Et pourquoi pas ?

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One Year, One Watch - Audemars Piguet
2002 : Royal Oak Concept*

Institution

L’Institution résiste au temps, s’enracine et devient partie intégrante de notre quotidien. Parfois elle nous dirige, parfois elle nous inspire. Il lui arrive aussi de frissonner, bouger ou se fissurer. Étonnamment, 2002 a vu de nombreuses Institutions remises en cause. Commençons par L’Europe. L’Euro devient sa monnaie officielle. Quelques mois plus tard, le changement touche deux autres Institutions : la neutralité suisse et les Nations Unies. Après des décennies d’isolement, la Confédération helvétique devient membre de l’ONU. Suisse toujours, avec la fin d’une Institution des airs : Swissair. « Ne m’appelez plus jamais Swissair » pourrait-on chanter ! Désormais, c’est Swiss.

L’OTAN s’était construite comme institution destinée à protéger l’Occident contre la Russie soviétique et ses alliés. En janvier, elle devient partenaire de l’organisation atlantiste. Halle Berry chamboule les Oscars, en devenant la première femme d’origine afro-américaine à recevoir la statue dorée. S’il y a bien une Institution en mode, c’est Yves Saint Laurent. En Janvier, il met fin à sa carrière. Il prend sa retraite en cette année 2002. Une autre légende, André Courrèges, présente son dernier défilé. Au cinéma, Star Wars truste les sommets depuis 1977. C’est encore vrai en 2002. Un autre film tiré d’un pilier de la littérature – Le Seigneur des anneaux de J.R.R. Tolkien – lui vole cependant la vedette.

Et pourquoi pas ?

En sport, les Institutions s’appellent Brésil, Lakers ou Tiger Woods. Tous les trois font la Une en remportant la Coupe du Monde, le championnat NBA ou l’Open des USA. Comment ne pas citer Porsche ou Ferrari, deux autres « monstres sacrés ». Le premier se renouvelle en osant lancer un « 4X4 » nommé Cayenne. À Maranello, la marque au cheval cabré dévoile la Enzo, hommage réussi au « Commendatore ». Mais parfois, les Institutions meurent. Au Royaume-Uni, c’est la « Queen Mother » qui décède à l’âge de 101 ans. Elle aura marqué le siècle de son empreinte. La montre de l’année devait donc être une Institution remise en cause. Il ne peut donc y en avoir qu’une : l’Audemars Piguet Royal Oak Concept.

Pourquoi Audemars Piguet ?

La Royal Oak est une des montres qui a le plus marqué l’histoire de l’horlogerie. Née en 1972 de l’imagination d’un autre grand nom de l’horlogerie – Gérald Genta –, elle bouscule un monde bien sage. Sportive, elle devient la montre acier la plus chère jamais commercialisée. Avec sa lunette et son bracelet intégré, elle crée une référence stylistique encore au sommet en 2020. Fine mais solide, elle invente le sport chic. Enfin, aimée autant par les femmes que par les hommes, elle ouvre le champ des possibilités et casse le clivage institutionnel entre montres féminines et masculines.

La Royal Oak a fait passer l’horlogerie dans le XXIe siècle avec 30 ans d’avance. Pour cet anniversaire, Audemars Piguet décide de relifter sa vedette. Réussira-t-elle ce pari risqué ?

La Royal Oak Concept – Queen Mom Sous Stéroïde

En 2002, quelque chose d’étrange arrive à la trentenaire Royal Oak. Elle mute pour donner naissance à la bien nommée Concept. Avec cette montre, Audemars Piguet démontre avec brio sa capacité à remettre en cause ses codes. Si la Concept ressemble à une Royal Oak, elle est pourtant complètement différente et c’est ça sa magie. Sa boîte réalisée en alliage spécial offre un design anguleux, brutal voire violent. Son bracelet reste intégré, comme sur son aînée, mais cette fois-ci en caoutchouc. Le mouvement réalisé par Renaud & Papi intègre un chronographe et un tourbillon. La lunette si caractéristique est conservée et « ancre » la pièce dans la famille Royal Oak.

Qu’en pense l’avocat du diable ?

L’Enfer et le Diable sont des Institutions depuis des millénaires. Comment donc ne pas aimer cette Concept ? Sinon, que lui reprocher ? J’aurais adoré voir une version 3 aiguilles de cette montre. Elle serait pour moi celle qui pourrait partager le trône avec sa classique grande soeur. Son positionnement est à mon sens trop « exclusif ». Finalement, c’est vrai : « To break the rules, you need to master them. »

*À l’occasion du 20ème anniversaire de GMT Magazine et de WorldTempus, nous nous sommes lancés dans le projet ambitieux de résumer les 20 dernières années en horlogerie dans The Millennium Watch Book, un grand et beau livre magnifiquement illustré. Cet article en est un extrait. The Millennium Watch Book est disponible sur www.the-watch-book.com, en français et en anglais.

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