Mon best-of féminin

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My “best-of” selection of ladies’ models - Baselworld 2015
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De la poésie, de l’ornement, de la grâce et une touche androgyne, quelques pièces féminines m’ont sauté aux yeux pendant ce Baselworld.

A voir les poignets des dames et les vitrines des marques qui s’adressent à elles, on se demande parfois s’il existe encore un style proprement féminin. Une belle partie de l’offre horlogère contemporaine est de fait androgyne, mixte, indéterminée. Les frontières n’existent plus mais la féminité est un concept éternel, indémodable, qui s’invite sans cesse dans le débat du style. La force de l’horlogerie est de pouvoir oser toutes les formes, tous les symboles, toutes les couleurs.

M. Shinde fut l’un des premiers stylistes reconnus de la maison Harry Winston. Il a créé quelques unes des parures qui ont fait la célébrité de la maison dans les années 40. La marque lui rend un hommage, à lui et à ses créations, avec sa série Premier Shinde Automatic 36 mm. Une sculpture en or gravé reprend le dessin de colliers de légende Harry Winston, posée sur un lit d’émail noir saupoudré d’or. Le rendu est d’une délicatesse qui ne s’apprécie pleinement que de près.

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A l’opposé du spectre du prix, Longines prouve à nouveau qu’il n’est pas besoin de se ruiner pour être élégante. A défaut d’un joli nom, la Symphonette a de belles lignes. Sa forme de type baignoire galbée donne à cette pièce un air rétro mais pas forcément. Une variante à cadran nacre et sertie joue la carte art déco, tandis qu’une autre, au cadran noir laqué, a un air parfaitement contemporain. La réussite d’un design se voit quand on ne peut pas lui donner un âge.

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La Serpenti de Bulgari les traverse, les âges. Mutadis mutandis, le serpent mue, change ses écailles. Ici, elles sont rouge laqué, comme sa tête qui est un cadran. Les anneaux sont en or rose, gravés et nappés d’une couche translucide écarlate. La teinte est parfaitement adaptée à la Serpenti, elle dit le danger, la séduction et la force.

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C’est d’ailleurs cette force suggérée par les montres qui attire tant certaines dames vers les designs masculins. Bell & Ross y a ajouté un peu de rouge à lèvre et de fard à paupières. La BRS Grey Camouflage a le design d’une BR01 adapté à un poignet féminin et surtout un cadran en nacre au motif camouflage en camaïeu de gris du meilleur effet. C’est à se demander pourquoi on n’y avait pas pensé plus tôt.

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Dans leur recherche de matières uniques, les horlogers vont parfois dans des recoins de la Création étonnants. Dior propose ainsi une série de pièces uniques « Envol » dans sa série Grand Bal. Envol parce que leur cadran est fait d’une marqueterie…d’élytres de scarabée. La coque qui protège les ailes de ces coléoptères présente une richesse de couleurs, de textures, de brillances et de jeu d’iridescence extraordinaires. Le moindre jeu de lumière les transforme. Pour accompagner ces lueurs changeantes, la lunette est sertie en double spirale de diamants baguette, un motif repris par la masse oscillante côté cadran. Une pièce tout en mouvement et en grâce.

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Ce sont deux attributs que partage la Lady 8 Flower de Jaquet Droz. La boite des Lady 8 est faite d’une moitié fonctionnelle et une autre, située au dessus, qui est généralement enrichie d’un attribut joailler. Le grand cadran est orné d’un papillon serti de pierres précieuses et le haut de la pièce est un automate, mais précieux. D’une pression sur un poussoir, une fleur de lotus en or gravé se met à tourner, ouvre ses pétales et découvre un cœur fait d’un diamant briolette. De la fluidité, de la théâtralité, de la grâce, ce pourrait être une définition de la féminité.

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