Mon best-of masculin

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My masculine “best-of” - Baselworld 2015
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Pas forcément compliquées, plutôt sobres, nécessairement intelligentes, mes montres favorites du salon Bâlois ont toutes un petit quelque chose en plus.

Rarement un salon horloger aura commencé sous autant de nuages que ce Baselworld 2015. Les difficultés économiques mondiales et la nouvelle cherté du franc suisse avaient gâché la fête des montres qu’est le SIHH. Mais heureusement, la conjoncture s’est légèrement éclaircie, les chocs sont passés et ce salon s’est révélé d’une réelle richesse, en particulier sur la question des tarifs.

Les marques ont été nombreuses à proposer des produits aux prix serrés, mais deux d’entre elles méritent la palme. D’un côté, Tudor propose désormais son modèle de plongée Pelagos en version tout titane, d’un bleu vibrant, équipé d’un nouveau mouvement de manufacture (c'est-à-dire fait en interne !), certifié chronomètre avec 72 heures de marche, aux dimensions portables (42 mm et étanche 500 mètres) et le tout pour la somme de…4200 francs. On se frotte les yeux rien que sur le papier, mais au poignet, la pièce se révèle cool, parfaitement finie, sans que rien en elle ne sente l’économie.

De son côté, Hermès engage un offensive tarifaire dont la marque n’est pas coutumière. La Slim d’Hermès est équipée d’un calibre à microrotor (d’origine Vaucher dont Hermès est actionnaire) et revendique une épaisseur de 8,1 mm. L’objectif n’est pas de battre un record, mais bien de proposer un porter peu voyant, raffiné, bref, Hermès. Le cadran a été l’objet de beaucoup d’attention avec des typographies originales, marquées par de petites ruptures qui allègent les chiffres arabes. Les aiguilles sont à double finition, sablée et polie, un trompe-l’œil qui les allège aussi. Et tout cela sous la barre des 6000 frs en acier. Encore une fois, le résultat au porter est parfaitement élégant et sobre.

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La sobriété est la marque de fabrique de Grand Seiko. La marque haut de gamme de Seiko, intégralement fabriquée au Japon, cultive une épure stable dans le temps et un raffinement mécanique à part. Sa Hi-Beat GMT incarne ce qu’elle fait de meilleur. Seiko possède un calibre à trois aiguilles date et qui bat à 5 Hz, qui a été ici couplé à un second fuseau horaire. La pièce est d’un confort de porter incroyable car elle est en titane, sans en avoir le look sportif. Le polissage est omniprésent mais pas bling. Le cadran est finement texturé, le diamètre contenu, le résultat impeccable.

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Toujours dans le registre élégant, mais cette fois-ci dans un créneau haute horlogerie, la Chopard L.U.C 1963 Tourbillon est une parfaite synthèse du savoir-faire Chopard. Dans un diamètre de 40 mm, ce qui est nouveau pour la collection 1963 et pour les grandes complications L.U.C, Chopard a logé un tourbillon au pont ouvragé (magnifiquement poli), une réserve de marche de 8 jours (dont elle est coutumière), un design rétro mais pas trop et surtout un cadran en émail grand feu blanc lisse, brillant et lumineux. Il n’est plus vraiment question de tarifs abordables, quoique Chopard soit resté relativement peu gourmand sur cette pièce aux multiples complications et surtout, d’un raffinement discret.

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Au chapitre des complications et de la sobriété, la Senator Cosmopolite de Glashütte Original mérite une mention spéciale. La marque allemande du Swatch Group a développé un tout nouveau mouvement automatique (rotor ¾ et double coq, deux raretés) et l’a couplé avec son module d’heures universelles. Ce dernier était apparu sur leur Grande Cosmopolite Tourbillon, une pièce de grande complication à la production homéopathique. Il donne l’heure des 37 fuseaux horaires qui sillonnent notre planète : les 24 de base et les exceptions décalées de 15, 30 ou 45 minutes par rapport au Temps Universel Coordonné, ou UTC. En prime, il permet de basculer entre heure d’été et d’hiver pour les fuseaux qui ont adopté ce fonctionnement. Le tout se lit dans deux guichets discrets et un jeu d’aiguille standard. C’est donc la plus lisible et complète des heures universelles. Comme souvent avec Glashütte Orignal, elle va passer inaperçue. C’est d’autant plus dommage que cette montre est, elle aussi, d’une élégance irréprochable.
 

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Ma dernière favorite de ce salon est tout l’inverse. Pas classique, pas sobre, pas discrète ni abordable. Et pour tant quelle pièce ! La Classic Fusion Minute Repeater Carbon de Hublot sonne comme aucune autre montre à répétition minutes. Elle a un timbre grave, proche d’un passage à niveau, et surtout une qualité acoustique quasi unique. Elle sonne fort et long. On l’entend de loin et longtemps. Sa boite en carbone massif la met en dehors des codes habituels de la répétition minutes, tant pour son apparence que sa conception. Hublot est parfois une marque authentiquement iconoclaste, capable du meilleur en termes d’horlogerie pure. Cette montre totalement hors norme le prouve haut et fort.

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