée COSC, l’autre non. La première sera à 2600 euros TTC, la seconde à 2450 euros TTC (2600 euros TTC sur bracelet acier). Une quatrième version sera proposée avec lunette en or à 3100 euros TTC. Ces modèles seront disponibles à la rentrée. Cerise sur le gâteau : avec un mouvement de 28,2 mm de diamètre et 4,2 mm d’épaisseur, on pourrait aussi l’imaginer à terme sur une pièce féminine.

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