La ronde des tourbillons

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A tour of the tourbillons - Baselworld 2019
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Des tourbillons, il y en avait à Baselworld. Mais il fallait bien chercher pour trouver ceux qui sortent de l'ordinaire.

Il fut un temps où le tourbillon était une complication exceptionnelle. Puis, il est devenu incontournable, objet de multiples innovations, une mine d’or pour les inventeurs, les fous, les rêveurs. Aujourd'hui, dans le sillage de Baselworld 2009, il est permis de penser qu'il est un baromètre de l'état de la montre, du marché horloger et de l'état d'esprit des amateurs. Et s'il faut en juger par les nouveautés présentées lors de ce salon équipées de ce système de régulation, la température est tiède. Car si les montres à tourbillon étaient aussi nombreuses que l'on pouvait s'y attendre, elles n'étaient pour la plupart pas complètement nouvelles et pas vraiment folles.

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Non qu'une déclinaison de modèle existant ne peut être alléchante. Preuve en a été faite par Jacob & Co., qui a adapté son tourbillon Astronomia à affichage satellite à l'univers féminin. La Fleurs de Jardin met son balancier en rotation sur lui-même et ensuite autour de son axe, au bout d'un bras. Ce bras est en réalité une branche qui porte un papillon, parmi d’autres qui portent des assemblages de pierres précieuses taillées comme des pétales. Le tout dans une grande serre de verre saphir, sertie de saphirs-gemmes, un enchantement.

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Chopard présentait également un tourbillon nouveau sans être entièrement nouveau. La L.U.C Flying T Twin introduit le premier tourbillon volant de la marque dans sa gamme de haute horlogerie. Il a été implanté dans un calibre ultrafin à micro-rotor, modifié pour l'occasion. Le résultat est à la hauteur de ce que l’on en est venu à attendre de L.U.C : classique, du meilleur goût, ultra portable et riche de détails sophistiqués, en l'occurrence un cadran en or guilloché et une certification Poinçon de Genève.

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Autre transplantation, Arnold & Son présentait une Time Pyramid Tourbillon. Le modèle Time Pyramid est reconnaissable entre mille par son implantation asymétrique prononcée. En bas du mouvement, l'essentiel des organes mécaniques. En haut, presque seul, le balancier et ce qui l'accompagne. Désormais, cet ensemble est un tourbillon, qui trône toujours à midi.

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Car quand la base est bonne, il ne faut rien y changer. Et c'est une base de cet acabit que possède Ferdinand Berthoud. Pour sa première complication nouvelle, la petite marque s'est donc appuyée sur son calibre FB1, à tourbillon, seconde centrale, force constante par chaîne et fusée pour y ajouter une indication extrêmement sophistiquée des phases de la lune. Elle est guidée par une came annuelle qui autorise une précision de lune de 577 ans. Et comme sur certains modèles précédents, le tourbillon est invisible, au dos et caché aux regards extérieurs.

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Autre adaptation, celle que Hublot a entrepris sur la Spirit of Big Bang Tourbillon Carbon Blue. Le mouvement est préexistant, mais il a été retravaillé et l'ossature de son squelette redessinée. C'est que le pli est pris : un tourbillon se montre, s'exhibe, se revendique. Alors, il est souvent mis en scène de manière très visible. Visible comme dans l'Octo Roma Tourbillon Saphir où le bleu du mouvement tranche sur l'or sablé de la boîte ceinte de saphir. Visible comme dans la Graham Chronofighter Superlight Tourbillograph dans une boîte en carbone et au tarif décoiffant.

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Visible, certes, mais pas évident, dans la Klepcys Vertical Tourbillon Squelette. En plein milieu de la montre, sous un dôme de saphir, un immense pont arqué tient entre ses bras un tourbillon implanté en position verticale. Il fut probablement le premier de ce genre à être annoncé. Il est proposé en 3 finitions de boîtier et toutes sont aussi spectaculaires grâce à l'ajourage du cadran et du mouvement sous-jacent.

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Enfin, Kerbedanz présentait un tourbillon au confluent de ses deux points forts. Le premier est l’exécution de pièces spéciales et serties. Le second est le tourbillon le plus ample, large et peut être spectaculaire qui soit. Le résultat est la Royal Maximus, sertie baguette presque partout où cela est possible et animée en son centre par un organe réglant rotatif dantesque. Un baromètre tiède, certes, mais fascinant tout de même.

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