La grande classe

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True class - Baselworld 2015
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Incontournables, les montres élégantes ? En principe oui, mais elles n’avaient pas occupé autant de place dans les vitrines depuis des années. 2015, année élégante ?

Le style chic et habillé est un exercice fondamental, en horlogerie comme dans tous les domaines. En matière de montres, il consiste en un jeu sur la simplicité. Parfois, il suffit d’en faire un minimum pour obtenir un maximum d’effet. C’est par exemple l’approche de Zenith avec la 6150, qui tire son nom du nouveau calibre que lance la manufacture, doté de 100 heures de marche. Un logo, des index fins au possible, des aiguilles effilées et un jeu de couleur gris sur gris sur gris, la recette fonctionne à merveille.

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Laurent Ferrier l’applique également, mais pour la petite marque, cette approche est systématique. La seule fantaisie qu’elle se permet est de lancer un nouveau boîtier seyant, nommé Galet Square. Il s’agit d’une évolution de son modèle Galet à qui l’on aurait étiré les coins. Le travail sur les index en flèche et les aiguilles lance est toujours aussi beau et le rendu d’une parfaite élégance au poignet.

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Partant de là, le style chic supporte des ajouts, des enrichissements, tant qu’ils restent parcimonieux. H. Moser & Cie inaugure un nouveau type de cadran. La Venturer Small Seconds possède un visage blanc, grené et ponctué de chiffres romains, trois traits inédits.

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Un cran au-dessus en termes d’ornement, mais toujours très sage, Girard-Perregaux a choisi la plus petite taille masculine de son boîtier 1966, soit 38 mm, pour loger un cadran guilloché soleil. Il prend délicatement la lumière sans en faire des tonnes, la discrétion restant indissociable du chic.

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Si l’on décide d’ajouter des complications, si petites soient-elles, l’élégance exige un équilibre géométrique rigoureux. Le jeu des proportions prend alors une importance primordiale. Jaquet Droz gère celui de sa Grande Seconde Morte avec finesse. La très large date à 6 heures (en réalité, presque au centre) n’a pas de chemin de fer, ce qui réduit son poids sur le cadran. A l’inverse, les heures et minutes excentrées en possèdent un, doublé de chiffres romains, ce qui compense sa petite taille.

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Chopard joue une symétrie plus franche avec la L.U.C Quattro. Avec son nouveau cadran tabac, elle fait répondre la réserve de marche à midi à la petite seconde doublée d’un dateur concentrique à 6 heures.

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6 heures, l’emplacement est stratégique sur le cadran. Le midi est souvent réservé à la marque ou à son logo. La sémiotique des montres suggère que le haut soit laissé libre pour signifier la légèreté de l’objet. Blancpain a décidé d’y mettre un double guichet. Sa Villeret Grande Date possède la couleur qui dit l’élégance par-dessus tout, le blanc pur.

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Des aiguilles squelettées ajoutent de la légèreté, les chiffres arabes cintrés qui sont une signature de la marque aussi. Mais les 6 heures restent nus sous la date. Un index clou en or ne comble pas ce vide. Il se prête idéalement à une petite seconde. C’est bien ce qu’a mis Hermès aux 6 heures de sa Slim. Cependant, ce qui frappe sur cette pièce, c’est l’extraordinaire travail sur la typographie des chiffes arabes. Ils sont grands mais légers. Cela est dû à leur épaisseur, certes, mais aussi aux ruptures du trait qui font que le chiffre est à moitié suggéré, rompu sans rien casser à son équilibre. L’équilibre, tout est là et il ne se résume pas à la symétrie.

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