Raymond Weil a 40 ans

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Raymond Weil at 40 - Baselworld 2016
C’est en 1976, au début de la crise du quartz, que Raymond Weil fonde sa marque horlogère. Elle continue de prospérer, quarante ans plus tard et toujours entre les mains de la même famille.

C’était il y a seulement 40 ans, et pourtant, un retour en 1976 nous transporte dans un monde fort différent du nôtre à bien des égards. Si vous recherchez les statistiques des exportations horlogères suisses pour cette année-là, inutile de consulter le site web de la Fédération de l’industrie horlogère suisse. A cette époque, internet n’existait pas et l’informatique telle que nous l’utilisons aujourd’hui non plus. Les statistiques étaient tapées à la machine et archivées sous forme papier.

Heureusement, le travail de l’historien de l’horlogerie Pierre-Yves Donzé, maître de conférence en histoire des affaires à l'Université d'Osaka, au Japon, permet d’éclairer cette époque cruciale de l'histoire de l'horlogerie. Dans un article intitulé Swiss Made but global: From technology to fashion in the watch industry, 1950-2010, prévu pour constituer un chapitre du livre Industries and Global Competition: Business Beyond Borders, à paraître chez Routledge l’année prochaine, Pierre-Yves Donzé parle du début d’une « décennie de bouleversements ». En l’espace d’à peine dix ans, l’industrie horlogère américaine, qui produisait alors plus de montres et d’horloges que la Suisse, allait connaître un déclin terminal.

L'industrie suisse subissait aussi de plein fouet "la crise du quartz", avec des exportations passant de 84,4 millions de montres en 1974 à une moyenne annuelle d’à peine 31,3 millions entre 1982 et 1984. Elle perdit quasiment la moitié de sa main-d'œuvre entre 1970 (90'000 employés) et 1980 (47’000 employés).
L'industrie horlogère suisse, milliardaire, était au bord du gouffre, et des parallèles inévitables peuvent être tirés avec l’actuel engouement pour les montres connectées. Comme aujourd'hui, des oiseaux de mauvais augure prédisaient alors la mort imminente de l'industrie et les journalistes se lamentaient que leurs mises en garde répétées n’avaient pas été entendues…

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Et pourtant, quarante ans plus tard, nous célébrons l’anniversaire d’une marque lancée au début de la crise. Et de surcroît, d’une marque qui a su rester indépendante alors que d’autres ont fait faillite ou ont été rachetées par de grands groupes de luxe ou des investisseurs chinois.
Le premier modèle de Raymond Weil s’appelait "l'Aigle Royal" et avait un boîtier octogonal et un bracelet intégré. Vu les tendances horlogères de l’époque, il était peut-être trop en avance sur son temps. La majorité des collections de la marque portent des noms venus du monde de la musique – le premier étant Amadeus, en 1983. Ils reflètent la passion que cultive toute la famille Weil, du fondateur Raymond Weil, à son petit-fils Elie Bernheim, actuel CEO de la maison.

La forte présence de Raymond Weil sur le marché britannique explique probablement pourquoi cette marque m’était plus familière que d’autres grands noms de la haute horlogerie, avant mon arrivée en Suisse, il y a vingt ans.
Son ancrage dans le pays s’accompagne d’un partenariat conclu il y a onze ans avec les BRIT Awards,  qui lui a garanti un certain niveau d'exposition. Comme il se doit, c’est en musique que Raymond Weil célébrera son 40ème anniversaire, comme vous pouvez le découvrir aujourd'hui sur WorldTempus.

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